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BULGARIE

Nom officiel

République de Bulgarie (BG)

    Chef de l'État

    Roumen Radev (depuis le 22 janvier 2017)

      Chef du gouvernement

      Nikolaï Denkov (depuis le 6 juin 2023)

        Capitale

        Sofia

          Langue officielle

          Bulgare

            Unité monétaire

            Lev (BGN)

              Population (estim.) 6 366 000 (2024)
                Superficie 111 036 km²

                  La République de Bulgarie

                  Après une sortie du régime communiste et une transition vers l'économie libérale qui, durant la décennie 1990, se caractérisent par une évolution politique heurtée et une restructuration économique fort coûteuse socialement, la Bulgarie est admise dans l'OTAN le 29 mars 2004 et dans l'Union européenne le 1er janvier 2007. Ce processus d'intégration lui permet de prendre quelque distance à l'égard du voisin russe. Mais après une stabilisation économique voire politique toute relative, la crise économique mondiale de 2007-2008, l'omniprésente contrainte énergétique et la corruption sévissant dans les milieux politiques replongent ce pays dans de vives tensions sociales.

                  Les années 1990

                  Retour au pluralisme politique

                  La Bulgarie postcommuniste est confrontée à une certaine instabilité politique qui découle de la radicalité des transformations intervenues au sortir d'un demi-siècle de domination soviétique et d'hégémonie du Parti communiste bulgare (PCB) et s'explique de plusieurs manières.

                  Tout d'abord, l'instauration du pluripartisme est négociée à la hâte lors de la Table ronde de janvier 1990, soit trois mois après la chute du Mur de Berlin. Tout en permettant le retour des partis historiques (à commencer par le courant agrarien doté d'une solide implantation durant l'entre-deux-guerres), l'apparition de nouvelles formations (issues de la dissidence syndicale ou écologique) et la subite métamorphose du PCB en Parti socialiste (PSB), elle donne lieu d'emblée à une nette bipolarisation du champ politique. Celui-ci se trouve divisé entre, d'une part, les forces anticommunistes réunies au sein de l'Union des forces démocratiques (UFD), rassemblement disparate allant du syndicat Podkrepa aux différentes fractions de l'Union agrarienne populaire bulgare, et, d'autre part, un PSB de tradition russophile, fort de sa solide capacité locale d'encadrement et de sa maîtrise de l'appareil de sécurité intérieure.

                  Durant la décennie 1990, le clivage entre le PSB, doté d'une bonne implantation dans les campagnes, et l'UFD, surtout présente dans les grandes villes s'impose, a fortiori dans les scrutins municipaux. À ce jeu bipolaire s'adjoint un troisième acteur, le Mouvement pour les droits et les libertés (MDL), porte-parole, depuis sa création en 1989, de la minorité turque forte de six cent cinquante mille personnes, concentrée dans le centre-sud et dans le nord-est du pays et, dans une moindre mesure, de la communauté rom à laquelle 326 000 personnes ont revendiqué appartenir (recensement officiel, février 2011). Détenteur, selon les scrutins, de 18 à 25 sièges (sur un total de 240), le MDL apporte son soutien aux différentes majorités qui se succèdent et reste une force d'appoint souvent décisive.

                  Ce face-à-face se traduit, de 1990 à 2000, par une succession d'alternances ponctuées de crises gouvernementales ; alors que l'UFD ne prend pas la mesure des défis posés par cette transition inédite, le PSB feint de négocier un virage social-démocrate, gardant un mode de gouvernement autoritaire que ses adversaires politiques pratiquent à leur tour. À deux reprises, la Bulgarie connaît de curieuses cohabitations qui sont autant de sources de blocages : en 1994 d'abord, lorsque l'ancien dissident Jeliou Jelev, élu chef d'État en 1990 (puis réélu en 1992) doit composer avec le gouvernement de Jan Videnov, devenu le nouveau leader du PSB ; en 2001 ensuite, quand Gueorgi Parvanov (PSB), sorti victorieux de l'élection présidentielle en novembre, doit partager le pouvoir exécutif avec le Premier ministre libéral Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha, revenu d'exil, qui a été nommé en juillet.

                  Une deuxième source d'instabilité est relative aux interactions d'intérêts entre la[...]

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                  Écrit par

                  • : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur honoraire à l'Institut national des langues et civilisations orientales, docteur ès lettres
                  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Nanterre, journaliste scientifique
                  • : docteur en histoire du xxe siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revue Confluences Méditerranée
                  • : maître de conférences honoraire
                  • : agrégé de l'Université, docteur en études slaves, docteur d'État, professeur de bulgare à l'Institut national des langues et civilisations orientales, directeur du Centre d'études balkaniques
                  • : journaliste
                  • : chargée de cours à l'Institut d'études européennes de l'université de Paris-VIII, analyste-rédactrice aux éditions de la Documentation française
                  • : professeur à l'Institut national des langues orientales vivantes
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Roger BERNARD, André BLANC, Christophe CHICLET, Nadia CHRISTOPHOROV, Universalis, Jack FEUILLET, Vladimir KOSTOV, Edith LHOMEL et Robert PHILIPPOT. BULGARIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Bulgarie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Bulgarie : carte physique

                  Bulgarie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Bulgarie : drapeau

                  Bulgarie, VII<sup>e</sup>-XII<sup>e</sup> siècle - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Bulgarie, VIIe-XIIe siècle

                  Autres références

                  • BULGARIE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • AUTOCÉPHALES ÉGLISES

                    • Écrit par Hervé LEGRAND
                    • 1 043 mots

                    L'autocéphalie (du grec autoképhalos, « qui est sa propre tête ») est le régime canonique qui règle les rapports institutionnels existant entre les diverses Églises sœurs dont se compose l'Église orthodoxe. Deux traits caractérisent ce régime : le refus d'une primauté de...

                  • BALKANS ou PÉNINSULE BALKANIQUE

                    • Écrit par Jean AUBOUIN, Michel ROUX
                    • 7 514 mots
                    • 1 média
                    ...L'Albanie, hostile à la déstalinisation, rompit avec l'URSS en 1961, puis établit des liens privilégiés avec la Chine jusqu'à la rupture de 1978. Elle fit ensuite le difficile pari d'un développement autocentré.Seule la Bulgarie, membre du pacte de Varsovie, demeurait dans l'alliance soviétique.
                  • BOGOMILES

                    • Écrit par Marie-Madeleine DAVY
                    • 1 108 mots

                    Le mouvement bogomile (du nom de son fondateur le prêtre Bogomil) a pris naissance au xe siècle en Bulgarie. Il s'est propagé dans les pays balkaniques avant de s'étendre dans l'Empire byzantin.

                  • BORIS III (1894-1943) roi de Bulgarie (1918-1943)

                    • Écrit par Jean BÉRENGER
                    • 254 mots
                    • 2 médias

                    Fils aîné de Ferdinand Ier de Bulgarie, le futur Boris III est élève à l'Académie militaire de Sofia et sert dans l'état-major de son père au cours des deux guerres balkaniques et de la Première Guerre mondiale. Quand Ferdinand Ier abdique, en 1918, il lui succède. À cette époque...

                  • Afficher les 50 références

                  Voir aussi