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HOLIDAY BILLIE (1915-1959)

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Solitude

En 1940, Billie Holiday collabore brièvement avec le All Star de Benny Carter. Elle participe désormais à de nombreuses émissions de radio et se produit dans les plus grands cabarets de New York (Onyx, Spotlite, Famous Door, Kelly's Stable, Downbeat), de Chicago (Three Deuces, Garrick) et de Los Angeles (Billy Berg's Trouville, Bal Tabarin). Le succès ne se dément pas avec ses interprétations de Lover Man, God Bless the Child – dont elle écrit elle-même les paroles – et Gloomy Sunday, rengaine consternante mais auréolée de légendes – son insondable tristesse aurait causé plusieurs suicides – et qui, enregistrée le 7 août 1941 avec l'orchestre de Teddy Wilson, sera un temps interdit de diffusion à la radio. Paul Whiteman la retient pour enregistrer Trav'lin' Light (12 juin 1942).

Billie Holiday - crédits : Bill Spilka/ Archive Photos/ Getty Images

Billie Holiday

Mais, le 25 août 1941, Billie Holiday a épousé Jimmy Monroe, dépendant à l'opium. Elle qui déjà fume et boit sans modération va alors sombrer durablement dans la drogue. Au gré de ses tentatives de désintoxication et de ses plongées dans la dépression, sa carrière se poursuivra dès lors selon un rythme chaotique. Elle participe, le 18 janvier 1944, au célèbre concert qu'organise au Metropolitan Opera de New York la revue Esquire, accompagnée par l'élite du moment : Oscar Pettiford, Barney Bigard, Sidney Catlett, Albert Casey, Art Tatum, Coleman Hawkins, Jack Teagarden, Roy Eldrigde. Elle devient à cette occasion la première Noire à se produire sur la scène du Met, bien avant Marian Anderson. Elle remporte à deux reprises, en 1945 et 1946, le palmarès des vocalistes femmes de la revue Metronome. En 1946, elle interprète, aux côtés de Louis Armstrong et de Woody Herman, le rôle d'une bonne dans le long-métrage New Orleans, réalisé par Arthur Lubin. Mais ses démons familiers, encouragés par des déboires sentimentaux et d'incessantes persécutions policières, reprennent le dessus. Elle perd progressivement la santé ainsi que ses capacités vocales. Arrêtée en 1947 pour usage de stupéfiants, elle passe plusieurs mois dans un centre de détention de Virginie. Relâchée, elle se produit au prestigieux Carnegie Hall de New York (27 mars 1948). Elle participe en 1949 à une série d'émissions télévisées avec Sy Oliver, Louis Armstrong, Eddie Condon, Pee Wee Russell, Hot Lips Page... Elle renoue brièvement avec Count Basie (1950), George Wein l'invite dans son Storyville Club de Boston pour une série d'enregistrements et de retransmissions radiophoniques avec Stan Getz, Al Haig, Jimmy Raney (1951). Après un autre séjour dans un établissement de désintoxication spécialisé, elle entre au début de 1952 dans l'équipe de Norman Granz et de son label Clef, pour lequel elle va enregistrer en petite formation : elle côtoie Ray Brown, Barney Kessel, Oscar Peterson, Charlie Shavers, Paul Quinichette, Freddie Green... À cette époque, un reportage télévisé, The Comeback Story (16 octobre 1953), révèle au public une image très détériorée de la chanteuse. Elle effectue en janvier et février 1954 une première tournée européenne – Stockholm, Copenhague, Cologne, Bruxelles, salle Pleyel à Paris, Bâle, Manchester, Nottingham, Royal Albert Hall de Londres... – et participe, en juillet 1954, accompagnée par Buck Clayton, Lester Young, Teddy Wilson, Milt Hinton et Jo Jones, au premier festival de jazz de Newport. En 1956, elle commence à dicter à un journaliste, William Dufty, des mémoires – sujettes à caution – qui paraîtront sous le titre de Lady Sings the Blues, et épouse son manager Louis McKay. Quelques disques encore pour Norman Granz et son label Verve, avec Barney Kessel, Jimmy Rowles, Benny Carter, Harry Edison (1955), Tony Scott, Kenny Burrell, Wynton Kelly, Ben Webster, Joe Mondragon, Red Mitchell, Alvin Stoller, Mal Waldron (1956), une apparition en octobre 1958 au premier[...]

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Pour citer cet article

Pierre BRETON. HOLIDAY BILLIE (1915-1959) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Média

Billie Holiday - crédits : Bill Spilka/ Archive Photos/ Getty Images

Billie Holiday

Autres références

  • JAZZ

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    • 10 992 mots
    • 25 médias
    ...son imagination et sa virtuosité sans exemple – Art Tatum (Get Happy). Une chanteuse, riche de verve et de tempérament, entame une spectaculaire carrière : Ella Fitzgerald (How High the Moon) ; une autre énonce une amertume tragique qui la conduira à la mort : Billie Holiday (Strange Fruit).