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HAWKINS COLEMAN (1904-1969)

On a souvent dit que le saxophoniste ténor noir Coleman Hawkins, surnommé Bean (haricot), était « l'inventeur du saxophone ténor ». Cette formule signifie que nul avant lui, en jazz, n'était parvenu à domestiquer l'instrument avec une telle autorité et un tel bonheur. Coleman Hawkins en découvrit progressivement les possibilités ; il fit d'abord partie de l'orchestre de Fletcher Henderson (1922-1934), puis dirigea dans les années quarante ses propres formations, avant de mener une carrière d'instrumentiste indépendant. Au jeu staccato de ses débuts, il substitua bientôt un style plus fluide et plus subtil qui, au cours des années trente, trouva son aboutissement dans un art de la paraphrase empreint de générosité mélodique, de science harmonique et d'invention rythmique, toutes qualités qui culmineront pour donner naissance, en 1939, à son chef-d'œuvre incontesté : Body and Soul. Par la suite, il montra un intérêt sincère pour les recherches des boppers, enregistrant même quelques faces aux côtés de Thelonious Monk. Avec sa sonorité pleine et puissante, son inspiration aisée, sa robustesse rythmique, Hawkins est le fondateur d'une école de saxophonistes dont la suprématie ne fut ébranlée que par l'apparition de Lester Young. Grâce à des solistes comme Sonny Rollins, cette école devait retrouver dès les années cinquante toute son audience et tout son prestige auprès des jeunes musiciens noirs.

— Alain GERBER

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Écrit par

  • : docteur en psychologie, membre du Collège de pataphysique et de l'Académie du jazz, romancier

Classification

Pour citer cet article

Alain GERBER. HAWKINS COLEMAN (1904-1969) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • JAZZ

    • Écrit par Philippe CARLES, Jean-Louis CHAUTEMPS, Universalis, Michel-Claude JALARD, Eugène LLEDO
    • 10 992 mots
    • 25 médias
    ...Cette variation, comme il en va parfois chez Armstrong, peut se limiter au déplacement de quelques accents du thème. Dans les années 1930, les jazzmen –  Coleman Hawkins par exemple – paraphrasent la mélodie initiale en exploitant les virtualités de son sol harmonique. À partir de Lester Young, de ...
  • MONK THELONIOUS (1917 env.-1982)

    • Écrit par Pierre BRETON
    • 1 745 mots
    • 1 média
    ...clubs de jazz de Harlem avec les pionniers du bop. En 1942, il entre avec Dizzy Gillespie dans l'orchestre rhythm and bluesde Lucky Millinder. En 1944, Coleman Hawkins l'invite dans son ensemble, qui se produit à l'Onyx Club. C'est avec lui que Monk réalise cette année-là son premier disque. Désormais,...
  • ROACH MAX (1924-2007)

    • Écrit par Pierre BRETON
    • 1 946 mots
    ...attitré du Uptown House, le club de Clark Monroe, beau-frère de Billie Holiday. En 1943, il enregistre pour la première fois, avec un quartette dirigé par Coleman Hawkins. Il s'échappe avec Benny Carter en Californie, mais retourne dès 1945 auprès du grand trompettiste. Les studios se l'arrachent ;...
  • SMITH ELIZABETH dite BESSIE - (repères chronologiques)

    • Écrit par Pierre BRETON
    • 615 mots

    15 avril 1894 (ou 1895 ?) Elizabeth (Bessie) Smith naît à Chattanooga, dans le Tennessee.

    1912-1920 Ma Rainey – la « mère du blues » – la prend sous son aile ; Bessie Smith se produit dans des spectacles itinérants, les minstrel shows, participe à de nombreux spectacles et revues dans le Sud,...

Voir aussi