Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ARCHÉOLOGIE (Méthodes et techniques) L'archéologie environnementale

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

Vers quel réchauffement climatique ?

Au cours du premier millénaire de notre ère, s'il apparaît que les ive et ve siècles connaissent une période de relative stabilité des paysages, il semble que, de la fin du ve au viie siècle, de nouveaux dérèglements hydrologiques soient responsables de la méconnaissance que nous avons de cette époque. De nombreux sites sont en effet emportés par les ruissellements. Une longue période de stabilité est identifiée ensuite, entre les viie et xive siècles. La qualité du sol et un climat particulièrement favorable contribuent à une succession de bonnes récoltes, en particulier de céréales, et au développement socio-économique de l'an mille Cette amélioration est connue dans la littérature paléoclimatique comme « l'optimum climatique de l'an mille », mais la période la plus chaude de ces deux derniers millénaires pourrait être centrée autour de l'an 500 de notre ère, selon les phases de plus grande activité du Soleil et les modèles astronomiques, comme le montre l'exploitation des données paléoenvironnementales des fouilles du T.G.V.-Méditerranée.

Pour le Moyen Âge, les recherches permettent de mettre en évidence des changements à long terme de la variabilité du cycle des saisons. L'enregistrement des données biologiques, géochimiques et historiques – comme la date des vendanges – permet de suivre de façon précise les précipitations et la température saison après saison, année après année, et cela sur la quasi-totalité du dernier millénaire. Les variations climatiques remarquées au cours du dernier millénaire en Europe sont l'optimum climatique médiéval, daté entre environ 1000 et 1400, suivi du « petit âge glaciaire », qui a duré jusqu'en 1850. Au cours de l'optimum climatique, les conditions météorologiques étaient clémentes. La vigne poussait en Angleterre comme en France et les vignobles se développaient en Normandie et en Picardie. Ainsi, les données récemment acquises pour les Pays-Bas montrent que la décennie 1381-1390 a connu une température estivale moyenne de 17 0C, comparable à la décennie 1991-2000 qui est considérée comme la plus chaude depuis lors. Le contraste entre ces deux décennies se remarque dans la température hivernale moyenne, qui a été de 3,5 0C entre 1991 et 2000, alors qu'elle est évaluée à 2,4 0C entre 1381 et 1390. Si les conséquences de l'effet de serre se répercutent sur les températures depuis les années 1990, cela est à relativiser pour certains aspects, comme le contraste des températures moyennes d'été, qui égalent celles de l'optimum climatique médiéval.

L'archéologie et la paléoclimatologie indiquent que la stabilité du climat est un concept qui n'existe plus. Depuis la révolution industrielle, de grandes quantités de gaz issues pour l'essentiel des énergies fossiles sont rejetées dans l'atmosphère, apportant une composante anthropique à l'évolution du climat planétaire. Si l'existence du réchauffement climatique est aujourd'hui admise par tous, ses causes et ses effets à court et moyen termes sont encore discutés. Ces dernières années, tous les modèles, bien que construits de manière différente, avec des résultats qui ne sont pas toujours identiques, aboutissent aux mêmes conclusions : l'homme modifie le climat dans le sens d'un réchauffement global de la planète. Ces modèles prévoient : que la température moyenne de la planète augmentera de 1 à 5 0C à l'horizon d'un siècle ; que les échanges d'eau entre la Terre et l'atmosphère vont s'intensifier (ce qui signifie qu'il va pleuvoir plus souvent, ou plus fort) ; qu'il y aura un réchauffement plus prononcé, la nuit (par opposition au jour), l'hiver (par opposition à l'été), aux pôles (par opposition aux moyennes latitudes) et sur les continents (par opposition[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S., Maison de l'archéologie et de l'ethnologie, Nanterre

Classification

Pour citer cet article

Stéphanie THIÉBAULT. ARCHÉOLOGIE (Méthodes et techniques) - L'archéologie environnementale [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Autres références

  • ARCHÉOLOGIE MÉDIÉVALE

    • Écrit par
    • 4 883 mots
    • 5 médias

    L’archéologie médiévale rassemble un large spectre de méthodes permettant d’étudier les témoignages matériels des cultures qui se sont succédé entre le ve et le xve siècle. Elle s’intéresse aussi bien aux structures enfouies ou en élévation qu’au mobilier et aux informations issues...

  • AFRIQUE (Histoire) - Préhistoire

    • Écrit par
    • 6 326 mots
    • 3 médias

    La préhistoire de l'Afrique est littéralement la préhistoire de l'humanité. Les recherches archéologiques effectuées en Afrique sont le fait de toutes les traditions académiques, offrant ainsi une multiplicité de perspectives sur l'évolution des sociétés humaines. En outre, le continent...

  • AFRIQUE (Histoire) - De l'entrée dans l'histoire à la période contemporaine

    • Écrit par , et
    • 9 654 mots
    • 6 médias

    L'histoire du continent tout entier apparaît comme une entreprise récente et difficile. Pendant longtemps, seules l'égyptologie, l'islamologie et l'histoire coloniale l'ont, chacune de son point de vue, abordée ; il faut noter du reste que les très anciens systèmes d'écriture, en Égypte, à Méroé, en...

  • AFRIQUE NOIRE (Arts) - Aires et styles

    • Écrit par , , , et
    • 15 151 mots
    • 2 médias
    ...d'archives, la connaissance très fragmentaire de cette histoire se fonde essentiellement sur l'étude conjointe des données livrées par la tradition orale et par l'archéologie. Le sol nous a laissé cependant peu de vestiges au regard d'autres régions du monde. Les raisons en sont simples : l'archéologie est...
  • AFRIQUE ROMAINE

    • Écrit par et
    • 9 564 mots
    • 10 médias

    La domination administrative et politique de Rome sur les diverses régions de l'Afrique du Nord (mis à part la Cyrénaïque et l'Égypte) s'étend sur près de six siècles : depuis la prise et la destruction de Carthage par Scipion Émilien (146 av. J.-C.) jusqu'au siège et à la...

  • Afficher les 246 références