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ARCHÉOLOGIE (Méthodes et techniques) L'archéologue et le terrain

La prospection

Prospection géophysique par résistivité électrique - crédits : F. Giligny/ UMR Trajectoires/ CNRS-Université Paris-I-Panthéon-Sorbonne

Prospection géophysique par résistivité électrique

Si la fouille d’un site archéologique constitue la principale activité de terrain en archéologie, il faut préciser que ce n’est pas la seule : le terrain peut conduire en effet à d’autres types d’interventions. En premier lieu figure la prospection archéologique, qui est l’acquisition de données sur le sous-sol au moyen de diverses méthodes – pédestre, géophysique, par télédétection satellitaire, aérienne… – non destructives (sans ouvrir le sol). Ces prospections sont souvent indispensables pour circonscrire le site, recueillir des éléments de datation en surface, comme du mobilier, faire un plan des structures bâties et du site, etc. Elles sont parfois la seule activité de terrain possible, en zones protégées au titre de l’environnement par exemple, ou presque inaccessibles, comme en haute altitude ou sous couvert forestier dense.

Les sondages consistent à explorer le sous-sol, par tranchées ou carottages, dans des emplacements choisis, afin de reconnaître l’état de conservation du site, la puissance stratigraphique, la présence de structures en creux ou bâties, et de recueillir des éléments de datation et de caractérisation de la fonction du site.

Diagnostic archéologique par sondages à la pelle mécanique - crédits : F. Giligny/ UMR Trajectoires/ CNRS-Université Paris-I-Panthéon-Sorbonne

Diagnostic archéologique par sondages à la pelle mécanique

En archéologie préventive, la procédure dénommée « diagnostic archéologique » est prescrite par l’État. Celui-ci nécessite la plupart du temps un recours à des moyens mécaniques, pour décaper superficiellement terres végétales et remblais dans le but d’atteindre les niveaux archéologiques. Ce diagnostic peut être suivi d’une fouille ou non s’il est négatif ou si les éléments ne sont pas suffisamment importants pour justifier une autre opération. Des stratégies d’échantillonnage particulières sont alors appliquées afin de couvrir systématiquement la plus grande étendue de terrain avec un minimum d’ouverture, fréquemment entre 5 et 10 % de la surface du site ou de celle concernée par les travaux d’aménagement – moins dans certains pays. Un travail d’échantillonnage à but paléoenvironnemental peut faire partie des interventions de terrain afin de reconnaître l’impact environnemental de la présence anthropique et d’analyser le rapport entre société et environnement. Des sondages ou carottages sont alors pratiqués, non seulement sur le lieu d’occupation archéologique mais aussi en dehors, dans des zones de tourbières ou des paléochenauxqui offrent de bonnes séquences paléoenvironnementales par exemple.

Il ne faut pas oublier qu’avant tout travail de terrain une recherche documentaire doit être entreprise pour faire la synthèse des données connues : publications, opérations archéologiques, découvertes fortuites, documents historiques, cartes et plans, clichés aériens, etc. Ces données sont accessibles via la carte archéologique nationale, quand elle existe, ou d’autres systèmes documentaires et services d’archives. Les procédures administratives sont également nécessaires afin d’obtenir les autorisations d’intervention sur le terrain et dépendent des conditions fixées par chaque pays selon ses lois. Tout projet de fouille est fondé sur un projet scientifique qui vise à répondre à des questions précises (chronologie, nature des occupations, cultures archéologiques présentes, fonctionnement du site, démographie et occupants…). Les méthodes, techniques et stratégies de fouille seront adaptées à ces problématiques.

L’activité de terrain peut aussi constituer un acte collaboratif scientifique fort, voire une action diplomatique impliquant les chercheurs de plusieurs institutions ou pays dans le cadre d’un consortium ou d’un partenariat.

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Écrit par

  • : professeur des Universités, université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

François GILIGNY. ARCHÉOLOGIE (Méthodes et techniques) - L'archéologue et le terrain [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Relevé par lasergrammétrie de l’abbatiale de Bernay (Eure) - crédits : F. Giligny/ UMR Trajectoires/ CNRS-Université Paris-I-Panthéon-Sorbonne

Relevé par lasergrammétrie de l’abbatiale de Bernay (Eure)

Prospection géophysique par résistivité électrique - crédits : F. Giligny/ UMR Trajectoires/ CNRS-Université Paris-I-Panthéon-Sorbonne

Prospection géophysique par résistivité électrique

Fouille de la cour Napoléon du Louvre - crédits : Fonds documentaire « Fouilles archéologiques Louvre – Cour Napoléon », service régional de l’archéologie d’Île-de-France, janvier 1985.

Fouille de la cour Napoléon du Louvre

Autres références

  • ARCHÉOLOGIE MÉDIÉVALE

    • Écrit par Luc BOURGEOIS
    • 4 883 mots
    • 5 médias

    L’archéologie médiévale rassemble un large spectre de méthodes permettant d’étudier les témoignages matériels des cultures qui se sont succédé entre le ve et le xve siècle. Elle s’intéresse aussi bien aux structures enfouies ou en élévation qu’au mobilier et aux informations issues...

  • AFRIQUE (Histoire) - Préhistoire

    • Écrit par Augustin HOLL
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    • 3 médias

    La préhistoire de l'Afrique est littéralement la préhistoire de l'humanité. Les recherches archéologiques effectuées en Afrique sont le fait de toutes les traditions académiques, offrant ainsi une multiplicité de perspectives sur l'évolution des sociétés humaines. En outre, le continent...

  • AFRIQUE (Histoire) - De l'entrée dans l'histoire à la période contemporaine

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    L'histoire du continent tout entier apparaît comme une entreprise récente et difficile. Pendant longtemps, seules l'égyptologie, l'islamologie et l'histoire coloniale l'ont, chacune de son point de vue, abordée ; il faut noter du reste que les très anciens systèmes d'écriture, en Égypte, à Méroé, en...

  • AFRIQUE NOIRE (Arts) - Aires et styles

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  • AFRIQUE ROMAINE

    • Écrit par Noureddine HARRAZI, Claude NICOLET
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    • 10 médias

    La domination administrative et politique de Rome sur les diverses régions de l'Afrique du Nord (mis à part la Cyrénaïque et l'Égypte) s'étend sur près de six siècles : depuis la prise et la destruction de Carthage par Scipion Émilien (146 av. J.-C.) jusqu'au siège et à la...

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Voir aussi