Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

AMIDES

Propriétés physiques

La structure électronique de la fonction amide est caractérisée par une conjugaison importante entre le doublet non partagé de l'azote et l'orbitale π du groupe carbonyle (formule 8). L' énergie de résonance de l'acétamide est de 46 kJ/mole, ce qui implique que, à température ordinaire, le groupe fonctionnel amide est plan et que la rotation autour de la liaison C−N est empêchée. On constate en effet que le spectre de résonance magnétique nucléaire (R.M.N.) protonique du diméthylformamide présente, à température ordinaire, deux signaux méthyle (2,88 et 2,97 ppm) se rapportant aux deux groupes CH3 situés dans un environnement différent. À température plus élevée (111 0C), ces deux signaux se regroupent en un seul signal plus large qui correspond à deux groupes CH3 situés dans le même environnement : à cette température, la rotation de la liaison C−N devient libre et les deux méthyles sont équivalents (formule 9).

Les amides primaires et secondaires existent sous deux formes isomères en équilibre, l'espèce « imino-alcool » étant très peu abondante, sauf dans le cas des lactames (formule 10). Ce sont des molécules associées par liaison hydrogène, principalement à l'état de dimères (formule 11), mais également sous la forme de polymères (formule 12). Cette association est responsable de la faible volatilité de ces amides : leurs températures d'ébullition sont anormalement élevées et supérieures à celles des acides. Elle joue un rôle essentiel dans la structure des protéines qui sont des polyamides secondaires, ainsi que dans la constitution des chaînes des acides désoxyribonucléiques (ADN) et leur assemblage spécifique en double hélice.

Le spectre infrarouge des amides est caractérisé par une intense absorption vers 1690-1630 cm-1 due à la vibration d'élongation C=O ; les amides primaires présentent deux bandes d'intensité moyenne dans la région 3 500-3 400 cm-1 correspondant aux liaisons NH libres et une bande large à 3 300-3 100 cm-1 se rapportant aux liaisons NH associées ; les secondaires n'ont plus que deux bandes : NH libre vers 3 400 cm-1 et NH associée vers 3 200 cm-1.

En raison de leur polarité, certains amides secondaires et tertiaires sont d'excellents solvants des composés polaires et non polaires (formules 13).

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur de chimie organique à la faculté des sciences de Marseille

Classification

Pour citer cet article

Jacques METZGER. AMIDES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Réactions 6 à 15 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Réactions 6 à 15

Réactions 16 à 21 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Réactions 16 à 21

Réactions 1 à 5 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Réactions 1 à 5

Autres références

  • ACÉTAMIDE (éthanamide)

    • Écrit par Dina SURDIN
    • 328 mots

    CH3—CO—NH2

    Masse moléculaire : 59,07 g

    Masse spécifique : 1,16 g/cm3

    Point de fusion : 82 0C

    Point d'ébullition : 222 0C.

    Monoamide primaire se présentant en cristaux blancs hexagonaux ou rhomboédriques. La structure cristalline de l'acétamide déterminée par les rayons X (méthode du...

  • AMINES

    • Écrit par Jacques METZGER
    • 3 232 mots
    • 4 médias
    La seconde réaction concerne la dégradation des amides primaires en amines primaires, proposée par Hofmann en 1881. L'amide est traité par une solution aqueuse d'hypobromite de sodium (Br2 + NaOHaq) et, par chauffage à 70 0C, il se produit un N-bromoamide, plus acide que celui de...
  • CARBOXYLIQUES ACIDES

    • Écrit par Jacques METZGER
    • 5 503 mots
    • 6 médias
    Formation d'un amide. Le nucléophile est l'ammoniac ou encore une amine primaire ou secondaire. On chauffe le sel d'ammonium ou d'aminium qui se déshydrate en amide. En fait, le sel est en équilibre avec l'acide et l'ammoniac, et c'est la réaction entre ces deux partenaires qui conduit, par une...
  • NITRILES

    • Écrit par Jacques METZGER
    • 1 793 mots
    • 1 média
    Les nitriles se forment en principe par déshydratation des amides. Cette réaction se produit par chauffage sous l'action de déshydratants énergiques tels que le pentoxyde ou le pentachlorure de phosphore (P4O10, P2Cl10). Les amides résultant de l'ammonolyse des esters, on fait passer un mélange...

Voir aussi