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AÉRODYNAMIQUE

Métrologie et moyens de qualification des écoulements

La mesure des forces exercées sur une maquette est effectuée au moyen de „balances“ : ensemble de capteurs qui mesurent les efforts subis par le véhicule testé via des dynamomètres. Ces balances ont des architectures très variées en fonction du véhicule testé ; les plus petites ne font que quelques centimètres cubes de volume et peuvent être installées dans la maquette elle-même.

Visualisation aérodynamique en soufflerie sur un avion de combat - crédits : ONERA

Visualisation aérodynamique en soufflerie sur un avion de combat

La cartographie du champ aérodynamique est mise en évidence par des procédés tels que la tomoscopie laser consistant à illuminer l'écoulement, dans lequel on a introduit de la fumée, par un plan de lumière laser intense. Les écoulements transsoniques et supersoniques peuvent être visualisés par des procédés optiques fondés sur la loi de Biot et Arago reliant la densité du milieu à l'indice de réfraction : il s'agit de l'ombroscopie, de la strioscopie et de l'interférométrie. L'écoulement à la paroi du véhicule est visualisé en recouvrant la maquette d'un enduit qui, entraîné sous l'effet du frottement, révèle les lignes de décollement et les zones de départ des tourbillons.

Visualisation aérodynamique par peinture sensible à la pression - crédits : ONERA

Visualisation aérodynamique par peinture sensible à la pression

La pression locale à la paroi est mesurée via des orifices de petit diamètre reliés par des tubulures à des capteurs (ou transducteurs) dont il existe un grand nombre de types fondés sur des principes physiques différents (capteurs résistifs, capacitifs, piézo-électrique, à réluctance variable). Les maquettes peuvent ainsi être équipées de plusieurs centaines d'orifices, ce qui rend leur fabrication particulièrement coûteuse. Une nouvelle technique utilisant des peintures sensibles à la pression (dites PSP) permet d'éviter un équipement aussi complexe. La maquette est alors enduite d'une peinture qui, éclairée par une source convenable, renvoie une lumière dont l'intensité est directement liée à la pression locale sur la paroi. Le flux de chaleur est mesuré par des techniques dites calorimétriques, qui utilisent des thermocouples ou des films résistifs mesurant l'échauffement local de la paroi. Cette technique exigeant un équipement complexe des maquettes tend à être remplacée par la thermographie infrarouge consistant à déduire l'échauffement de la paroi par analyse de l'image infrarouge de la maquette. ''

Les grandeurs de champ ( vitesse, pression, nombre de Mach, température) sont déterminées au moyen de sondes allant du simple tube de Pitot mesurant la pression d'arrêt locale aux sondes multitrous dont l'embout de mesure peut comporter plus de vingt orifices pour permettre la détermination de la direction du vecteur vitesse sous des angles largement variables. Pour explorer le champ aérodynamique autour de la maquette, les sondes sont fixées sur des dispositifs explorateurs permettant des déplacements précis et préprogrammés selon les trois directions de l'espace. L'acquisition des mesures et leur traitement se font pratiquement en temps réel grâce aux moyens de calcul puissants dont on dispose aujourd'hui. Les fluctuations turbulentes à haute fréquence sont mesurées par des fils ou films chauds constitués d'un élément résistif de très faible dimension (fil de diamètre de quelques micromètres) à temps de réponse excessivement court (de l'ordre de quelques microsecondes).

Les techniques optiques, fondées pour la plupart sur des sources laser, permettent une description quasi exhaustive d'un écoulement en évitant l'introduction de sondes matérielles perturbatrices. Des techniques comme la vélocimétrie laser Doppler (LDV, ou Laser Doppler Velocimetry) ou la vélocimétrie par images de particules (PIV pour Particle Image Velocimetry) déterminent la vitesse de très fines particules injectées dans l'écoulement en amont de la zone d'essai. Elles supposent que les particules sont assez petites pour être[...]

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Écrit par

  • : professeur associé à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
  • : directeur de recherche émérite à l'Office national d'études et de recherches aérospatiales (O.N.E.R.A.)
  • : chef d'unité de recherche à l'Office national d'études et de recherches aérospatiales (O.N.E.R.A.)

Pour citer cet article

Bruno CHANETZ, Jean DÉLERY et Jean-Pierre VEUILLOT. AÉRODYNAMIQUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Aérodynamique: simulation numérique sur un avion Falcon - crédits : ONERA

Aérodynamique: simulation numérique sur un avion Falcon

Écoulement aérodynamique - crédits : ONERA

Écoulement aérodynamique

Soufflerie transsonique S1, Modane - crédits : ONERA

Soufflerie transsonique S1, Modane

Autres références

  • AUTOMOBILE - Conception

    • Écrit par Jean-Paul MANCEAU, Alfred MOUSTACCHI, Jean-Pierre VÉROLLET
    • 10 562 mots
    • 7 médias
    Latraînée aérodynamique (T) est proportionnelle au carré de la vitesse (V), à la surface frontale (S) et au coefficient de résistance aérodynamique (Cx, encore appelé coefficient de pénétration dans l'air) du véhicule. Elle s'exprime sous la formule suivante : T = 1/2.S.Cx.V...
  • AVIATION - Avions civils et militaires

    • Écrit par Yves BROCARD
    • 9 436 mots
    • 21 médias
    Ce sont les ailes qui assurent la majeure partie de la sustentation de l'avion dans l'air ; elles sont donc très travaillées du point de vue aérodynamique. Les paramètres géométriques d'une voilure, qui conditionnent ses qualités aérodynamiques, sont de deux ordres ; on trouve d'abord ceux qui sont...
  • AVIATION - Hélicoptères

    • Écrit par Louis François LEGRAND, Pierre ROUGIER
    • 3 125 mots
    • 7 médias
    Toute poussée aérodynamique est égale à la quantité de mouvement communiquée à l'air par unité de temps : F = q. ΔV (F est la poussée, q le débit d'air intéressé par le rotor, ΔV la variation de vitesse verticale qu'il subit). On en déduit que, au rendement près, la puissance nécessaire...
  • BALISTIQUE

    • Écrit par Jean GARNIER
    • 2 100 mots
    • 2 médias
    Le problème consiste donc à définir les forces extérieures. Ce sont les forces aérodynamiques appliquées à l'obus (forces et moments de traînée et de portance, forces et moments d'amortissement de tangage et de lacet, couple de roulis, couple d'amortissement de roulis, force et moment de Magnus),...
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Voir aussi