Philosophie de la religion
3871ABSOLU
Le sens de ce terme paraît, d'entrée de jeu, nécessairement équivoque et polémique. L'absolu est le corrélat et le contraire du relatif, c'est donc une négation. Mais une notion d'où l'idée de rapport est absente est soustraite aux limitations, affranchie des variations, et désigne donc, positivement, l'achevé, le parfait.Cette ambiguïté sémantique ne relève […] Lire la suite
AU-DELÀ
Usité comme adverbe, au-delà signifie plus loin, et, comme locution prépositive, plus loin que telle limite — de l'ordre du physique, de l'imaginable, du concevable — qu'on dépasse intentionnellement. Portée à l'absolu, cette dernière intention est créatrice d'objet : pris substantivement, le terme désigne alors un autre monde ou un état […] Lire la suite
CONVERSION
Selon sa signification étymologique, conversion (du latin conversio) signifie retournement, changement de direction. Le mot sert donc à désigner toute espèce de retournement ou de transposition. C'est ainsi qu'en logique le mot est employé pour désigner l'opération par laquelle on inverse les termes d'une proposition. En psychanalyse, ce mot a été utilisé pour désigner « la tra […] Lire la suite
CRÉATION - La création dans les synthèses philosophico-religieuses
Les spéculations, philosophiques ou théologiques, sur les « origines » sont à la fois en rupture et en continuité avec les mythes cosmogoniques. Elles s'en écartent par deux traits majeurs : accentuation du rationnel ; réflexion sur l'idée de principe. Ce type de réflexion s'oppose aux traditions légendaires en ce qu'elle réduit le détail des descriptions cosmogoniques qui prolifèrent dans les réc […] Lire la suite
DÉISME
Selon Louis de Bonald, un déiste est un homme qui n'a pas eu le temps de devenir athée. Paul Hazard réplique que c'est un homme qui n'a pas voulu le devenir. Effectivement, le déisme (mot forgé au xvie s., répandu aux xviie et xviiie s.) désigne une position […] Lire la suite
DIEU PREUVES DE L'EXISTENCE DE
Au long de l'histoire de la philosophie, les preuves de l'existence de Dieu varient selon le type d'argument choisi pour les fonder. Le philosophe peut partir de l'expérience qu'il fait de la contingence du monde, et en inférer, se […] Lire la suite
ILLUMINISME
L'illuminisme désigne un courant à la fois philosophique et religieux qui eut son apogée avec les théosophes du xviiie siècle. Il se rattache à la pensée de Plotin, du néo-platonisme, de Maître Eckhart, de Tauler, de la Theologia germanica et de Nicolas de Cues ; fidèle à l'esprit de l […] Lire la suite
INDE (Arts et culture) - Les doctrines philosophiques et religieuses
Les grandes épopées, Mahābhārata et Rāmāyaṇa, montrent dans une affabulation épique la merveille des incarnations divines. Dans le Mahābhārata, ce sont des incarnations des dieux védiques dont les héros sont des fils et aussi l'incarnation directe en Kṛṣṇa de l'Être suprême, Viṣṇu. Dans le Rāmāyaṇa, c'est l'incarnation […] Lire la suite
INFINI, philosophie
La pensée antique, fidèle à l'idéal d'achèvement et de mesure qui animait son art et sa religion, se méfie de l'infini. Marque d'une pensée obscure correspondant à un réel irréalisé, manquant de forme pour se présenter à un savoir qui puisse le contenir ou le représenter, l'infini – l'apeiron – serait indétermination, désordre, mal. Mais les formes finies, claires et intelligib […] Lire la suite
LE BUISSON ARDENT ET LES LUMIÈRES DE LA RAISON (J. Greisch)
La philosophie de la religion a mauvaise presse. Remise en question par la théologie au nom de la distance qu'elle prend avec son objet, elle est soupçonnée par la science religieuse et, plus généralement, les sciences humaines, d'une trop grande proximité avec la […] Lire la suite
MÉDITATION
La méditation est une réflexion prolongée, guidée et soutenue par une méthode. Elle peut être savante ou philosophique, religieuse ou profane, d'expression littéraire ou spontanée. Elle porte sur n'importe quel objet de pensée, pourvu que l'esprit s'y applique avec soin, avec constance ; il y faut un effort psychologique (recueillement) et un effort logique d'ordre et d'analyse (ce qui la distingu […] Lire la suite
MYTHE - L'interprétation philosophique
Il est possible de revenir, au terme de cette enquête, à la question posée, dans l'introduction, concernant la rencontre entre la vision du monde portée par le mythe et l'exigence de la philosophie. On se bornera ici aux problèmes posés par le mythe dans la philosophie moderne et contemporaine, en gardant toutefois comme fil conducteur l'antinomie initiale du muthos et du […] Lire la suite
NOMBRES SYMBOLIQUE DES
De nombreuses études d'ethnologie comme de philosophie comparée, d'histoire des religions comme de psychologie des profondeurs ont montré que la pensée dite « sauvage » comme la connaissance symbolique présentent une compréhension qualitative du […] Lire la suite
PANTHÉISME
Ce n'est pas par une facile association d'idées que le concept de panthéisme évoque le nom de Giordano Bruno. Celui-ci est effectivement l'un des plus marquants parmi les philosophes de la totalité, et la chaîne qui relie Plotin à […] Lire la suite
PARCOURS (J. Habermas) - Fiche de lecture
Les deux tomes de Parcours,édités par Christian Bouchindhomme et parus chez Gallimard (2018), réunissent une trentaine de textes du philosophe allemand Jürgen Habermas publiés entre 1971 et 2017, à ce jour inédits en langue française ou devenus inaccessibles. En annexe, une bibliographie complète des livres et […] Lire la suite
RAISON
Pour les Grecs, même pour Épicure qui ne voit dans la raison qu'un moyen d'atteindre un bonheur sensible qui soit stable parce que défendu contre les erreurs d'une passion aveugle, le monde est raisonnable, compréhensible sinon dans tous ses détails, du moins dans son unité. Sans doute, des accidents se produisent, la […] Lire la suite
RELIGION (notions de base)
Deux hypothèses sont en concurrence à propos de l’étymologie du mot « religion ». Pour certains, comme Cicéron (106-43 av. J.-C.), il viendrait du latin religere, qui signifie « relire attentivement », « revoir avec soin ». Pour d’autres, le mot trouverait son origine dans un autre verbe latin, religare, signifiant « relier ». La première hypothèse met l’acc […] Lire la suite
RELIGION - Religion et idéologie
L'histoire des religions indique assez bien, quoique à gros traits, comment naît une religion, comment elle meurt. Mais elle ne montre que des religions qui se succèdent, les cultes nouveaux recouvrant ou transformant les anciens. Elle ne montre nulle part un arrêt de la religion, une coupure de l'élan mystique dans l'humanité. C'est pourquoi elle nous lais […] Lire la suite
SACRÉ, religion
En tant qu'essence du religieux, le sacré indique des interdits et des attachements fondamentaux pour l'existence humaine. Il se manifeste par des prohibitions et par des préoccupations, dont ni la commodité technique, ni l'explication rationnelle, ni l'institution sociale ne suffisent à rendre compte. Il fait donc intervenir d'autres éléments, qu'il vaut mieux appeler suprahumains que supranature […] Lire la suite
SAGESSE
Les Anciens avaient représenté la sagesse sous les traits d'Athéna. C'était pensivement appuyée sur sa lance que la déesse-guerrière, née tout armée du crâne de Zeus, surgissait aux regards des mortels sous le ciseau du sculpteur ou le pinceau du peintre. Mais la reine des batailles tenait un rameau d'olivier à la main ; car la sagesse politique enseigne que […] Lire la suite
THÉODICÉE
Terme créé par Leibniz (cf. Essais de théodicée sur la bonté de Dieu, la liberté de l'homme et l'origine du mal, 1710), « théodicée » désigne la justification de la bonté de Dieu (thèse de l'optimisme), en dépit du mal inhérent au monde. En France, l'école éclectique (seconde moitié du xixe s […] Lire la suite
TOLÉRANCE
Si l'on groupe sous le nom de tolérance un ensemble complexe de conduites qui comportent simultanément une appréciation négative d'une situation ou d'une démarche et la suspension de la répression de ce qui est jugé mal, on s'en forme une notion suffisante pour la vie de tous les jours. Dans les sociétés pluralistes du xxe siècle, […] Lire la suite