Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ÉMAUX

L'émaillerie décorative des orfèvres et joailliers classiques

Partout ailleurs qu'à Limoges, l'émaillerie devient, de la fin du xvie au xviiie siècle, un art des cours et des capitales européennes. Vaisselle de luxe, objets de toilette, bibelots et vases, cadres et montures requièrent partout son emploi en toutes techniques. Benvenuto Cellini s'en fait le praticien et le théoricien maniériste. La Renaissance allemande remet en honneur le champlevé, traité en or, en argent, et en émaux translucides (bouteille d'or de l'archevêque de Salzbourg, Wolf Dietrich, à Florence). Nuremberg, Munich, Augsbourg, Prague, Vienne, Hambourg associent grotesques et mauresques à la plastique en métal précieux. À Londres, on met au point l'exquis émail en résille sur verre : toutes les virtuosités sont en compétition pour la somptuosité et l'inédit dans l'ornement. Un parallélisme s'établit avec la décoration céramique ; les particularités des écoles de peinture se reflètent dans les émaux : la Hollande se spécialise dans le monde floral, les Bavarois dans les scènes allégoriques et mythologiques. Les chinoiseries se multiplient avec le rococo, qui trouve dans l'émail la délicatesse et le brillant voulus pour sa fantaisie. Mais, au milieu du xviiie siècle, l'apparition de la porcelaine avec son décor peint fait tomber l'émail en désuétude.

Au xixe siècle, Fabergé, à la cour impériale moscovite, ressuscite pour un temps les splendeurs byzantines, tandis qu'en Occident l'émaillerie tombe dans le domaine du pastiche archéologique et de l'histoire de l'art. Après une brève floraison dans l'art nouveau, elle se cherche un peu partout en Europe de nos jours.

— Marie-Madeleine GAUTHIER

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Marie-Madeleine GAUTHIER. ÉMAUX [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Retour des envoyés de Canaan, N. von Verdun, retable de Verdun - crédits : Leemage/ Corbis/ Getty Images

Retour des envoyés de Canaan, N. von Verdun, retable de Verdun

Autres références

  • ALICATADO

    • Écrit par Colette CROUZET
    • 211 mots

    Le terme d'alicatado désigne, en Espagne, une mosaïque constituée par des fragments de céramique émaillée de formes et de couleurs différentes, incrustées dans du plâtre. Ces fragments de faïence sont obtenus à partir d'azulejos monochromes sur lesquels on trace un décor...

  • ALPAIS (1185 env.-env. 1215)

    • Écrit par Marie-Madeleine GAUTHIER
    • 603 mots

    Insculpée à l'intérieur du couvercle d'un ciboire célèbre, une inscription désigne indubitablement un artiste émailleur : Magister G. Alpais me fecit Lemovicarum (Maître G. Alpais m'a fait à Limoges) ; il paraît en effet préférable de traduire ainsi en français le locatif ...

  • ART DE COUR

    • Écrit par Philippe VERDIER
    • 4 801 mots
    • 1 média
    ...grotesques ont gardé toute leur verve dans les Heures de Savoie pour Blanche de Bourgogne (1348). Dans l'émaillerie de basse-taille parisienne, aux émaux translucides posés sur un fond d'argent faiblement ciselé, l'esthétique de la décoloration et des tonalités claires, qui triomphe dans le vitrail...
  • AZULEJOS

    • Écrit par Colette CROUZET
    • 953 mots
    • 2 médias
    ...L'utilisation de la céramique en plaques de revêtement remonte aux civilisations anciennes du Moyen-Orient (Babylone, la Perse aux environs du Ier millénaire). Mais le terme azulejos désigne d'une manière plus précise les plaques de revêtement à décor émaillé utilisées d'abord à Samarra au ...
  • Afficher les 35 références

Voir aussi