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ÉMAUX

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L'Antiquité celtique et romaine

Pendant l'âge du fer tardif, lors de la culture de La Tène III et IV, les émaux sur bronze champlevés connurent un développement important. Les artisans celtes étaient établis soit sur le continent, de la Moravie à la Gaule où les restes d'un atelier, détruit par César, ont été découverts lors de fouilles au mont Beuvray, l'ancienne Bibracte, soit dans les îles Britanniques, d'où leur renom parvint jusqu'à Philostrate, à la cour de l'empereur Sévère. L'écrivain grec publie, au début du iiie siècle de notre ère, la première mention relative à des émaux sur métal : « On dit que les Barbares qui vivent sur l'Océan versent ces couleurs sur du bronze ardent et qu'elles y adhèrent, devenant aussi dures que des pierres et conservant les dessins qu'on y a faits. » Fibules, bossettes, disques et plaquettes ornaient en effet les parures et les harnachements, les plus anciens émaillés d'un rouge cire, les plus récents polychromes. Au contact de la civilisation romaine, cette émaillerie insulaire, protégée en Irlande contre les destructions anglo-saxonnes, atteignit un raffinement extrême par l'insertion de segments de verre millefiori ou l'inclusion de grilles métalliques dans la masse vitreuse en fusion (Calice d'Ardagh).

Le verre millefiori caractérise aussi la production provinciale de l'Empire romain, où, du iie au ive siècle, on fabrique à côté de plaques et de fibules des petits vases ronds ou prismatiques (New York, Metropolitan Museum), dans des ateliers situés surtout en Rhénanie, en Belgique et en Pannonie ; à Rome même, l'émaillerie n'a pas laissé de traces appréciables. Dans l'Europe des invasions, quelques trouvailles sporadiques attestent une survie pauvre de l'émaillage, autour de Toulouse, dans les Alpes orientales, en Germanie.

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Pour citer cet article

Marie-Madeleine GAUTHIER. ÉMAUX [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Média

Retour des envoyés de Canaan, N. von Verdun, retable de Verdun - crédits : Leemage/ Corbis/ Getty Images

Retour des envoyés de Canaan, N. von Verdun, retable de Verdun

Autres références

  • ALICATADO

    • Écrit par
    • 211 mots

    Le terme d'alicatado désigne, en Espagne, une mosaïque constituée par des fragments de céramique émaillée de formes et de couleurs différentes, incrustées dans du plâtre. Ces fragments de faïence sont obtenus à partir d'azulejos monochromes sur lesquels on trace un décor...

  • ALPAIS (1185 env.-env. 1215)

    • Écrit par
    • 603 mots

    Insculpée à l'intérieur du couvercle d'un ciboire célèbre, une inscription désigne indubitablement un artiste émailleur : Magister G. Alpais me fecit Lemovicarum (Maître G. Alpais m'a fait à Limoges) ; il paraît en effet préférable de traduire ainsi en français le locatif ...

  • ART DE COUR

    • Écrit par
    • 4 801 mots
    • 1 média
    ...grotesques ont gardé toute leur verve dans les Heures de Savoie pour Blanche de Bourgogne (1348). Dans l'émaillerie de basse-taille parisienne, aux émaux translucides posés sur un fond d'argent faiblement ciselé, l'esthétique de la décoloration et des tonalités claires, qui triomphe dans le vitrail...
  • AZULEJOS

    • Écrit par
    • 953 mots
    • 2 médias
    ...L'utilisation de la céramique en plaques de revêtement remonte aux civilisations anciennes du Moyen-Orient (Babylone, la Perse aux environs du Ier millénaire). Mais le terme azulejos désigne d'une manière plus précise les plaques de revêtement à décor émaillé utilisées d'abord à Samarra au ...
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