Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ANALYTIQUE CHIMIE

« C'est dans les cas situés au-delà de la règle que le talent de l'analyste se manifeste. L'important, le principal est de savoir ce qu'il faut observer. » Edgar Allan Poe (Histoires extraordinaires, 1844)

La chimie analytique est la branche de la chimie qui a pour but l'identification, la caractérisation et la quantification des substances chimiques ainsi que le développement des méthodes nécessaires à cette analyse. Elle s'intéresse également à la compréhension des phénomènes mis en jeu dans les processus et les techniques d'analyse afin de pouvoir sans cesse les améliorer.

La chimie analytique joue un rôle essentiel dans le contrôle de la qualité des produits, qui est indispensable pour les industries chimiques, pharmaceutiques et alimentaires ; dans les problèmes d'environnement (contrôle du taux et de la nature des substances, polluantes ou non, contenues dans les fumées, les eaux usées, les déchets industriels ou autres, les résidus d'engrais, d'insecticides ou de défoliants dans les sols, dans les produits agricoles) ; dans le diagnostic médical (taux de glucose, d'urée, de fer, de calcium ou de potassium contenus dans le sang ou l'urine, pH, gaz du sang...) ; dans la connaissance d'un produit de base (minerai, pétrole brut) ou dans l'amélioration des performances d'un produit transformé, qui ne peut se faire que si l'on connaît la composition chimique exacte de ce produit ; dans l'expertise légale (identification des traces de poisons, d'explosifs ou de liquides inflammables, contrôles antidopage, etc.) et dans la recherche fondamentale. Pour cette dernière, les techniques d'analyse sont indispensables en synthèse organique pour identifier les produits formés, les impuretés et les réactifs en excès. En pharmacologie clinique, par exemple, elles permettent de suivre le temps d'activité d'un principe actif in vivo et d'identifier les métabolites formés. La recherche de nouvelles méthodes ou techniques d'analyse et l'association de techniques comme celle de la chromatographie en phase gazeuse avec la spectrométrie de masse (C.P.G.-S.M.), ont permis d'atteindre, en décembre 1994, la limite absolue de sensibilité en analyse chimique : la détection d'une seule molécule.

Le chimiste analyste est à la fois un généraliste et un spécialiste. Généraliste, car il doit sans cesse travailler en coopération étroite avec les autres scientifiques. Il doit connaître un grand nombre de méthodes différentes. Il s'intéresse aux développements dans de nombreux domaines tels que la chimie, la physique, les mathématiques ou l'informatique, dans l'espoir de pouvoir les utiliser pour développer une nouvelle méthode d'analyse ou améliorer une méthode existante. Spécialiste, car il est capable d'évaluer de façon critique les résultats obtenus : validité et représentativité de l'échantillon, choix de la méthode, qualité de la mesure, valeur significative des résultats. L'éventail des méthodes d'analyse devenant large, il en choisit certaines qu'il étudie plus spécialement.

La chimie analytique permet aujourd'hui, grâce à des techniques d'analyse performantes, d'effectuer des dosages de plus en plus fins, de l'ordre de la partie par trillion (soit 10—12 g/g), ce qui équivaudrait à demander à la Cour des comptes la justification d'environ un franc du budget ou à un satellite d'observation de repérer une petite table en France.

La démarche en chimie analytique

Bien définir le problème analytique

Claude Bernard a posé comme principe que « si l'on ne sait pas ce que l'on cherche, on ne comprend pas ce que l'on trouve ». L'analyste doit d'abord interroger le demandeur d'analyse pour bien définir le problème afin d'apporter une réponse.[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur, professeur agrégé de sciences physiques, directeur de recherche au C.N.R.S.
  • : docteur, maître de conférences

Classification

Pour citer cet article

Alain BERTHOD et Jérôme RANDON. ANALYTIQUE CHIMIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Appareil de pyrohydrolyse - crédits : Encyclopædia Universalis France

Appareil de pyrohydrolyse

Ordres de grandeur - crédits : Encyclopædia Universalis France

Ordres de grandeur

Acides et bases - crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.

Acides et bases

Autres références

  • AMINOACIDES ou ACIDES AMINÉS

    • Écrit par Universalis, Pierre KAMOUN
    • 3 486 mots
    • 6 médias
    L'analyse des mélanges d'aminoacides fournis par l'hydrolyse des protéines ou peptides est réalisée à l'aide de techniques permettant la séparation et le dosage soit d'un seul acide aminé, soit de tous les aminoacides.
  • ANALYSE ET SYNTHÈSE, chimie

    • Écrit par Pierre LASZLO
    • 1 526 mots
    • 1 média

    Ces deux notions, en principe complémentaires et réciproques, ne le sont pas en fait. Certes, les deux tendances à l'analyse et à la synthèse s'opposent, la première visant à couper les entités chimiques en petits morceaux et la seconde se donnant pour objectif la reconstruction des ensembles mis à...

  • ANTIMOINE

    • Écrit par Universalis, Jean PERROTEY
    • 3 875 mots
    • 3 médias
    La recherche analytique qualitative se fait par isolement du sulfure, dont la couleur orangée est très remarquable. Le dosage volumétrique est possible avec une solution d'iode, en présence d'acide tartrique et de carbonate de sodium pour stabiliser le pH :
  • ARSENIC

    • Écrit par Jean PERROTEY
    • 4 498 mots
    • 2 médias
    Larecherche qualitative de l'arsenic et son dosage revêtent un aspect particulier du fait de leur importance en toxicologie et en pharmacologie, où des résultats fidèles et précis sont exigés. Au laboratoire, l'arsenic peut être isolé à l'état de sulfure arsénieux jaune, précipité en milieu acide par...
  • Afficher les 35 références

Voir aussi