Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ARISTOTÉLISME

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

La physique, la biologie

Aristote fait de la nature elle-même le principe du mouvement, que ce soit dans le ciel (où le mouvement des astres est circulaire et uniforme) ou sur la Terre (où ont lieu le changement substantiel, et le changement selon le lieu, la qualité ou la quantité). D'où les deux compartiments de la nature : le ciel, dont les mouvements sont éternels et nécessaires ; la Terre, où les changements obéissent aux quatre causes : matérielle, formelle, efficiente, finale, bien qu'ils puissent être également fortuits. On voit que la nature sur Terre, tout en laissant place à la contingence, n'est pas davantage abandonnée au hasard qu'elle ne l'était chez Platon.

Aristote est également célèbre pour avoir donné une définition du mouvement, du lieu et du temps. Il s'est appliqué à réfuter les quatre arguments de Zénon d'Elée sur l'impossibilité du mouvement. Cette réfutation était importante dans la perspective d'Aristote qui voulait accorder un statut scientifique à la physique, dont il faisait une science plus haute que les mathématiques puisqu'elle portait sur la substance mobile, et non, comme ces dernières, sur la quantité, que celle-ci soit discrète (arithmétique) ou continue (géométrie).

À la physique ressortissait, pour Aristote, la biologie, dont on peut dire qu'il fut l'inventeur, tout comme de la logique. L'hylémorphisme, ou doctrine qui assigne à tout être naturel une matière (hulè) et une forme (morphè), s'applique en particulier à l'être vivant, où la forme est également la fin qu'il tend à réaliser.

À la biologie d'Aristote se rattache sa psychologie. Celle-ci s'est intéressée aux différentes fonctions de l'âme mais également à la définition même de l'âme, selon laquelle celle-ci est « la forme d'un corps organisé ayant la vie en puissance ». Cette définition rencontre une certaine difficulté à faire entrer l'intellect parmi les facultés de l'âme humaine, puisque cet intellect vient « du dehors » au cours de la génération et qu'il est immortel, du moins dans sa partie active, sans laquelle l'âme humaine ne peut rien penser.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : maître de recherche au C.N.R.S., responsable de l'E.R. fondements des sciences

Classification

Pour citer cet article

Hervé BARREAU. ARISTOTÉLISME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Média

Aristote - Stagire (Macédoine) - crédits : Argus/ Fotolia

Aristote - Stagire (Macédoine)

Autres références

  • ACTE, philosophie

    • Écrit par
    • 1 282 mots

    Acte signifie « réalité vive, terminée ». Cette signification, féconde dans le domaine juridique, fait appel à une structure métaphysique venue de l'aristotélisme. Mais avant d'examiner cette source et la tradition qui en est née, il convient de distinguer, sans les séparer, l'acte...

  • ALEXANDRE D'APHRODISE (fin IIe-déb. IIIe s.)

    • Écrit par
    • 395 mots

    Philosophe péripatéticien grec, Alexandre d'Aphrodise, qui vécut sous le règne de Septime Sévère (193-211), commenta une très grande partie de l'œuvre d'Aristote. Plusieurs de ses commentaires sont perdus, notamment ceux qui concernent les Catégories, le Traité de l'interprétation...

  • ALEXANDRIE ÉCOLE PHILOSOPHIQUE D'

    • Écrit par
    • 2 186 mots
    ...de disciples y continuèrent sa tradition, dont le principal représentant fut l'Alexandrin Eudore, suivi par son compatriote Potamon. La tradition aristotélicienne est également florissante. Circonstance curieuse, elle s'inspire moins des grandes œuvres d'Aristote que de ses dialogues,...
  • ANDRONICOS DE RHODES (Ier s.)

    • Écrit par
    • 186 mots

    Philosophe aristotélicien, Andronicos de Rhodes a écrit un commentaire, maintenant perdu, sur les Catégories d'Aristote, dont on retrouve la trace dans le commentaire de Simplicius sur le même ouvrage (Commentaria in Aristotelem Graeca, t. VIII, Berlin, 1907) et un traité Sur la division...

  • Afficher les 18 références