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WARNER BROS

Mutations et restructurations

<it>My Fair Lady</it>, de George Cukor - crédits : Warner Brothers, Inc./ Collection privée

My Fair Lady, de George Cukor

Restée à l'écart du nouveau média, la Warner ne se lance dans la production télévisuelle qu'en 1957. Malgré ses succès (My Fair Lady de George Cukor, 1964 ; Qui a peur de Virginia Woolf? de Mike Nichols, 1966), le studio est en crise, Jack Warner vend alors ses parts à une société canadienne, Seven Arts, qui réinvestit dans la télévision et les activités musicales. Puis l'ensemble est repris par un conglomérat d'entreprises hétéroclites (pompes funèbres, parkings, immobilier, sport professionnel, cosmétiques) qui se réorganise sous le nom de Warner Communications (1970) et déploie ses activités dans les secteurs du câble, de la vidéo, des jeux (Atari, acheté en 1976, revendu en 1984).

La nouvelle Warner ne néglige pas le cinéma, elle va même participer au renouveau de Hollywood avec des réalisateurs comme Clint Eastwood, Robert Altman, Stanley Kubrick, Peter Bogdanovitch, Alan J. Pakula, Martin Scorsese, Mel Brooks... Les succès ne manquent pas : Superman, L'Exorciste, Gremlins, ou encore les séries Dirty Harry et Police Academy. Une étape décisive est franchie en 1989 lorsque la société est absorbée par le grand groupe de communication Time Incorporated, éditeur de livres et de magazines, possesseur de chaînes de télévision payante (dont la prospère Home Box Office). Puis, à l'ère du numérique et du multimédia, c'est la fusion, en 2000, avec AOL, premier fournisseur d'accès à Internet dans le monde. L'ensemble constitue alors le groupe mondial numéro un du secteur des médias, de l'audiovisuel et des loisirs. Toutefois, il est très endetté. Warner Music est vendue en 2004, tandis que les anciens supports – télévision et cinéma – apportent leur contribution au relèvement du groupe grâce au succès de films comme la série des Harry Potter et de la trilogie du Seigneur des anneaux.

AOL, pionnier d’Internet et des réseaux sociaux, qui n’a pas réussi le passage au haut débit et rencontre une forte concurrence dans son secteur, traverse à son tour une période de crise qui conduit le groupe à une restructuration radicale. Les dirigeants d’AOL-Warner reconnaissent leur échec dans l’expérience de la convergence entre programmes et vecteurs de diffusion dès 2005. D’où la vente des équipes de sport professionnel, de Time Warner Books et de plusieurs magazines. Le groupe poursuit son recentrage en se séparant d’AOL (2009), de Time Warner Cable (2014, au profit de Comcast), et de son réputé groupe de presse (2017). Puis le grand fournisseur de services téléphoniques AT&T (American Telephon & Telegraph Inc.) rachète ce qui reste de Time Warner en 2018 pour créer Warner Media. Ce nouveau conglomérat réunit d’une part Warner Bros (production et distribution), Turner Broadcasting System, et HBO, et d’autre part, depuis 2021, Discovery, un ensemble international de chaînes thématiques (Discovery Channel, Eurosport, CNN, D.C. Studios). Pour AT&T, l’étape suivante est caractérisée par le développement de Max, plate-forme de services video sur le marché où sont déjà présents Netflix, Disney+ et Amazon Prime Video.

— Daniel SAUVAGET

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Pour citer cet article

Daniel SAUVAGET. WARNER BROS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<it>My Fair Lady</it>, de George Cukor - crédits : Warner Brothers, Inc./ Collection privée

My Fair Lady, de George Cukor

Autres références

  • BOGART HUMPHREY (1899-1957)

    • Écrit par Christian VIVIANI
    • 1 485 mots
    • 2 médias
    ...pièce de Robert Sherwood, La Forêt pétrifiée où il occupe la scène longtemps et de manière électrisante. La pièce remporte un immense succès. La Warner Bros. en achète les droits d'adaptation et demande à Leslie Howard, créateur du rôle principal, de le reprendre dans la version filmée (...
  • CAGNEY JAMES (1899-1986)

    • Écrit par André-Charles COHEN
    • 972 mots

    On réduit trop souvent James Cagney à l'image du gangster paranoïaque, au débit rageur et saccadé, ou du « paumé » que l'Amérique désemparée des années 1930 n'a pas réussi à inclure dans son échelle de valeurs. Il serait toutefois bien injuste de ne garder de lui que le souvenir de ces personnages un...

  • CASABLANCA, film de Michael Curtiz

    • Écrit par Kristian FEIGELSON
    • 894 mots
    • 1 média
    Avec Casablanca, il s'agissait surtout pour les studios de la Warner Bros de faire une réplique du mélodrame à succès Algiers (1938) de John Cromwell, qui avait permis de renflouer les fonds du studio concurrent, les Artistes Associés. Les droits de la pièce initiale, Everybody Comes to Rick's,...
  • CINÉMA (Aspects généraux) - Histoire

    • Écrit par Marc CERISUELO, Jean COLLET, Claude-Jean PHILIPPE
    • 21 694 mots
    • 41 médias
    ...producteurs et les distributeurs d'un cinéma muet florissant avaient purement et simplement négligé l'invention. Guettés par la faillite en 1927, les frères Warner jouèrent cette dernière carte. Ce fut Le Chanteur de jazz, dont le succès bouleversa de fond en comble l'industrie et l'art cinématographiques....
  • Afficher les 13 références

Voir aussi