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THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES

Le Théâtre des Champs-Élysées est inauguré en 1913. Édifié au 15, avenue Montaigne, à Paris, à l’initiative de l’imprésario Gabriel Astruc, directeur de la Société musicale et fondateur des Grandes Saisons de Paris (1906-1912), il s’affiche dès l’origine comme un théâtre d’exception, tant par son programme architectural et décoratif que par la qualité et le prestige de ses saisons. Cent ans après, il demeure une scène de référence.

Une architecture moderne

Le Théâtre des Champs-Élysées regroupe initialement deux salles : le Grand Théâtre, doté de 1905 places, est dédié au concert, à l’opéra, à la danse et au récital ; la Comédie des Champs-Élysées, salle plus petite située à l’angle de l’immeuble, est vouée, quant à elle, au théâtre d’essai.

Le bâtiment est un manifeste de la modernité de l’époque. Après avoir envisagé de le construire en acier, Astruc se tourne vers l’architecte belge Henry Van de Velde, qui sollicite à son tour les entrepreneurs Gustave et Auguste Perret, promoteurs de la construction en béton, pour la réalisation de son projet. Van de Velde sera bientôt évincé par la contre-proposition des deux frères. Ils en feront le premier théâtre construit entièrement en béton armé, selon le principe poteaux-poutres, utilisé ici avec une élégance rare, et adopteront pour cette salle à l’italienne un plan parfaitement circulaire. Le répertoire de sculptures de la façade de marbre blanc est confié à Antoine Bourdelle. À l’intérieur, la coupole de la grande salle est peinte par Maurice Denis, le lustre de verre est signé par la maison Baguès, les vasques d’éclairage des foyers de la Comédie sont l’œuvre de René Lalique, et les murs des différentes salles et salons sont ornés de fresques d’Édouard Vuillard, de Jacqueline Marval, d’Henri Lebasque et de Kerr-Xavier Roussel. Ce dernier signe aussi le rideau de scène de la Comédie.

En 1923, la galerie Montaigne, un atelier d’art ouvert à la peinture qui jouxte le théâtre, est transformée, sur des plans de Louis Jouvet, en une troisième salle de l’ensemble : le Studio des Champs-Élysées. Cette nouvelle salle, inaugurée l’année suivante, est consacrée à un théâtre de renouveau.

Le bâtiment est classé monument historique dès 1957, et sera restauré à plusieurs reprises. Un restaurant, dû à l’architecte Brigit de Kosmi, très controversé parce que construit sans permis, est ajouté en retrait sur la terrasse, en 1990.

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Pour citer cet article

Pierre FLINOIS. THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Joséphine Baker - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Joséphine Baker

Anna Pavlova - crédits : James Abbe/ Hulton Archive/ Getty Images

Anna Pavlova

Autres références

  • PERRET AUGUSTE (1874-1954)

    • Écrit par Joseph ABRAM
    • 1 667 mots
    Avec le garage de la rue Ponthieu (1906), Perret accuse l'expression du béton apparent par un dessin classique de l'ossature. Le Théâtre des Champs-Élysées (1911-1913) donnera au matériau ses lettres de noblesse. Comme l'explique Perret, toutes les dispositions de cet édifice sont déduites de sa...
  • LE SACRE DU PRINTEMPS (I. Stravinski)

    • Écrit par Alain PÂRIS
    • 239 mots

    La création du Sacre du printemps, le 29 mai 1913, au théâtre des Champs-Élysées, à Paris, a donné lieu à l'un des plus fameux scandales de l'histoire de la musique, empoignades entre les spectateurs, sifflets et hurlements couvrant la musique. Alors que la comtesse de Pourtalès déplorait...

Voir aussi