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THALLE

C'est à Acharius que l'on doit l'introduction du mot « thalle » en botanique pour désigner l'appareil végétatif des Lichens (1810). Depuis, la notion que recouvre ce terme a été étendue à tous les appareils végétatifs des végétaux dépourvus de tige feuillée caractérisée, laquelle constitue un cormus. De là, la division du règne végétal en Thallophytes (Algues et Champignons) et en Cormophytes (Bryophytes, Ptéridophytes et Spermatophytes). Cependant, chez certains Bryophytes (Hépatiques à thalle, Anthoceros), le cormus a subi une régression qui l'a rendu thalloïde, tandis que, chez certaines Algues, la différenciation de l'appareil végétatif rappelle beaucoup celle des Cormophytes (Sargassum, par exemple).

Plusieurs essais de systématisation des types morphologiques de thalle ont été tentés (F. E. Fritsch, 1935 ; B. Schussnig, 1938). Le plus satisfaisant est celui qui a été proposé par M. Chadefaud (1952), car il s'applique aussi bien aux divers phylums d'Algues qu'aux Champignons et met en évidence le parallélisme de l'évolution morphologique dans ces différents groupes.

Mais ce sont les Algues qui proposent à la fois la plus grande diversité de thalles, et les thalles les plus évolués. Cette richesse de forme est associée au caractère autotrophe qui distingue les Algues des Champignons, lesquels sont hétérotrophes et vivent en parasites ou en saprophytes. Selon la nature de leurs organes reproducteurs, les thalles sont des sporophytes (producteurs de spores) ou des gamétophytes (producteurs de gamètes) qui constituent les générations gamétophytique et sporophytique du cycle sexué (cycle trigénétique des Rhodophycées, cycle monogénétique ou digénétique des Chlorophycées et des Phéophycées). En plus du cycle sexué, ou en son absence, les thalles peuvent se propager par reproduction directe ou asexuée (à l'aide de conidies chez divers Champignons ; à l'aide de spores mitotiques engendrées par l'une ou l'autre des générations chez diverses Rhodophycées). Les générations successives d'un même cycle sexué sont tantôt identiques (cycles à générations isomorphes), tantôt différentes (cycles à générations hétéromorphes ; cf. algues ).

Les thalles des Algues

On peut distinguer trois grands types de thalles chez les Algues : les archéthalles, les nématothalles (appelés initialement protothalles), les cladomothalles. Ils peuvent se succéder au cours de l'ontogenèse d'une même espèce. Le classement des structures intermédiaires repose sur des données phylogénétiques, et c'est ainsi que l'on peut distinguer un archéthalle unicellulaire d'un nématothalle unicellulaire, un archéthalle linéaire d'un nématothalle filamenteux. Mais on est souvent dépourvu d'arguments solides permettant de distinguer par exemple un nématothalle complexe d'un cladomothalle simple ; c'est le cas du Falkenbergia rufolanosa, génération sporophytique de l'Asparagopsis armata (Rhodophycée).

Les archéthalles

Les archéthalles sont les plus simples. Ils sont formés de cellules isolées (archéthalles unicellulaires) ou groupées (archéthalles pluricellulaires) capables de se diviser, et (ou) de diviser leur contenu en zoospores (spores flagellées) ou en autospores (spores immobiles).

Les archéthalles sont unicellulaires lorsque les cellules se dissocient après division, ou bien lorsqu'elles sont capables seulement de sporulation (archéthalle des Cyanobactéries ou Cyanophycées Chamaesiphonales). Les cellules archéthalliennes isolées sont immobiles et flottent passivement dans l'eau (archéthalles coccoïdes) ou bien sont mobiles et se meuvent à l'aide de flagelles (archéthalles monadoïdes) ou à l'aide de pseudopodes (archéthalles amiboïdes).

La forme des archéthalles pluricellulaires dépend de l'orientation[...]

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean FELDMANN et Marie-Thérèse L'HARDY-HALOS. THALLE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Algues vertes - crédits : 	Robert Pickett/ Corbis documentary/ Getty Images

Algues vertes

Algues : types morphologiques de thalle - crédits : Encyclopædia Universalis France

Algues : types morphologiques de thalle

Cladomothalles uniaxiaux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cladomothalles uniaxiaux

Autres références

  • ALGUES

    • Écrit par Bruno DE REVIERS
    • 4 869 mots
    • 9 médias
    ...pas des algues) par un appareil végétatif (ensemble des organes d'une plante non impliqués dans la reproduction) structuré différemment. Celui-ci, nommé thalle, ne présente ni racine, ni tige, ni feuille, des éléments caractéristiques de l'appareil végétatif (appelé cormus) des embryophytes. Les organes...
  • BRYOPHYTES

    • Écrit par Suzanne JOVET
    • 5 075 mots
    • 3 médias
    ...bourgeon s'individualise une cellule apicale généralement tétraédrique, à base distale inactive et à trois faces latérales actives, c'est-à-dire qui se cloisonnent pour former soit un thalle soit une tige feuillée. Le protonéma, parfois persistant, disparaît le plus souvent quand la tige est formée.
  • CHAMPIGNONS

    • Écrit par Jacques GUINBERTEAU, Patrick JOLY, Jacqueline NICOT, Jean Marc OLIVIER
    • 10 958 mots
    • 17 médias

    Les champignons sont des organismes eucaryotes, c'est-à-dire pourvus de véritables noyaux (avec membrane nucléaire, chromosomes et nucléole) dont les divisions impliquent des séquences mitotiques régulières. Les actinomycètes, qui sont un groupe de procaryotes parmi les bactéries, n'appartiennent...

  • CROISSANCE, biologie

    • Écrit par Universalis, André MAYRAT, Raphaël RAPPAPORT, Paul ROLLIN
    • 14 760 mots
    • 7 médias
    Les végétaux inférieurs sont des plantes n'ayant ni racines, ni feuilles, ni tiges anatomiquement définies. L'organisme est un thalle, de forme filamenteuse, aplatie ou plus complexe.
  • Afficher les 11 références

Voir aussi