Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

FEUILLE, botanique

La feuille apparaît, à première vue, comme un organe généralement aplati et chlorophyllien porté latéralement par la tige des Cormophytes, végétaux dont l'appareil végétatif est un cormus, ensemble de rameaux feuillés. Les Cormophytes comprenant des groupes aussi différents et divers que les Bryophytes, les Ptéridophytes et les Spermaphytes, la notion de feuille demande à être précisée.

Qu'elles soient formées par les méristèmes primaires de flanc du point végétatif caulinaire des Ptéridophytes et des Spermaphytes, ou qu'elles dérivent de l'initiale apicale unique de la tige des Mousses, les feuilles sont toujours en position latérale dès le début de leur initiation. Pendant leur jeunesse, leur croissance est assez rapide, mais limitée dans le temps (croissance définie). Au cours de leur développement, les feuilles conservent, tant dans la forme que dans les structures histologiques, une symétrie bilatérale.

Qu'elle soit hélicoïdale ou non, la distribution des feuilles le long de la tige n'est jamais désordonnée, et cela en rapport avec les processus rythmiques de l'initiation foliaire que la phyllotaxie met en évidence.

On oppose souvent les espèces à feuilles caduques aux espèces dites à feuilles persistantes. Les feuilles des premières mourant avant d'avoir atteint l'âge d'un an, seules les pousses de l'année sont foliées (nombreuses espèces arborescentes des forêts tempérées). Au contraire, les feuilles des secondes, bien que ne subsistant pas pendant toute la vie de la plante, ne meurent et ne tombent pas toutes en même temps. Aussi l'individu qui en est pourvu n'est-il jamais dépouillé totalement (feuillus « sempervirents » comme le buis et les Conifères sauf le mélèze).

Le polymorphisme foliaire

Éléments constitutifs de la feuille - crédits : Encyclopædia Universalis France

Éléments constitutifs de la feuille

D'une espèce à l'autre, la feuille se révèle particulièrement polymorphe, d'où un foisonnement de termes (plusieurs centaines) utilisés pour traduire cette diversité extrême. Cependant, dans cette abondance de formes, on peut reconnaître deux grands types : les feuilles simples et les feuilles composées.

Feuilles simples et feuilles composées

Au maximum de complication, une feuille simple est constituée d'une lame mince parcourue par des nervures, le limbe, et d'un pétiole étroit s'élargissant en une gaine basale porteuse de deux stipules latérales. Si la feuille est composée, le limbe est constitué de plusieurs folioles insérées sur le prolongement du pétiole, ou rachis, par des pétiolules à la base desquels sont placées de minuscules stipelles. Aucune confusion n'est possible entre limbe de feuille simple et foliole, si l'on a soin de rechercher le bourgeon axillaire dont la place est toujours à la base du pétiole, alors que les aisselles des pétiolules sont toujours vides.

Feuille, détail - crédits : Charles Krebs/ The Image Bank/ Getty Images

Feuille, détail

Feuille composée - crédits : Robin Smith/ Stone/ Getty Images

Feuille composée

Qu'elles soient simples ou composées, les feuilles révèlent une symétrie bilatérale, leurs parties paires (stipules, folioles latérales, pétiolules et stipelles) se distribuant régulièrement de part et d'autre d'un plan de symétrie perpendiculaire au limbe et passant par la gaine, le pétiole et le limbe pour les feuilles simples, la gaine, le pétiole, le rachis et la foliole terminale, si elle existe, pour les feuilles composées. Les parties impaires (gaine, pétiole, limbe, rachis, foliole terminale) sont partagées en une moitié gauche et une moitié droite très semblables, sinon rigoureusement superposables.

La variation des différentes parties de la feuille

Le polymorphisme foliaire se traduit de plusieurs façons. En effet, si la manifestation des caractères morphologiques des éléments constitutifs de la feuille se révèle souvent très différente, il arrive aussi que l'un (ou plusieurs) de ces éléments n'apparaissent pas.

En ce qui concerne le premier cas, il faut signaler l'extraordinaire variété de la forme du limbe,[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-Sud, directeur du Laboratoire de taxonomie végétale expérimentale et numérique associé au C.N.R.S.

Classification

Pour citer cet article

Robert GORENFLOT. FEUILLE, botanique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Éléments constitutifs de la feuille - crédits : Encyclopædia Universalis France

Éléments constitutifs de la feuille

Feuille, détail - crédits : Charles Krebs/ The Image Bank/ Getty Images

Feuille, détail

Feuille composée - crédits : Robin Smith/ Stone/ Getty Images

Feuille composée

Autres références

  • ABSORPTION VÉGÉTALE

    • Écrit par René HELLER, Jean-Pierre RONA
    • 4 440 mots
    • 6 médias
    ...conformation spéciale facilite cette capture : par exemple, chez les orchidées épiphytes, la périphérie des racines est occupée par un voile formé de plusieurs assises de cellules arrondies et peu jointives. Les feuilles contribuent également à l'absorption de l'eau dans les conditions naturelles.
  • ANGIOSPERMES

    • Écrit par Sophie NADOT, Hervé SAUQUET
    • 6 132 mots
    • 8 médias
    Les feuilles peuvent être simples ou composées de folioles. Dans le cas d’une feuille composée, il n’y a pas de bourgeon à l’aisselle des folioles, ce qui permet de faire la distinction entre une feuille (qui présente un bourgeon dit axillaire car situé à l’aisselle des feuilles) et une foliole. Le...
  • AUXINES

    • Écrit par Catherine PERROT-RECHENMANN
    • 5 008 mots
    • 2 médias
    La synthèse d'AIA se produit plutôt dans les tissus jeunes, en particulier dans lestrès jeunes feuilles, mais aussi dans les cotylédons et les racines. Sur la plante modèle Arabidopsis thaliana (L.) Heynh. (arabette des dames, famille des Brassicaceae ou Crucifères), la distribution et la biosynthèse...
  • BROUILLARDS

    • Écrit par Jean-Pierre CHALON
    • 4 273 mots
    • 3 médias
    ...des gouttelettes d’eau présentes, ainsi que de la capacité de captation des objets en question, de leur mouillabilité et de leur exposition au vent. Les feuilles de certains arbres, comme les épineux, sont des collecteurs particulièrement efficaces. On parle alors parfois de brouillard mouillant. Il ne...
  • Afficher les 31 références

Voir aussi