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TÉLÉOSTÉENS ET HOLOSTÉENS

Classification

Les Téléostéens sont des Actinoptérygiens caractérisés par la possession de grands hypuraux (épines hémales allongées) au niveau de la queue. Cette disposition a pour effet de rendre celle-ci extérieurement symétrique bien que son squelette conserve toujours l'asymétrie primitive rencontrée chez les Ostéostracés et les Gnasthostomes généralisés. Le prémaxillaire mobile et divers autres caractères anatomiques (musculature de la mâchoire, disposition du foramen de la carotide interne) sont des apomorphies différenciant les Téléostéens des Halécostomes.

Téléostéens : cladogramme - crédits : Encyclopædia Universalis France

Téléostéens : cladogramme

Seules quelques formes fossiles sont suffisamment bien connues pour qu'il soit possible de leur assigner une place dans le cladogramme des Téléostéens : ce sont, par ordre de dérivations successives, du plus généralisé au plus évolué, les Pachycormidés, les Aspidorhynchiformes Pholidophorus bechi, Leptolepis coryphaenoïdes et les Ichthyodectiformes.

Téléostéens : diversité morphologique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Téléostéens : diversité morphologique

Fondée sur l'anatomie des formes actuelles, l'étude de la phylogénie des Téléostéens a permis d'en distinguer quatre grands ensembles monophylétiques : les Ostéoglossomorphes, les Élopomorphes, les Clupéomorphes et les Eutéléostéens. Ces clades partagent plusieurs synapomorphies, particulièrement au niveau du squelette des arcs hyoïdien et branchiaux.

Ostéoglossomorphes

Les Ostéoglossomorphes sont les Téléostéens actuels qui possèdent le moins de synapomorphies du groupe. Ils sont principalement caractérisés par la présence de fortes dents sur certains os du palais et sur l'os de la   langue, un petit prémaxillaire fixé au crâne, une disposition spéciale de l'intestin dans la cavité générale, etc. Chez certains d'entre eux (Ostéoglossoidei) comme Osteoglossum ou Arapaima, l'incubation buccale est de règle. Un autre groupe, les Notopteroidei, comprend les Mormyres d'Afrique tropicale, qui se nourrissent la nuit de petits vers qu'ils repèrent par électrolocation ; leurs organes électriques proviennent de la modification des muscles de la queue. Les deux espèces du genre Hiodon sont les seuls Ostéoglossomorphes d'Amérique du Nord.

Élopomorphes

Les Élopomorphes comprennent aussi bien des poissons morphologiquement « classiques » comme les Élopidés ou le Tarpon, que des formes plus « étranges » comme le Saccopharynx bathypélagique.

La monophylie de ce groupe est établie non seulement sur des caractères ostéologiques (présence d'osselets dans le museau, fusion d'os dans la mâchoire), mais aussi par une ontogenèse passant par le stade larvaire leptocéphale. La majeure partie des Élopomorphes est classée parmi les Anguilloidei qui renferment d'une part les Anguillidés, dont le cycle biologique se partage entre la mer et les eaux douces, et d'autres familles apparentées exclusivement marines, et d'autre part les Saccopharyngoidea (trois familles), poissons des grandes profondeurs possédant une bouche proportionnellement énorme.

Le groupe frère des Anguillodei regroupe les Albuloidea et les Halosauroidea. Parmi les formes les moins dérivées, les Mégalopidés (Tarpons) peuvent atteindre une grande taille ; un diverticule de leur vessie gazeuse entre en connexion avec l'oreille.

Clupéomorphes

Les Clupéomorphes sont des poissons principalement marins regroupés sur la base de caractères évolués relatifs à la connexion de leur vessie gazeuse avec l'oreille suivant des modalités particulières, à l'architecture du neurocrâne ou à celle du squelette de la queue.

Clupéomorphes et Eutéléostéens se rapprochent par la fusion des plaques dentaires aux éléments endosquelettiques du squelette pharyngo-branchial et par celle de certains os de la mandibule

Les Clupéomorphes se divisent en cinq familles parmi lesquelles les Engraulidés (Anchois) et les Clupéidés ( Harengs, Sardines) dont la pêche alimente une importante industrie[...]

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Yves FRANÇOIS et Pierre-Antoine SAINT-ANDRÉ. TÉLÉOSTÉENS ET HOLOSTÉENS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Anguille - crédits : stefanek / Biosmotion

Anguille

Leptolepis : squelette caudal - crédits : Encyclopædia Universalis France

Leptolepis : squelette caudal

Silure glane - crédits : Kletr/ Shutterstock

Silure glane

Autres références

  • ACTINOPTÉRYGIENS

    • Écrit par Philippe JANVIER
    • 2 756 mots
    • 9 médias
    Lestéléostéens (Teleostei) sont les plus abondants, les plus diversifiés et souvent les plus spécialisés des actinoptérygiens actuels. Ils comptent 23 668 espèces marines et d'eau douce, de morphologie très diverse : perches, brochets, harengs, morues, thons, soles, hippocampes, poissons-coffres,...
  • HORMONES

    • Écrit par Jacques DECOURT, Universalis, Yves-Alain FONTAINE, René LAFONT, Jacques YOUNG
    • 14 354 mots
    • 11 médias
    ...moléculaire au sein de cette famille ? On sait que les Tétrapodes (dont les Amphibiens) possèdent déjà les trois hormones. En revanche, chez les Poissons Téléostéens, il semble bien n'exister, à côté d'une TSH, qu'une seule GTH glycoprotéique ; cette dernière est formée aussi de deux sous-unités dont les...
  • MILIEU INTÉRIEUR

    • Écrit par Jean-Paul TRUCHOT
    • 3 956 mots
    • 4 médias
    Lestéléostéens marins, enfin, ont un milieu intérieur très hypo-osmotique par rapport à l'eau de mer (1/3 environ) et dont la composition ionique est très voisine de celle des téléostéens d'eau douce et des vertébrés supérieurs aériens. De ce fait, ils sont confrontés en permanence à une perte d'eau...
  • OSMORÉGULATION

    • Écrit par Brahim LAHLOU
    • 3 304 mots
    • 3 médias
    Les Poissons téléostéens et les Tétrapodes sont tous hypo-osmotiques à l'eau de mer ; leur concentration interne, voisine de 300 milliosmoles par litre, n'est que le tiers de celle du milieu externe. Le cas classique du Téléostéen marin, représenté dans la figure, constitue un bon exemple de régulation...
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Voir aussi