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SWING

Appelé aussi middle jazz ou mainstream, le swing se développe dans les années 1930. Il représente l'âge d'or des grands orchestres, dont les plus fameux sont ceux de Duke Ellington et de Count Basie.

Dans les années 1930, alors que le style New Orleans commence à décliner, de grandes formations apparaissent dans l'univers du jazz : profitant de l'euphorie du New Deal, Count Basie, Duke Ellington, Benny Goodman, Glenn Miller ou Earl Hines imposent leurs big bands et font danser les États-Unis. Composés couramment de treize musiciens – une section rythmique (basse, batterie, piano et guitare) et des vents (cuivres et anches) –, ces orchestres adoptent le four beats. L'écriture est construite autour de riffs* (employés à l'origine à Kansas City) et repose sur une ligne de contrebasse appelée walking bass*. Le tuba est devenu obsolète, le banjo est délaissé au profit de la guitare, la pulsation est donnée par la cymbale* ride ou la paire de cymbales* charleston. Le rythme harmonique s'accélère et les accords s'enrichissent.

Le swing est une forme de jazz appartenant au mainstream, ou middle jazz. Il s'agit également d'une manière spéciale de faire vivre le temps, grâce à un « balancement » que la notation musicale a du mal à fixer. Les solistes comme l'orchestre doivent savoir garder la souplesse rythmique qui permet à Jimmie Lunceford, par exemple, de faire swinguer les questions-réponses de ses sections, particulièrement dans les tempos moyens.

De son côté, Duke Ellington joue jungle en employant des effets dirty* et une batterie qui évoque l'Afrique. Count Basie apporte des contrastes dans l'orchestration : séparation des lignes des pupitres qui jouent des riffs indépendants, blocs orchestraux, longues plages où la section rythmique improvise et qui sont ponctuées par de courtes interventions du chef au piano. Benny Goodman impose ses qualités mélodiques et la cohérence du son de ses sections rendue possible par les arrangements de Fletcher Henderson.

Chaque instrument de l'orchestre peut se détacher et devenir soliste : la batterie (Gene Krupa), la contrebasse (Jimmy Blanton), le vibraphone (Lionel Hampton), la guitare (Charlie Christian) mais aussi les cuivres et les anches (Lester Young, Johnny Hodges, Bunny Berigan) s'illustrent, « poussés » par la rythmique et les formules mélodico-harmoniques des vents qui se répètent en soutien.

La scène new-yorkaise, très vivante, comprend Cab Calloway et Duke Ellington, au Cotton Club, ou Chick Webb, au Savoy Ballroom.

Dans les années 1940, le swing devient l'objet de gros enjeux commerciaux et sert à promouvoir de nombreux produits, ce qui va finir par scléroser le genre et en éloigner les créateurs.

— Eugène LLEDO

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  • : compositeur, auteur, musicologue et designer sonore

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