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SOCRATE (469-399 av. J.-C.) ET ÉCOLES SOCRATIQUES

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L'influence de Socrate

Par Platon, puis Aristote et le néo-platonisme, le « grand socratisme », de son côté, ouvre une histoire qui est celle de la philosophie occidentale. Bien rares sont les doctrines qui ont repoussé le patronage de Socrate. Aux temps hellénistiques, seul Épicure ose en appeler de la conscience mystifiée à l'infaillible sensation, tandis que le prototype socratique du sage sert de thème aux variations de la tension stoïcienne, de la subtilité sceptique, de l'humanisme cicéronien. Plus tard Socrate, anima naturaliter christiana, sera aisément baptisé. Sa figure domine la tradition philosophique, de Montaigne à Descartes, de Rousseau à Hegel, de Kierkegaard à Merleau-Ponty ; les philosophies se consolent de se contredire en regardant vers lui. Il inspire jusqu'aux plus regrettables poncifs de la philosophie scolaire. Il hante Nietzsche, son plus grand adversaire. Et l'on peut trouver encore quelque chose de secrètement socratique dans la dénonciation des illusions de la conscience, qui, de Marx à Freud, ont paru sonner le glas du socratisme. Socrate est devenu ce avec quoi l'on n'en finit pas plus qu'avec la philosophie même.

— Jacques BRUNSCHWIG

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Jacques BRUNSCHWIG. SOCRATE (469-399 av. J.-C.) ET ÉCOLES SOCRATIQUES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Média

Socrate - Athènes - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Socrate - Athènes

Autres références

  • ANTIQUITÉ - Naissance de la philosophie

    • Écrit par
    • 11 137 mots
    • 8 médias
    Le rapport de Socrate (470-399) aux sophistes est complexe. D'une part, il se rapproche d'eux en ce que, réagissant contre la tradition des physiciens, il convertit la philosophie de la considération de la nature à celle de l'homme. Comme eux, il enseigne l'homme de la rue, l'homme quelconque. Comme...
  • ANTISTHÈNE (env. 440-env. 370 av. J.-C.)

    • Écrit par
    • 232 mots

    Disciple de Socrate et maître de Diogène le Cynique, Antisthène, comme le firent un peu plus tard les mégariques, considérait le langage discursif comme étant incapable de décrire adéquatement la réalité concrète des unités individuelles. On ne peut dire « un homme est bon », mais seulement « le...

  • APORIE

    • Écrit par
    • 803 mots

    Terme appartenant à la philosophie grecque de l'Antiquité ; c'est la transcription littérale de aporia, dont le sens propre est « impasse », « sans issue », « embarras ». En philosophie, on peut lui donner un sens faible, comme le fait Aristote en insistant sur l'aspect...

  • ARISTIPPE DE CYRÈNE (425-355 av. J.-C.)

    • Écrit par
    • 169 mots

    Disciple de Socrate, fondateur de l'école cyrénaïque. Les écrits d'Aristippe de Cyrène sont tous perdus, mais on possède à son sujet de nombreuses anecdotes (« chries ») ou paroles fameuses prononcées dans une situation typique. Diogène Laërce, qui en a conservé beaucoup (...

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