- 1. Points réguliers
- 2. Points singuliers non dégénérés
- 3. Espaces de jets et théorèmes de transversalité de Thom
- 4. Points singuliers de détermination finie et fonctions T.S.F.
- 5. Codimension d'une fonction
- 6. Déformation universelle d'un germe de fonction de détermination finie
- 7. Stratification de C∞(N, R) − Σ et familles « génériques » de fonctions
- 8. Classification des germes de petite codimension μ
- 9. Lien avec la théorie des déformations des germes d'hypersurfaces analytiques et l'équisingularité
- 10. Le cas des applications
- 11. Quelques problèmes globaux
- 12. Bibliographie
SINGULARITÉS DES FONCTIONS DIFFÉRENTIABLES, la théorie mathématique et ses applications
- Article mis en ligne le
- Modifié le
- Écrit par Alain CHENCINER
Déformation universelle d'un germe de fonction de détermination finie
Le chapitre précédent est censé rendre naturelles les définitions suivantes (Thom, Mather...).
Si f ∈ En, on appelle R-codimension (right-codimension) de f la codimension dans En de l'idéal jacobien J(f ) considéré comme sous-espace vectoriel :
![](/media_src/v21f0042b01.png)
Nous supposons cette dimension finie ; ce qui équivaut, d'après le chapitre 4, à supposer f de détermination finie. Le R de R-codimension signifie right, c'est-à-dire droite ; en effet, on ne considère que l'action « à droite » de Diff Rn définie par α(ϕ, f ) = f ∘ ϕ−1 en oubliant l'action « à gauche » de Diff R.
On appelle déformation à l paramètres de f un germe F ∈ En+l représenté par :
![](/media_src/v21f0042c01.png)
Étant donné une déformation F, on lui associe le germe d'application :
![](/media_src/v21f0043a01.png)
Deux déformations F et G de f sont isomorphes s'il existe un germe de difféomorphisme :
![](/media_src/v21f0043a02.png)
![](/media_src/v21f0043a03.png)
On peut interpréter Φ comme une famille à l paramètres de difféomorphismes définis sur un ouvert fixé de Rn. Remarquons que seul x ↦ Φ(x, 0) préserve l'origine : demander cela pour tout t revient à considérer l'action sur En du groupe Ln des germes de difféomorphismes de Rn, 0 ; l'espace tangent en f à l'orbite de f est ici MnJ(f ). Lorsque μ(f ) < + ∞, on montre que dim En/MnJ(f ) − dim En/J(f ) = n, ce qui correspond aux n degrés de liberté accordés à Φ(x, t).
Si h : Rm, 0 → Rl, 0 est un germe d'application, on définit la déformation image réciproqueh*F de F par la formule h*F(x, t) = F(x, h(t)). Une déformation F de f est dite verselle si toute autre déformation de f est isomorphe à une image réciproque de F ; elle est dite universelle (ou miniverselle) si de plus l = μ(f ). On voit facilement que, si F et G sont deux déformations universelles de f, F est isomorphe à l'image réciproque de G par un germe de difféomorphisme.
Dans la situation globale du chapitre précédent, un paramétrage régulier de S au voisinage de f mérite le nom de déformation universelle de f.
La notion opposée est celle de déformation triviale, c'est-à-dire telle que ft soit indépendant de t. La déformation F est triviale si et seulement si ∂F/∂t appartient à l'idéal J(F) de En+l, ce qui implique, pour t = 0, que :
![](/media_src/v21f0043a04.png)
L'analogue du théorème de structure du chapitre 5 s'énonce alors : Soit f ∈ En un germe de R-codimension finie μ. Une déformation F (à μ paramètres) de f est universelle si et seulement si les classes des germes ∂F/∂ti(x, 0), i = 1, ..., μ, engendrent le R-espace vectoriel En/J(f ).
Nous indiquons une démonstration très simple, due à J. Martinet, de ce théorème dans le cas du germe f ∈ E1 défini par f (x) = xn. Ici J(f ) = M1n−1 et E1/J(f ) ≃ Rn−1 est engendré par les classes des germes 1, x, ..., xn−2 ; un candidat à être une déformation universelle de f est donc :
![](/media_src/v21f0043a05.png)
Soit G(x, s) = xn + g(x, s), avec g(x, 0) = 0, une déformation à 1 paramètre de xn (le[...]
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Écrit par
- Alain CHENCINER : professeur à l'université de Paris-VII
Classification
Pour citer cet article
Alain CHENCINER. SINGULARITÉS DES FONCTIONS DIFFÉRENTIABLES, la théorie mathématique et ses applications [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )
Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009
Médias
Autres références
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En 1925, le mathématicien américain Marston Morse a inauguré l'étude des singularités des fonctions de classe Cm en montrant que l'on pouvait approcher toute fonction numérique f de classe Cm à n variables par des fonctions dont les seuls points singuliers sont des points isolés critiques... -
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