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SETH, religion égyptienne

Seth - crédits : Encyclopædia Universalis France

Seth

Dieu de l'Égypte ancienne, Seth (également appelé Set, Setekh ou Setesh) est le patron de Nubt, le xie nome, ou province, de Haute-Égypte. Son culte commence à Nubt (appelée Ombos en grec), dans la région de l'actuelle ville de Tukh, sur la rive gauche du Nil. Avec son grand cimetière dans le faubourg de Naqada, Nubt est le principal centre urbain de la période prédynastique de la Haute-Égypte. Elle est supplantée par Abydos lorsque l'Égypte est unifiée vers 3050 avant J.-C. par le pharaon Ménès. La nouvelle capitale est un lieu de culte dédié à la divinité tutélaire Horus. Cet événement historique est probablement à l'origine du mythe du combat entre Horus et Seth, qui deviennent d'éternels ennemis. Seth figure dans les serekh (cartouches archaïques) des rois des deux premières dynasties.

Seth est représenté avec un corps de chien, des yeux obliques/bridés, des oreilles verticales à pointes carrées, une queue touffue (fourchue dans les représentations plus tardives) et un museau allongé légèrement incurvé vers le bas. On a suggéré une diversité d'animaux, dont l'oryctérope, l'antilope, l'âne, le dromadaire, le fennec, le lévrier, le chacal, la gerboise, la souris à museau allongé, l'okapi, l'oryx ou le cochon, comme étant à l'origine de sa forme. Il est parfois dieu anthropomorphe avec la tête d'un canidé. À en juger par la façon peu systématique dont les Égyptiens prédynastiques eux-mêmes le représentent, il semblerait que ce soit un animal fabuleux composite.

À l'origine, Seth est un dieu du ciel, du désert, de la tempête, du désordre et de la guerre. C'est dans l'ensemble le personnage rusé typique des contes et légendes. Il incarne la violence et le désordre nécessaires et créateurs. Les vicissitudes de son culte reflètent à la fois l'ambiguïté des sentiments des Égyptiens à son égard et les divers changements politiques que l'Égypte a connus. Pendant la IIe dynastie (2775 env.-2650 env. av. J.-C.), le roi Peribsen est le premier pharaon qui s'assimile à Seth et remplace dans le premier nom de sa titulature le nom traditionnellement utilisé d'Horus par celui de Seth. Khasékhemoui, son successeur, traite les deux dieux de façon égale dans sa titulature, attitude qui semble refléter une réunification du sud et du nord de l'Égypte. Les envahisseurs hyksôs (1630 env.-1521 av. J.-C.), font de leur capitale, Avaris, située dans la partie nord-est du delta du Nil, un lieu de culte à Seth, qu'ils assimilent à Baal, le dieu cananéen de la tempête. Pendant le Nouvel Empire, (1539-1075 env. av. J.-C.), Seth est apprécié en tant que dieu de la guerre capable de semer la discorde parmi les ennemis de l'Égypte. Originaires de la région nord-est du delta, les Ramessides (1292 env.-1075 avant J.-C.) le comptent parmi les plus grands dieux d'Égypte et se donnent des noms composés avec le sien (Sethi Ier, Sethi II et Setnakht). Ils sont adeptes du Seth du cycle solaire, dans lequel le dieu, placé à la proue de la barque solaire, protège le dieu pendant son voyage nocturne en abattant son ennemi Apophis, le serpent de l'ombre. Seth fait partie du groupe des dieux principaux du cosmos avec Amon, Rê et Ptah.

Seth est inclus dans l’ennéade d’Héliopolis, comme fils de Geb et de Nout. Dans le mythe osirien, Seth est le frère d'Osiris. Son caractère malfaisant y est aussi manifeste : à sa naissance, il s'arrache du corps de sa mère Nout ; il est infidèle à Nephtys, son épouse et sœur. À la Basse Époque, Seth symbolise le désert infécond. Plutarque rend compte de la légende osirienne en expliquant que Geb avait partagé son héritage entre Seth et Osiris, entre le désert et l’Égypte. Seth assassine Osiris, qu'il a enfermé par ruse dans un coffre qu'il jette ensuite à la mer. [...]

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. SETH, religion égyptienne [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • APOPIS, religion égyptienne

    • Écrit par Florence GOMBERT
    • 142 mots

    Apopis (Apophis en grec) est représenté sous les traits d'un serpent gigantesque, toujours ligoté ou transpercé par des couteaux ou par une lance.

    La première attestation d’Apopis se trouve dans les textes de la tombe d’Ankhtifi sous la XIe dynastie.

    Dans les Textes des sarcophages, sous...

  • DUALISME

    • Écrit par Simone PÉTREMENT
    • 6 159 mots
    ..., le soleil, principe de vie et de vérité, a pour adversaire perpétuel Apophis, le gigantesque serpent de l'ombre. Dans le mythe d'Osiris, Seth, dieu malfaisant, tue Osiris et s'oppose ensuite à Isis et à Horus. Cependant Rê, ou un autre dieu bon, pouvait être représenté comme le créateur...
  • ÉGYPTE ANTIQUE (Civilisation) - La religion

    • Écrit par Jean VERCOUTTER
    • 11 389 mots
    • 24 médias
    ...trois cycles donne des résultats déconcertants. C'est ainsi que, dans la Légende de l'œil d'Horus, Horus cherche à reprendre à son ennemi Seth, assassin d'Osiris, non pas son œil à lui Horus, l'œil oudjat que Seth lui avait arraché, mais l'œil de son père Rê. De même, dans le...
  • HARPOCRATE, religion égyptienne

    • Écrit par Florence GOMBERT
    • 200 mots

    Harpocrate (ou Hor-Pakhered) est un dieu égyptien représenté sous les traits d’un garçonnet nu, qui porte le doigt à la bouche. Comme les enfants en Égypte, Harpocrate a le crâne rasé avec une simple mèche tressée sur le côté. Il peut aussi être coiffé de la double couronne. À la Basse Époque (1085-333...

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Voir aussi