REPTILES
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Respiration, circulation, homéostasie
L'absence d'un véritable diaphragme oblige toute la musculature troncale à entrer en action lors des mouvements respiratoires. Les parois pulmonaires sont plus plissées que celle des Amphibiens, surtout dans la partie antérieure du poumon. Les Serpents n'ont qu'un seul poumon (le droit), très allongé. Des sortes de « sacs aériens » (évaginations pulmonaires) s'insinuent entre les viscères du Caméléon, permettant ainsi à l'animal de se « gonfler » d'air (réflexe de défense).
L'anatomie de l'appareil circulatoire a permis à E.S. Goodrich (1916) de diviser les Reptiles en deux grands groupes : Théropsides et Sauropsides. Ces derniers comprennent tous les Reptiles actuels, y compris les Crocodiliens dont le cœur est entièrement cloisonné ; les premiers ont constitué une lignée phylétique (conduisant aux Mammifères) chez laquelle la séparation des sangs artériel et veineux a été réalisée par un processus différent de celui des Crocodiliens.
Arcs aortiques des Reptiles. (La flèche en pointillé venant de l'oreillette gauche indique le courant du sang hématosé.)
Crédits : Encyclopædia Universalis France
L'homéothermie très imparfaite des Reptiles est due à un métabolisme général beaucoup plus bas que celui des Mammifères (un septième pour le Lézard). Ces animaux sont donc obligés d'emmagasiner de la chaleur en s'exposant au soleil. Cette exposition se prolonge jusqu'à ce que l'animal ait atteint sa température d'activité normale (37 0C chez les lézards de nos régions et 47 0C chez certains lézards désertiques). L'animal se réchauffe d'autant plus vite que la température extérieure augmente, car l'accélération de son rythme cardiaque entraîne une augmentation du débit sanguin dans les vaisseaux superficiels.
Selon le mode de vie de l'animal, les phénomènes excréteurs changent. C'est là une règle générale dans le monde animal.
L'excrétion fait intervenir deux appareils anatomiques : le tube digestif et les reins dont les différents orifices aboutissent à un cloaque. Si le premier est semblable à celui de tous les autres Vertébrés, les seconds sont plus particuliers. Ils sont irrigués par plusieurs artères issues de l'aorte, et le sang, après être passé dans un réseau de capillaires (glomérules) entourant l'extrémité de chaque tubule urinaire, sort du rein par la veine cave inférieure. Un second système purement veineux (système porte rénal, conduit le sang de la région postérieure du corps aux reins. En condition normale, un Reptile boit et urine à intervalles réguliers, mais ne transpire pas. Il en va tout autrement chez les Reptiles désertiques, qui doivent assurer une importante rétention d'eau. Celle-ci se fait à plusieurs niveaux : gros intestin, tubule urinaire et cloaque. Le drainage de l'ammoniaque (résidu du catabolisme protéique) nécessite une grande quantité d'eau. L'ammoniaque est transformée par le foie en acide urique, et ce dernier précipite lors de la rétention d'eau. L'animal excrète donc une urine « solide ». Le même mécanisme existe chez les Oiseaux désertiques, mais pas chez les Mammifères. Peut-être faut-il voir là une autre différence entre Sauropsides et Théropsides ?
Chez les Reptiles marins (ou d'estuaire), les phénomènes sont encore plus curieux. Certaines Tortues marines accumulent les sels dans leur intestin, tandis qu'une couleuvre évite le problème... en ne buvant jamais d'eau salée. Dans ce dernier cas, il s'agit d'un comportement particulier à l'animal, et il est pour le moins intéressant de constater qu'un problème physiologique est résolu par un mode de comportement. Cette relation s'explique peut-être mieux lorsqu'on sait que, chez les Vertébrés, les centres nerveux de l'équilibre osmotique et du comportement sont tous deux situés dans l'hypothalamus.
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Écrit par :
- Pierre CLAIRAMBAULT : professeur
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Pour citer l’article
Pierre CLAIRAMBAULT, « REPTILES », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 27 juin 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/reptiles/