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REIN

Principales maladies rénales

Glomérulonéphrites

Les glomérulonéphrites sont définies par une atteinte élective et majoritaire des glomérules.

Les glomérulonéphrites aiguës sont de connaissance ancienne : leur tableau clinique est caractéristique, mais leur substrat anatomique n'est bien connu que depuis la pratique des biopsies rénales. Dans les formes habituelles, la glomérulonéphrite aiguë est précédée par une infection rhinopharyngée, par exemple une angine, le plus souvent à streptocoques ; une dizaine de jours s'écoulent, puis apparaissent des douleurs lombaires, des œdèmes, une diminution de volume des urines qui prennent une couleur foncée. On y découvre une protéinurie abondante, des hématies en grand nombre, des cylindres. Une élévation passagère de la tension artérielle s'y associe fréquemment, de même qu'une rétention azotée transitoire. L'évolution est spontanément favorable dans la majorité des cas, au prix d'une restriction simple d'eau et de sel. La guérison est le plus souvent totale, sans séquelles ; parfois persistent des signes d'évolutivité, et une glomérulonéphrite chronique peut succéder, dans ces cas, à l'épisode aigu.

La biopsie rénale, dans la glomérulonéphrite aiguë, montre un aspect histologique caractéristique : prolifération exclusive et franche des cellules intercapillaires des glomérules, avec de petits dépôts en forme de chapeau sur la face externe de la paroi des capillaires ; de nombreux leucocytes polynucléaires peuvent aussi se voir dans les lumières capillaires.

Il existe une variété de néphrite glomérulaire aiguë, désignée sous le nom de « glomérulonéphrite rapidement progressive ». Il s'agit ici d'une atteinte glomérulaire avec insuffisance rénale précoce ou même anurie. La biopsie rénale montre des lésions très différentes de la variété précédente : prolifération considérable des cellules épithéliales de la capsule de Bowman de tous les glomérules, associée à des dépôts de fibrine. La destruction des glomérules est parfois totale et irréversible ; ailleurs, l'atteinte des glomérules est partielle et compatible avec une survie prolongée et une régression de l'insuffisance rénale.

Le groupe des glomérulonéphrites chroniques est un monde complexe, où les spécialistes distinguent de nombreuses variétés, fort différentes les unes des autres. On n'en définira ici que quelques types essentiels.

Les « syndromes néphrotiques avec lésions glomérulaires minimes » constituent une maladie fréquente, mais d'origine inconnue. L'examen histologique des reins ne montre, pour toute anomalie, que des altérations visibles en microscopie électronique des cellules recouvrant la face externe de la paroi des capillaires glomérulaires. La maladie est souvent totalement curable, notamment avec l'aide des dérivés de la cortisone.

Les dépôts extra-membraneux, ou « glomérulites extra-membraneuses », se traduisent, elles aussi, fréquemment par un syndrome néphrotique, mais celui-ci est résistant aux médicaments corticoïdes. La biopsie rénale montre sur le versant externe de la membrane basale, qui forme la charpente de la paroi des capillaires glomérulaires, des dépôts d'immunoglobulines et de complément sérique. Assez souvent, l'évolution se fait, lentement, vers la guérison.

Les glomérulonéphrites chroniques « prolifératives » et « membrano-prolifératives » sont fréquentes. Leur origine est parfois infectieuse, mais souvent inconnue. Dans cette variété existent une protéinurie, accompagnée inconstamment d'un syndrome néphrotique, et une hématurie microscopique ; l'hypertension artérielle est fréquente ; la tendance à l'aggravation est constante. La biopsie rénale révèle une prolifération (c'est-à-dire un nombre accru) des cellules des glomérules accompagnée de dépôts intercapillaires.[...]

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Écrit par

  • : professeur de néphrologie à la faculté de médecine Necker-Enfants malades

Classification

Pour citer cet article

Paul JUNGERS. REIN [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Appareil urinaire - crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.

Appareil urinaire

Rein en coupe - crédits : Encyclopædia Universalis France

Rein en coupe

Organisation d'un néphron - crédits : Encyclopædia Universalis France

Organisation d'un néphron

Autres références

  • ABDOMEN

    • Écrit par Claude GILLOT
    • 6 346 mots
    • 9 médias
    Les contusions du rein ne sont pas rares après fracture des dernières côtes ; elles se manifestent par une hématurie, un hématome lombaire périrénal. Elles peuvent conduire à la néphrectomie (ablation du rein).
  • ACIDO-BASIQUE ÉQUILIBRE

    • Écrit par Pierre KAMOUN
    • 2 955 mots
    • 1 média
    Le tubule rénal contribue au maintien de l'équilibre acido-basique par trois mécanismes : excrétion ou réabsorption des bicarbonates, excrétion d'acides faibles et formation de sels d'ammonium.
  • ALDOSTÉRONE

    • Écrit par Pierre KAMOUN
    • 1 641 mots
    ...l'effet biologique après 3 à 5 jours d'administration d'aldostérone) est observé sur la réabsorption du sodium mais non sur l'excrétion du potassium. Elles ont lieu au niveau des canaux collecteurs des néphrons du cortex rénal. Hormone de la rétention sodée, l'aldostérone s'oppose à l'action natriurétique...
  • AZOTÉMIE

    • Écrit par Geneviève DI COSTANZO
    • 424 mots

    L'élévation dans le sang du taux de l'urée et des autres produits d'excrétion azotée est communément décrite en clinique sous le nom d'azotémie ou d'urémie. Elle représente le stade terminal de l'insuffisance rénale progressive et résulte de l'impossibilité d'excréter les...

  • Afficher les 39 références

Voir aussi