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PRIMATES

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Modes de communication

Le développement des capacités de communication des Primates est lié à la fois à leur mode de vie (facteurs écologiques) et à la nature et à l'intensité de leurs interactions sociales (facteurs psychiques et phylogénétiques).

Échanges d'informations

Le terme communication recouvre des processus interactifs d'échanges d'information par l'intermédiaire de signaux entre deux individus de la même espèce, tour à tour émetteur et récepteur. La première approche consiste en l'identification de ces signaux, selon les différentes modalités sensorielles. C'est au cours de l'évolution que la nature et la structure de ces signaux ont été élaborées, créant des configurations discrètes, stéréotypées, d'actions, les isolant en les différenciant d'une infinité de configurations possibles qui constituent autant de stimuli potentiels. Chez les Primates, on observe plusieurs niveaux de communication ; on distinguera une « communication différée » (Charles-Dominique, 1976) d'une « communication interactive ».

Dans la communication différée, il n'y a pas à proprement parler d'interactions, l'émission et la réception du signal était séparées dans le temps et/ou dans l'espace ; l'information transite par une seule modalité sensorielle. Le niveau d'individualisation de l'animal émetteur par son congénère récepteur est nul à moins qu'il ne dépende de la dynamique sociale des espèces (c'est-à-dire qu'il y aura eu nécessairement, au préalable, une familiarisation des protagonistes, par exemple avant l'émigration ou l'éviction de l'un des deux).

Dans la communication interactive, il peut, ou non, y avoir un double processus d'échange, une réponse manifeste, mais il y a individualisation de l'émetteur. L'émission et la réception du signal peuvent se faire selon plusieurs modalités : la « multimodalité » est possible.

Mécanismes de communication différée

Ce processus de communication différée intervient lorsque la distance interindividuelle est grande ; il utilise essentiellement le mode olfactif et sonore, et concerne souvent des spécialisations anatomiques particulières. La production de signaux olfactifs est très développée chez les Prosimiens et certains Singes du Nouveau Monde, mais très peu chez ceux de l'Ancien Monde. Les Prosimiens possèdent des glandes spécialisées au niveau de la partie ventrale du cou (Mirza, Phaner, Hapalemur, Varecia, Indriidés), des glandes sternales (Otolemur), épigastriques (Tarsius), mais aussi brachiales et antébrachiales (Lemur et Hapalemur), et au niveau du front (Lemur) et du coude (Tarsius). Chez la plupart des Lorisiformes et chez les lémurs, il existe aussi (ou uniquement) des zones glandulaires circumgénitales, chez le mâle ou chez les deux sexes (Epple, 1986). On retrouve ces mêmes zones, pour les deux sexes, chez tous les Callithricidés (Platyrhiniens), avec en plus la présence de glandes sternales. Seules ces dernières sont présentes chez les Cébidés et les Atélidés. Chez les Catarhiniens, la présence de zones glandulaires sternales, non spécialisées, n'a été signalée que chez quelques espèces du genre Papio, Cercopithecus, Colobus, Hylobates et chez l'orang-outan. Les Panidés possèdent, quant à eux, des zones glandulaires axillaires. La présence de ces glandes n'est associée à des comportements de «  marquage » différenciés que chez les Prosimiens et les Platyrhiniens. Parmi les Catarhiniens, équipés de zones glandulaires, seules quelques espèces de Cercopithécidés présentent ces types de comportements (Cercopithecus neglectus, C. hamlyni, C. aethiops, Allenopithecus, Papio leucophaeus, Colobus verus ; Loireau, 1985). Dans de nombreux cas, chez les Prosimiens nocturnes et diurnes, chez les Platyrhiniens,[...]

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Écrit par

  • : docteur en éthologie, docteur ès sciences, professeur à l'École nationale vétérinaire d'Alfort

Classification

Pour citer cet article

Bertrand L. DEPUTTE. PRIMATES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 25/03/2009

Médias

Singes douroucoulis - crédits : Gérard Lacz /Biosphoto/ Photononstop

Singes douroucoulis

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Tamarin

Ouistiti - crédits : Stuart Westmorland/ The Image Bank/ Getty Images

Ouistiti

Autres références

  • BABOUIN

    • Écrit par
    • 414 mots
    • 2 médias

    Singe au corps puissant, caractérisé par un museau allongé et nu comme celui du chien, d'où leur autre nom commun de cynocéphale (signifiant « tête de chien »). Répartition géographique : Afrique centrale, Afrique du Sud et Arabie. Habitat : savanes, collines rocheuses et forêts. Classe : Mammifères...

  • CERCOPITHÈQUE

    • Écrit par
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    Singe de taille moyenne, au corps svelte et à longue queue non préhensile, vivant dans les forêts africaines, au sud du Sahara. Classe : Mammifères ; ordre : Primates ; famille : Cercopithécidés.

    Autrefois appelés « guenons », les cercopithèques, représentés par plus de vingt espèces, ont...

  • CHASSEURS-CUEILLEURS (archéologie)

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    • 4 727 mots
    • 3 médias

    Que l’on remonte aux premières formes humaines identifiées, il y a près de 7 millions d’années, ou seulement à l’apparition d’Homo sapiens, il y a quelque 300 000 ans, l’humanité a pour l’essentiel vécu de chasse, de pêche et de cueillette. Les premières sociétés agricoles ne...

  • CHIMPANZÉ

    • Écrit par
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    • 1 média

    Grand singe au pelage noir, moins lourd que le gorille, vivant dans les forêts denses et les savanes boisées de l'ouest et du centre de l'Afrique (du Sénégal au côté ouest de la Tanzanie). Classe : Mammifères ; ordre : Primates ; famille : Hominidés. Effectifs : 320 000....

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