Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PRÊT-À-PORTER

Circuit long, circuit court

La principale caractéristique de cette industrie est son rythme saisonnier : elle produit deux collections par an (été/hiver). Les collections sont conçues près de deux ans avant leur lancement, et six à huit mois s'écoulent entre la présentation des modèles et leur arrivée en boutique. Si, comme par le passé, la conception et la commercialisation des modèles sont assurées au siège de l'entreprise (souvent à Paris), la fabrication est, la plupart du temps, délocalisée.

Au cours des années 1970, les industriels allemands, qui disposent de structures relativement concentrées, commencent à délocaliser leur production vers des pays où les coûts de main-d'œuvre sont moindres. Les fabricants français, souvent handicapés par la petitesse de leurs entreprises, sont plus lents à envisager la mondialisation de l'économie. Un besoin de formation des cadres se fait sentir, auquel répond l'ouverture, en 1985, de l'Institut français de la mode. Des professions nouvelles liées à la logistique voient le jour et, progressivement, les entreprises françaises en viennent à faire fabriquer hors de France une grande partie de leur production.

Simultanément, les années 1980 voient s'accomplir la réussite du Sentier, champion du « circuit court ». Ce quartier parisien a la réputation d'être le centre des modes depuis que la Compagnie des Indes s'y est implantée, au xviiie siècle. Très vite, cette présence a attiré d'autres marchands de tissu, puis, dès 1830, un très grand nombre de confectionneurs. La concentration en un même lieu de toutes les composantes de la mode a donc toujours favorisé une production très rapide, en flux tendu, qui permet de répondre en quelques jours seulement à la demande. Des équivalents du Sentier se retrouvent à Marseille, Lyon, New York ou Milan.

Depuis les années 1990, une nouvelle mutation du secteur est à l'œuvre, à travers le développement rapide des chaînes spécialisées. Sur le marché français, ont pris tout d'abord position des enseignes nationales (Étam, Promod, Pimkie...), puis internationales (Zara, H&M, Gap...). En 2003, ces chaînes représentent 41 p. 100 du marché, contre 20 p. 100 pour la distribution indépendante, c'est-à-dire le commerce multimarques (l'ensemble étant complété par les grands magasins et les magasins populaires, les hypermarchés). Le secteur du prêt-à-porter « traditionnel » commence à contrôler lui-même sa distribution, de même que le prêt-à-porter des couturiers et des créateurs de mode. Le bouleversement du marché et ces phénomènes de concentration de la distribution constituent un mouvement général en Europe, avec toutefois des contrastes importants selon les nations.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Catherine ORMEN. PRÊT-À-PORTER [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AGHION GABY (1921-2014)

    • Écrit par Universalis
    • 385 mots

    La créatrice française Gaby Aghion fonda en 1952 la maison de mode Chloé, qui introduisit le prêt-à-porter dans le monde parisien de la haute couture des années 1950.

    Gabrielle Hanoka naît à Alexandrie (Égypte) le 3 mars 1921. De sa famille aisée qui suit l’actualité de la mode, elle reçoit une...

  • ARNODIN MAÏMÉ (1916-2003)

    • Écrit par Marie-José LEPICARD
    • 695 mots

    Au début des années 1960, la Française Maïmé Arnodin a inventé un nouveau métier dans la mode, en montant le premier bureau de style couplé à une agence de publicité. Elle le fit dans l'enthousiasme, avec le projet d'une vie meilleure, plus dynamique, plus esthétique, et correspondant mieux...

  • BANGLADESH

    • Écrit par Alice BAILLAT, Universalis
    • 8 418 mots
    • 9 médias
    L’essor considérable du secteur du prêt-à-porter est un vecteur d’importantes transformations sociales, telles que l’émancipation des femmes. En effet, sur les 3,5 millions de personnes employées dans le secteur, 90 % sont des femmes. Accédant au marché formel de l’emploi et donc à davantage d’autonomie,...
  • LA BELLE JARDINIÈRE

    • Écrit par Bernard VALADE
    • 191 mots

    Le 25 octobre 1824, à Paris, Pierre Parissot, marchand de tissus du faubourg Saint-Antoine, ouvrait dans l'île de la Cité, près du marché aux Fleurs, « les magasins à prix fixe de La Belle Jardinière ». Au nouveau marché, ouvert par l'introduction à Paris de l'industrie de la confection, devait...

  • Afficher les 22 références

Voir aussi