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PRÊT-À-PORTER

De la proto-industrie à la confection

La suppression des corporations, en 1791, et le décret du 8 brumaire an II (29 octobre 1793), établissant que « chacun est libre de porter tel vêtement ou tel ajustement de son sexe qui lui convient », ouvrent la voie à une lente démocratisation des modes : liberté de produire et liberté de consommer sont désormais instituées.

La Révolution, pour habiller les troupes, organise des ateliers qui regroupent huit cents à onze cents ouvrières pour la filature et pour la couture, mais le travail est aussi distribué à une myriade d'ouvrières à domicile. Peu à peu, les marchands de confection, souvent d'anciens maîtres-tailleurs, augmentent leurs réseaux de sous-traitants. Pierre Parissot, fondateur de La Belle Jardinière à Paris (1824), applique ces méthodes et innove dans la distribution : les prix sont affichés, les transactions s'effectuent au comptant, sans marchandage, et les vêtements sont immédiatement disponibles, prêts à être portés. Aux vêtements professionnels, Parissot ajoute des costumes civils masculins, difficiles à réaliser à la maison et qui échappent aux variations de la mode. C'est l'uniforme bourgeois, un sombre costume dénué d'apparat.

En 1847, à Paris, deux cent trente-trois confectionneurs employaient plus de sept mille ouvrières. Vers 1850, le magasin de nouveautés propose des confections féminines : lingerie, mantelets qui ne nécessitent pas de retouches, tabliers, et enfin robes toutes faites. À la fin du siècle, la confection excelle dans la fabrication très diversifiée des corsages, autant que dans celle de grosses pièces d'exécution soignée, qui représentent, pour la consommatrice, un investissement pour plusieurs saisons. Ces articles contribuent au succès des grands magasins. Ils sont destinés à un public toujours plus large.

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Pour citer cet article

Catherine ORMEN. PRÊT-À-PORTER [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AGHION GABY (1921-2014)

    • Écrit par Universalis
    • 385 mots

    La créatrice française Gaby Aghion fonda en 1952 la maison de mode Chloé, qui introduisit le prêt-à-porter dans le monde parisien de la haute couture des années 1950.

    Gabrielle Hanoka naît à Alexandrie (Égypte) le 3 mars 1921. De sa famille aisée qui suit l’actualité de la mode, elle reçoit une...

  • ARNODIN MAÏMÉ (1916-2003)

    • Écrit par Marie-José LEPICARD
    • 695 mots

    Au début des années 1960, la Française Maïmé Arnodin a inventé un nouveau métier dans la mode, en montant le premier bureau de style couplé à une agence de publicité. Elle le fit dans l'enthousiasme, avec le projet d'une vie meilleure, plus dynamique, plus esthétique, et correspondant mieux...

  • BANGLADESH

    • Écrit par Alice BAILLAT, Universalis
    • 8 418 mots
    • 9 médias
    L’essor considérable du secteur du prêt-à-porter est un vecteur d’importantes transformations sociales, telles que l’émancipation des femmes. En effet, sur les 3,5 millions de personnes employées dans le secteur, 90 % sont des femmes. Accédant au marché formel de l’emploi et donc à davantage d’autonomie,...
  • LA BELLE JARDINIÈRE

    • Écrit par Bernard VALADE
    • 191 mots

    Le 25 octobre 1824, à Paris, Pierre Parissot, marchand de tissus du faubourg Saint-Antoine, ouvrait dans l'île de la Cité, près du marché aux Fleurs, « les magasins à prix fixe de La Belle Jardinière ». Au nouveau marché, ouvert par l'introduction à Paris de l'industrie de la confection, devait...

  • Afficher les 22 références

Voir aussi