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PRÊT-À-PORTER

Stagnation de la confection française jusqu'en 1945

En France, le système de la mode est pyramidal : au sommet trône la haute couture, qui dicte les tendances dont s'inspirent la « moyenne couture », la « petite couture » et la confection. Il n'existe guère de contact entre couture et confection. Les modèles de couture (toiles et patrons), sont vendus à l'étranger pour y être reproduits industriellement ; ils ne le sont pas en France, depuis 1896, afin de protéger la haute couture des contrefaçons. Régie par les mêmes instances syndicales jusqu'en 1910, la confection estime, à cette date, nécessaire de se séparer plus nettement encore de la couture, et crée en conséquence la Chambre syndicale de la confection féminine de Paris.

Durant l'entre-deux-guerres, tandis que les Américains appliquent le taylorisme à la fabrication des vêtements, quelques confectionneurs français franchissent le cap de l'industrialisation. Marcel Boussac, avec le Comptoir de l'industrie cotonnière et la chaîne de magasins À la toile d'avion, fournit un exemple de concentration verticale. Pour faire face à la crise des années 1930, Toutmain lance des robes au prix unique de 50 francs. Elles sont à la mode et bon marché, car produites en grande série. Prisunic et Monoprix, créés respectivement en 1931 et 1932, suivent cette voie, mais sans réel succès : habituée à des vêtements très individualisés et réalisés sur mesure, la clientèle française est encore très exigeante. Elle a du mal à accepter une production de masse.

Les mesures antijuives du régime de Vichy, qui, dès 1941, déciment ce secteur d'activité, la pénurie de main-d'œuvre, le manque de formation, le rationnement du textile, l'obsolescence des machines (80 p. 100 du parc a plus de vingt ans), les liquidités insuffisantes : tout concourt, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, à faire de la confection en France un secteur sinistré. Tout la pousse également à se moderniser.

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Pour citer cet article

Catherine ORMEN. PRÊT-À-PORTER [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AGHION GABY (1921-2014)

    • Écrit par Universalis
    • 385 mots

    La créatrice française Gaby Aghion fonda en 1952 la maison de mode Chloé, qui introduisit le prêt-à-porter dans le monde parisien de la haute couture des années 1950.

    Gabrielle Hanoka naît à Alexandrie (Égypte) le 3 mars 1921. De sa famille aisée qui suit l’actualité de la mode, elle reçoit une...

  • ARNODIN MAÏMÉ (1916-2003)

    • Écrit par Marie-José LEPICARD
    • 695 mots

    Au début des années 1960, la Française Maïmé Arnodin a inventé un nouveau métier dans la mode, en montant le premier bureau de style couplé à une agence de publicité. Elle le fit dans l'enthousiasme, avec le projet d'une vie meilleure, plus dynamique, plus esthétique, et correspondant mieux...

  • BANGLADESH

    • Écrit par Alice BAILLAT, Universalis
    • 8 418 mots
    • 9 médias
    L’essor considérable du secteur du prêt-à-porter est un vecteur d’importantes transformations sociales, telles que l’émancipation des femmes. En effet, sur les 3,5 millions de personnes employées dans le secteur, 90 % sont des femmes. Accédant au marché formel de l’emploi et donc à davantage d’autonomie,...
  • LA BELLE JARDINIÈRE

    • Écrit par Bernard VALADE
    • 191 mots

    Le 25 octobre 1824, à Paris, Pierre Parissot, marchand de tissus du faubourg Saint-Antoine, ouvrait dans l'île de la Cité, près du marché aux Fleurs, « les magasins à prix fixe de La Belle Jardinière ». Au nouveau marché, ouvert par l'introduction à Paris de l'industrie de la confection, devait...

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Voir aussi