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PHOTOGRAPHIE Objectifs photographiques

Pour obtenir une image, quel que soit son mode d'enregistrement (fixe ou animée) ou sa nature (argentique, analogique, numérique), un dispositif opto-mécanique est indispensable : c'est l'objectif. Constitué d'une lentille (appareils prêt-à-photographier) ou – dans la plupart des cas – de plusieurs, celui-ci permet de transposer un objet en trois dimensions sur une surface. Son but est de restituer, le plus fidèlement possible, l'espace photographié tant d'un point de vue géométrique que chromatique.

Pour l'opticien, les objets sont assimilés à des ensembles de points agencés de façon plus ou moins complexe. La qualité essentielle d'un objectif est de faire correspondre, à chaque point objet, un point image conjugué en respectant la position et la grandeur du lieu dont il est extrait. Chaque point doit être suffisamment petit pour satisfaire les conditions de stigmatisme dit approché. Ce système optique est donc complexe : il doit être corrigé des aberrations du troisième ordre et répondre à des tolérances de fabrication mécanique extrêmement précises.

Dans tous les cas, l'objectif parfait n'existe pas. Le concepteur, appelé le « calculateur », réalise des compromis dans le choix des paramètres dont il dispose. C'est le domaine d'optimisation. Ainsi, un objectif destiné à la photomacrographie sera optimisé pour des distances de mise au point courtes, un objectif lumineux pour de grandes ouvertures... Il serait trop simpliste de considérer l'objectif comme un simple matériel technologique destiné à fabriquer des images. Par nature, il est également inducteur esthétique et inducteur de sens selon le type de prise de vue effectué.

Si l'objectif photographique est connu depuis le xixe siècle, où il suscita de formidables controverses, son évolution n'a cessé de se poursuivre, proposant à l'utilisateur des systèmes de plus en plus sophistiqués et performants. La technologie de fabrication des nouvelles lentilles (hybrides ou diffractives) laisse supposer que cette évolution n'est pas encore arrivée à son terme.

Les optiques particulières d'un usage photographique moins courant, telles que celles qui sont destinées à l'astronomie ou la microscopie ou bien encore celles qui sont utilisées en lumière ultraviolette ou infrarouge, ne seront pas traitées dans cet exposé. De même ne seront pas traités les systèmes optiques présents dans les scanners ou imageurs, qui n'appartiennent pas au champ classique de l'objectif photographique.

Historique

La naissance de l'objectif

Dès 1816, le Français Nicéphore Niépce (1765-1833) caractérise l'objectif qui équipe sa chambre en bois comme « une espèce d'œil artificiel, un tuyau susceptible de s'allonger et portant un verre lenticulaire ». Ses connaissances en optique sont rudimentaires, et il cherchera en vain à améliorer son objectif afin de rendre les images qu'il obtient plus nettes et plus lumineuses. Ainsi, cette même année, il découvre qu'en plaçant un carton percé d'un trou au centre de sa lentille, les images paraissent plus lumineuses, « ce qui est singulier, c'est que les contours des objets, de même que leurs teintes, sont marqués avec une grande netteté ». Ce point est particulièrement intéressant car en « diaphragmant » son objectif, Niépce obtient des images où la plupart des aberrations d'ouverture sont diminuées ; les contours paraissent plus contrastés, l'image est alors moins brouillée et donc plus nette. Il met ainsi en évidence, sans en connaître précisément le principe, l'étroite relation existant entre la netteté et le contraste.

En 1827, Niépce constate encore que « seule la partie de l'image qui se trouve au foyer de l'objectif est nette, tout le reste est plus ou moins vague et confus ». Encore une fois,[...]

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Écrit par

  • : maître de conférences, responsable du laboratoire d'optique appliquée à l'École nationale supérieure Louis-Lumière

Classification

Pour citer cet article

Pascal MARTIN. PHOTOGRAPHIE - Objectifs photographiques [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Photographie : principe du téléobjectif - crédits : Encyclopædia Universalis France

Photographie : principe du téléobjectif

Photographie : stabilisateur optique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Photographie : stabilisateur optique

Photographie : formules optiques fondamentales - crédits : Encyclopædia Universalis France

Photographie : formules optiques fondamentales

Autres références

  • DÉTECTEURS DE PARTICULES

    • Écrit par Pierre BAREYRE, Jean-Pierre BATON, Georges CHARPAK, Monique NEVEU, Bernard PIRE
    • 10 978 mots
    • 12 médias
    Les détecteurs à visualisation permettent de matérialiser les trajectoires de particules ionisantes et de les photographier ; on peut ensuite procéder à un examen visuel du résultat. Seules les particules chargées sont ionisantes et leur trajectoire peut donc être directement observée. Les particules...
  • ALINARI LES

    • Écrit par Elvire PEREGO
    • 1 435 mots
    • 2 médias

    La révolution du regard et de l'imaginaire engendrée au xixe siècle par l'invention de la photographie, trouve une illustration éclatante dans l'aventure de la dynastie Alinari.

    Fondé entre 1852 et 1954, à Florence, l'atelier Alinari constitue un trésor que les historiens de l'art...

  • ARCHÉOLOGIE (Méthodes et techniques) - L'archéologie aérienne

    • Écrit par Roger AGACHE
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    Longtemps, archéologues et historiens se sont contentés de demander à la photographie aérienne une image globale, plus complète, plus précise, des monuments ou des sites archéologiques, qui les replace dans leur environnement naturel et humain. Depuis quelques années, le recours à la photo aérienne...

  • ARCHÉOLOGIE SOUS-MARINE

    • Écrit par Patrice POMEY, André TCHERNIA
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    ...techniques classiques – triangulation ou visées et mesures de détail –, un temps presque toujours incompatible avec les conditions de la plongée sous-marine. C'est pourquoi la photographie – qui utilise le seul avantage que possède le fouilleur sous-marin par rapport au fouilleur terrestre : la possibilité...
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Voir aussi