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OUZBÉKISTAN

Nom officiel

République d'Ouzbékistan (UZ)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Shavkat Mirziyoyev (depuis le 8 septembre 2016). Premier ministre : Abdulla Oripov (depuis le 14 décembre 2016)

      Capitale

      Tachkent

        Langue officielle

        Ouzbek

          Unité monétaire

          Soum (UZS)

            Population (estim.) 36 407 000 (2023)
              Superficie 448 971 km²

                Histoire

                L'actuel Ouzbékistan fut peuplé dès l'époque paléolithique, il y a quelque 55 000 à 70 000 ans. Les grands États de Bactriane, du Khorezm et de Sogdiane apparurent au cours du Ier millénaire avant notre ère, dans la région fertile située autour de l'Amou-Daria, qui constituait un centre d'échanges culturels et commerciaux sur la route de la soie entre Orient et Occident.

                Après l'introduction de l'islam en Asie centrale au viiie siècle de notre ère, plusieurs flux de populations se répandirent au sein du territoire actuel de l'Ouzbékistan. Certaines migrations contribuèrent à la diversité démographique qui caractérise le pays aujourd'hui. Cependant, avant la conquête durable par les Russes, à la fin du xixe siècle, les envahisseurs militaires ne tardaient généralement pas à se retirer de la région. Les Arabes après 711, les Mongols sous le règne de Gengis Khan au xiiie siècle, les Djoungars aux xve-xviie siècles et les Persans auxviiie siècle eurent moins d'impact sur la population que sur les systèmes social et politique, car ils laissaient derrière eux leurs compatriotes en nombre relativement restreint, donc assimilable.

                Les premiers Ouzbeks

                Dans la seconde partie du xve et au début du xvie siècle, une grande vague d'immigration, qui modifia substantiellement la démographie régionale, introduisit l'ethnonyme « Ouzbek » au cœur de ce territoire. Les tribus turco-mongoles qui se désignaient ainsi venaient du nord-ouest de la Sibérie, où elles adoptèrent probablement ce nom par admiration pour le chef musulman de la Horde d'or, Özbek (ou Üzbek) Khan, qui régna de 1313 à 1341. Un descendant de Gengis Khan, Abilkhaïr, accéda en 1428, à l'âge de dix-sept ans, à la tête du khanat de la confédération ouzbèke de Sibérie. Au cours des quarante ans que dura son règne, Abilkhaïr Khan intervint tantôt contre, tantôt aux côtés de plusieurs princes timūrides d'Asie centrale et mena les tribus ouzbèkes vers le sud-est, sur la rive nord du Syr-Daria. Cependant, un grand nombre d'entre elles firent sécession, adoptant le nom de Kazakhs, et prirent la fuite vers l'est dans les années 1450-1460 ; leur départ affaiblit la confédération. Abilkhaïr continua à gouverner la branche maîtresse des Ouzbeks jusqu'à 1468, année où il fut tué alors que son peuple était battu par les envahisseurs djoungars.

                S'étant vite ressaisis, les cavaliers ouzbeks se regroupèrent et, en 1494-1495, conquirent des secteurs importants de la Transoxiane (la région qui s'étend entre l'Amou-Daria et le Syr-Daria et qui correspond globalement à l'actuel Ouzbékistan). Le chef de ces tribus, Mụhammad Shaybani Khan (au pouvoir de 1500 à 1510), petit-fils d'Abilkhaïr, chassa les derniers sultans timūrides, Bābur et Hoseyn Bayqara, respectivement de Samarkand et de Herat. Les Ouzbeks occupèrent les villes principales, dont Boukhara, Khiva, Samarkand et Khujand, et ils installèrent leurs nombreuses tribus dans le Mawaraunnahr, le Khorāsān et les territoires adjacents. Mụhammad Shaybani fonda et donna son nom d'adoption à la puissante dynastie shaybanide, qui gouverna pendant un siècle depuis sa capitale, Boukhara.

                Bien que d'abord réputés comme chefs militaires, plusieurs khans shaybanides furent également reconnus comme modèles d'orthodoxie religieuse sunnite et comme mécènes de grande culture. Mụhammad Shaybani, par exemple, s'avéra poète accompli et écrivit de pieux traités dans une langue littéraire raffinée, le čagataï (turc oriental). Les monuments architecturaux élevés par les Ouzbeks pendant la période shaybanide témoignent des goûts esthétiques de ces souverains. À Boukhara, de riches et grandes madresā et mosquées s'élevèrent sous le patronage royal, ainsi que de nombreux ponts et bâtiments.[...]

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                Écrit par

                • : professeur au département des langues et civilisations asiatiques et du Moyen-Orient, Clolumbia University, New York
                • : anthropologue, chercheur à l'Institut français d'études sur l'Asie centrale
                • : docteur en géographie, chargé de recherche au C.N.R.S., membre de l'U.M.R. 7528 Monde iranien et indien (C.N.R.S., Sorbonne nouvelle, EPHE, INALCO)
                • : docteure en histoire, chargée de recherche au CNRS
                • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Pour citer cet article

                Edward ALLWORTH, Universalis, Arnaud RUFFIER, Julien THOREZ et Anne TOURNEVILLE. OUZBÉKISTAN [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Médias

                Ouzbékistan : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Ouzbékistan : carte physique

                Ouzbékistan : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Ouzbékistan : drapeau

                Autres références

                • OUZBÉKISTAN, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • AMOU-DARIA

                  • Écrit par Pierre CARRIÈRE
                  • 1 051 mots

                  L'Amou-Daria draine la plus étendue des cuvettes hydrologiques de l'Asie moyenne ex-soviétique ; son bassin d'alimentation proprement dit s'étend en territoire fortement montagneux sur 227 800 kilomètres carrés, ce qui vaut au fleuve de rouler annuellement à son entrée dans la plaine 79 kilomètres...

                • ARAL MER D'

                  • Écrit par Universalis, Yves GAUTIER
                  • 2 372 mots
                  • 1 média

                  Partagé par la frontière entre le Kazakhstan au nord et l'Ouzbékistan au sud, la mer d'Aral occupe, au milieu de déserts sableux, une partie basse de la dépression touranienne ou aralo-caspienne ; elle a communiqué avec la mer Caspienne jusqu'à une époque géologique récente (quelques...

                • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Espaces et sociétés

                  • Écrit par Philippe PELLETIER
                  • 23 142 mots
                  • 4 médias
                  L'agriculture du Moyen-Orient et de l'Asie centrale est tournée vers la consommation locale, à l'exception del'Ouzbékistan où la planification soviétique a transformé la plaine de l'Amou-Daria en monoculture de coton grâce à l'irrigation issue du fleuve, asséchant au passage la ...
                • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

                  • Écrit par Manuelle FRANCK, Bernard HOURCADE, Georges MUTIN, Philippe PELLETIER, Jean-Luc RACINE
                  • 24 799 mots
                  • 10 médias
                  ...l'immense Kazakhstan (20 millions d'hab.), où la faible densité de population (7 hab./km2) va de pair avec les richesses d'un pays pétrolier, et de l'Ouzbékistan (35 millions d'habitants), où se trouvent les plus anciennes villes et les plus belles oasis irriguées de la région, les autres États sont...
                • Afficher les 21 références

                Voir aussi