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NOTRE-DAME, Paris

Notre-Dame de Paris - crédits : Rostislav Glinsky/ Shutterstock

Notre-Dame de Paris

Sur les ruines de la cathédrale Saint-Étienne, les travaux de la cathédrale Notre-Dame de Paris, sur l'île de la Cité, débutent par le chevet peu avant ou dès l’accession de Maurice de Sully à l’évêché en 1160. En 1177, Robert de Torigny constate le bon avancement du chantier que confirme la consécration du maître-autel en 1182. En 1198, les toitures du transept sont posées sous l’épiscopat d’un nouvel évêque, Eudes de Sully (1197-1208). En 1218, la façade est en travaux ; elle est vraisemblablement achevée en 1245 date à laquelle l’évêque Guillaume d’Auvergne (1228-1249) fait don d’une cloche pour la tour méridionale.

Ce monument de 128 mètres de longueur, de 48 mètres de largeur (transept) et de 33 mètres de hauteur sous voûte est doté, en plan, d’une nef à cinq vaisseaux qui se prolonge dans le chevet sous la forme d’un double déambulatoire. Entre ces deux espaces, le transept, non saillant, impose une transition spatiale en élévation.

Cathédrale Notre-Dame de Paris : élévation de la nef - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cathédrale Notre-Dame de Paris : élévation de la nef

Notre-Dame de Paris, la nef - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Notre-Dame de Paris, la nef

L’élévation, actuellement à trois niveaux, en comportait initialement quatre : grandes arcades sur colonnes, tribunes, roses ouvrant sur combles et fenêtres hautes. Les tribunes présentent un dessin à baies géminées en arc brisé circonscrites par un arc de même tracé dans le chœur et à triplet dans la nef. Dans l’ensemble du monument, la plastique murale privilégie l’aplat du mur et favorise la mise en valeur des verticales. La fluidité de l’élévation est en harmonie avec celle de la perspective. L’alternance de piliers forts et faibles, communément associée au voûtement d’ogives sexpartites, est rejetée – dissimulée – entre les bas-côtés, par le biais de colonnes revêtues d’une chemise de supports en délit.

Une légère variation d’écriture doit être notée entre le chevet et la nef. Outre le dessin des arcades des tribunes, ces espaces se distinguent par l’emploi de la colonne engagée dans le chœur (voir les piles orientales de la croisée du transept) et le pilastre dans la nef (voir les piles occidentales de la croisée du transept). Ce parti, qui ne porte nullement atteinte à l’unité générale du monument, permet de délimiter avec nuance une frontière entre le chœur, sous juridiction des chanoines, et la nef placée sous celle de l’évêque. Cette distinction formelle se retrouve, à l’identique, à la croisée du transept de l’église de Larchant, propriété et lieu de villégiature estivale des chanoines parisiens.

Au xiiie siècle, de lourdes modifications sont apportées au monument. Les baies sommitales sont agrandies, entraînant la suppression des roses inférieures. À la suite de l’implantation de multiples chapelles entre les contreforts de la nef, il est procédé à l’agrandissement des bras du transept. Jean de Chelles réalise à cette occasion la construction de la façade du bras nord (portail du cloître) tandis que celle du bras sud (portail Saint-Étienne), commencée par le même maître d’œuvre, est achevée, après sa mort, en 1258, par Pierre de Montreuil. Au siècle suivant, des chapelles sont intégrées à la périphérie du déambulatoire extérieur. Des arcs-boutants sont lancés ou modernisés enserrant la cathédrale dans une forêt de supports et d’arcs aériens qui dissimulent la superposition de ses volumes et brouillent la répartition de ses masses.

Seule, la façade occidentale principale annonce la clarté de l’écriture interne. Trois portails monumentaux (portail de la Vierge à gauche, portail central du Jugement et portail Sainte-Anne à droite) sont surmontés d’une galerie de rois au-dessus de laquelle se déploie une rose et des baies géminées. Ce registre médian est prolongé d’une galerie à hautes colonnes monolithes retenant des arcs trilobés d’où s’élancent la masse des deux tours hautes de 69 mètres. Sans aucun jeu de profondeur – contrairement à Laon – de rupture des lignes – telle[...]

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Écrit par

  • : docteur en histoire de l'art, maître de conférences

Classification

Pour citer cet article

Arnaud TIMBERT. NOTRE-DAME, Paris [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Façade de Notre-Dame de Paris - crédits : Beatrice Bibal Lecuyer/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Façade de Notre-Dame de Paris

Notre-Dame de Paris - crédits : Rostislav Glinsky/ Shutterstock

Notre-Dame de Paris

Cathédrale Notre-Dame de Paris : élévation de la nef - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cathédrale Notre-Dame de Paris : élévation de la nef

Autres références

  • ART SACRÉ

    • Écrit par Françoise PERROT
    • 5 359 mots
    ...construit par Paul Tournon et décoré par une équipe constituée autour de Maurice Denis, assura seul la présence de l'art sacré au sein de la manifestation. Les vitraux en furent remontés à Notre-Dame de Paris, afin de rendre à la haute nef une lumière plus vivante que celle qui avait été héritée de la restauration...
  • COCHEREAU PIERRE (1924-1984)

    • Écrit par Pierre-Paul LACAS
    • 563 mots

    Pendant près de trente ans, Pierre Cochereau a tenu le grand cinq claviers de Notre-Dame de Paris. Organiste et compositeur, il a été formé au Conservatoire national supérieur de musique de Paris à partir de 1944, après qu'il eut travaillé le piano avec Marius-François Gaillard et...

  • COUSTOU LES

    • Écrit par Georges BRUNEL
    • 484 mots
    • 1 média

    La famille Coustou, qui a fourni trois des principaux sculpteurs du xviiie siècle français, est elle-même apparentée à Coysevox : les deux frères, Nicolas (1659-1733) et Guillaume Ier Coustou (1677-1746) étaient ses neveux. Guillaume II Coustou (1716-1777) est le fils de Guillaume I...

  • DINANDERIE

    • Écrit par Marie-Cécile FOREST
    • 641 mots

    Le mot dinanderie vient du nom de la ville de Dinant en Belgique qui fut, avec Liège, Namur, Huy et l'ensemble de la vallée de la Meuse au Moyen Âge un centre florissant du travail du cuivre et du laiton. La dinanderie désignait alors la fonte du laiton alors qu'aujourd'hui ce mot désigne...

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Voir aussi