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NEIGE

La datation des couches de neige

La neige qui est tombée sur les régions polaires au cours des précédents millénaires s’est accumulée et s’est progressivement transformée en glace en raison d’une température négative et du poids qu’exercent sur elle les couches successives. Chaque couche a ainsi conservé, sous forme de bulles d’air et de poussières, des informations sur le climat qui existait au moment de sa formation.

Les grands inlandsis de glace du Groenland et de l’Antarctique constituent ainsi des archives climatiques remarquables. Grâce à des méthodes de forage qui permettent aujourd’hui d’extraire des échantillons de glace jusqu’à des profondeurs de plus de 3  600 mètres, il a été possible d’obtenir des informations sur le climat qui a régné sur notre planète au cours des 800 000 dernières années.

L’analyse isotopique des atomes présents dans la glace, et notamment des variations entre les isotopes 16 et 18 de l’oxygène (16O et 18 O) ou des isotopes de l’hydrogène comme le deutérium 2H ou D, permet de reconstituer les variations de température. Car, plus il faisait froid, plus la teneur de la glace en isotopes « lourds » (comme l’isotope 18 de l’oxygène ou le deutérium) est faible.

L’analyse des bulles d’air emprisonnées permet de reconstituer la composition de l’atmosphère, et plus particulièrement les contenus en gaz à effet de serre tels que le méthane et le dioxyde de carbone (gaz carbonique).

Enfin, la circulation atmosphérique peut être analysée grâce à la présence de poussières et de composés chimiques dans les glaces. Par le jeu des vents et des précipitations, la glace contient aussi des traces de pollution survenues à des milliers de kilomètres des lieux de forage : métaux lourds, poussières d’éruptions volcaniques, particules radioactives émises lors des essais nucléaires...

Aujourd’hui, à travers la paléoclimatologie, l’accumulation des glaces aux pôles permet ainsi d’écrire l’histoire climatique de notre planète.

— Jean-Pierre CHALON

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Pour citer cet article

Jean-Pierre CHALON. NEIGE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Cristaux de glace en gros plan - crédits : Saiko3p/ Shutterstock

Cristaux de glace en gros plan

Neige : morphologie des cristaux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Neige : morphologie des cristaux

Cristaux de glace - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cristaux de glace

Autres références

  • ANTARCTIQUE

    • Écrit par Pierre CARRIÈRE, Edmond JOUVE, Jean JOUZEL, Gérard JUGIE, Claude LORIUS
    • 16 481 mots
    • 24 médias
    L'indlandsis est alimenté par des précipitations neigeuses dont l'importance est déterminée à partir de la datation des couches successivement déposées. Les précipitations annuelles sont de moins de 5 centimètres (équivalent en glace) sur les régions centrales et de 60 à 70 centimètres sur les régions...
  • AVALANCHES

    • Écrit par Gérard BRUGNOT
    • 3 102 mots
    • 1 média

    Une avalanche est le mouvement qui, à partir d'un point, se communique à tout ou partie de la neige déposée sur une pente de montagne. On appelle aussi avalanche le mouvement qui suit le départ en bloc d'une masse de neige déposée sur la même pente.

    Les avalanches se produisent dans...

  • DÉPRESSION, météorologie

    • Écrit par Jean-Pierre CHALON
    • 3 426 mots
    • 6 médias
    ...généralement sur 400 à 800 kilomètres et ne durent qu’un jour ou deux. Elles réduisent fortement la visibilité et peuvent entraîner des conditions de blizzard, des chutes de neige abondantes et des coups de vent violents. La plupart d’entre elles se développent aux latitudes élevées, lors du passage d’air très...
  • GLACE

    • Écrit par Louis LLIBOUTRY
    • 7 940 mots
    • 9 médias

    L'homme a connu et baptisé la forme solide de l' eau depuis les temps les plus reculés, ce qui nous vaut des noms très différents selon les langues : glace, ghiaccio, hielo... dans les langues latines ; is, Eis, ice... dans les langues germaniques ; led, lod... dans les langues slaves. Si cette découverte...

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Voir aussi