MÉDICAMENTS
Recherche de nouveaux médicaments
Malgré les progrès de la thérapeutique, il reste encore place pour de nouvelles médications, soit parce que certaines substances actives sont assez mal tolérées, ou au contraire entraînent l'accoutumance, soit par suite de l'apparition de nouveaux syndromes ou de souches microbiennes résistantes, soit enfin parce que l'on est encore désarmé contre un certain nombre de maladies. La recherche de nouveaux médicaments s'effectue dans les universités, dans des organismes tels que le Centre national de la recherche scientifique (C.N.R.S.), l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (I.N.S.E.R.M.) et dans l'industrie ; elle s'exerce dans plusieurs voies.
L'exploration des ressources naturelles, et notamment du monde végétal, est réalisée par l'étude systématique des plantes d'une région déterminée ou mieux des remèdes de la médecine populaire ayant les mêmes applications thérapeutiques (plantes antidiabétiques, antitumorales, anticonceptionnelles...), ou des plantes d'une même famille botanique, chez lesquelles des essais chimiques préliminaires (screening des Anglo-Saxons) mettent en évidence les principes actifs possibles (alcaloïdes, saponosides, stéroïdes, polyphénols...).
La modification de la structure de composés déjà connus, d'origine naturelle ou synthétique, a pour but de diminuer leur toxicité, d'améliorer leur taux d'absorption, d'obtenir des effets plus rapides ou plus durables, donc de tenter d'augmenter l'activité ou de dissocier les activités existantes.
La synthèse de nouveaux médicaments permet d'obtenir, à partir d'une molécule donnée, un grand nombre de molécules. On doit être guidé alors par la recherche d'une action pharmacologique particulière ou par la lutte contre une maladie déterminée. Désormais sont données de nouvelles directives plus en rapport avec la biologie : étude de la cause des phénomènes pathologiques et des moyens d'y remédier.
La recherche pharmaceutique n'est plus possible pour un chercheur isolé ; elle demande la collaboration de biologistes, de pharmaciens, de médecins, de vétérinaires et l'emploi de techniques variées, souvent onéreuses. Elle est généralement le fait de grosses firmes, nationales ou internationales. Peu des produits essayés sont commercialisables et la mise au point d'un produit nouveau dure de nombreuses années et se chiffre en millions de francs.
Cette recherche nécessite en effet plusieurs étapes : documentation, choix des matières premières, isolement ou synthèse de principes actifs, étude pharmacologique complète de ceux-ci (toxicité aiguë, chronique, recherche des propriétés tératologiques éventuelles chez plusieurs espèces animales), action sur les différents organes, étude du métabolisme, et même pharmacocinétique (étude quantitative du sort du médicament dans l'organisme : temps de demi-vie, élimination, etc.). Lorsqu'on a fait la preuve à la fois de l'innocuité et de l'efficacité du nouveau médicament, il faut lui donner des formes pharmaceutiques convenables et passer aux essais cliniques, enfin demander l'autorisation de mise sur le marché.
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Écrit par
- Paul-Étienne BARRAL : économiste (Rhône Poulenc Santé)
- Hélène MOYSE : docteur en pharmacie, ancienne assistante à la faculté de pharmacie de Paris
- Jean-Yves NAU
: docteur en médecine, journaliste, chroniqueur médical sur le site d'information
Slate.fr - Michel PARIS : professeur à l'université de Paris-XI, Orsay, professeur de pharmacologie à la faculté de pharmacie de Châtenay-Malabry
- René Raymond PARIS : professeur émérite de la faculté de pharmacie de Paris, ancien directeur au laboratoire national de la santé publique, Paris, membre de l'Académie nationale de pharmacie
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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