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STEINER MAX (1888-1971)

Le compositeur américain d'origine autrichienne Max Steiner fut, dans les années 1930 et 1940, un des principaux compositeurs de musique de film d'Hollywood, aux côtés d'autres Européens émigrés – l'Autrichien Erich Wolfgang Korngold, le Hongrois Miklós Rózsa, l'Allemand Franz Waxman, l'Ukrainien Dimitri Tiomkin –, contraints à l'exil par la montée des régimes totalitaires sur l'ancien continent.

Max Steiner a composé plus de 250 musiques de film, principalement pour la R.K.O. et pour la Warner Brothers, parmi lesquelles celles de King Kong (1933), de Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper, The Lost Patrol (La Patrouille perdue, 1934), de John Ford, The Charge of the Light Brigade (La Charge de la brigade légère, 1936), de Michael Curtiz, Gone With the Wind (Autant en emporte le vent, 1939), de Victor Fleming, Sergeant York (Le Sergent York, 1941), de Howard Hawks, Casablanca (1942), de Michael Curtiz, The Big Sleep (Le Grand Sommeil, 1946), de Howard Hawks, The Treasure of the Sierra Madre (Le Trésor de la Sierra Madre, 1948) et Key Largo (1948), de John Huston, The Caine Mutiny (Ouragan sur le Caine, 1954), de Edward Dmytryk. Il a reçu à trois reprises l'oscar de la meilleure partition musicale pour The Informer (Le Mouchard, 1935), de John Ford, Now, Voyager (Une femme cherche son destin, 1942), de Irving Rapper, et Since You Went Away (Depuis ton départ, 1944), de John Cromwell.

Né le 10 mai 1888 à Vienne, Maximilian Raoul Walter Steiner appartient à une famille renommée dans le milieu du spectacle : son grand-père, Maximilian Steiner, a dirigé le prestigieux Theater an der Wien ; son père, Gabor Steiner, producteur de théâtre et hommes d'affaires, a fait construire la grande roue du Prater, immortalisée dans Le Troisième Homme. Le jeune Max Steiner grandit dans l'atmosphère enivrante de cette Vienne juste avant son déclin.

Max Steiner commence à apprendre le piano à l'âge de six ans. Il effectue ses études musicales à l'Académie impériale de musique de Vienne, avec Robert Fuchs, Arnold Rosé et Hermann Grädener, notamment, et reçoit les conseils de Felix Weingartner et de Gustav Mahler. L'enseignement qui lui est dispensé est très complet : il étudie l'harmonie, l'analyse, l'orchestration et la composition, apprend l'orgue, le violon, la contrebasse, la trompette.

En dehors de ses études formelles, il fréquente grâce à sa famille un cénacle d'artistes. Enfant prodige, il est très tôt précipité dans la vie professionnelle par son père, qui lui offre la possibilité de diriger pour la première fois à l'âge de douze ans, en l'occurrence une opérette américaine, The Belle of New York, de Gustav Kerker. À l'adolescence, il a déjà écrit plusieurs opérettes. En 1906, l'imprésario britannique George Edwardes lui propose de collaborer à une superproduction éclectique qui mêle vaudeville et intermèdes chorégraphiques. Max Steiner quitte alors Vienne pour Londres et participe à ce spectacle destiné à inaugurer l'Empire Theater of Varieties. La richesse de la vie artistique dans la capitale britannique permet à Max Steiner, qui est au début de sa carrière, d'acquérir une solide expérience : il compose, dirige, participe aux mises en scène. Mais la Première Guerre mondiale change la donne : après l'avoir encensé, l'Angleterre voit désormais dans l'Autrichien Steiner un ennemi ; il est emprisonné mais vite libéré grâce à son statut d'artiste et à l'appui du duc de Westminster. Il peut gagner les États-Unis en décembre 1914. À New York, il dirige à Broadway des shows de George Gershwin, Victor Herbert, Jerome Kern et Vincent Youmans, compose des arrangements, réalise des orchestrations, bref, se bâtit une solide réputation de professionnel.

En 1929, appelé par William LeBaron, producteur[...]

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Écrit par

  • : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)

Classification

Pour citer cet article

Juliette GARRIGUES. STEINER MAX (1888-1971) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CINÉMA (Réalisation d'un film) - Musique de film

    • Écrit par Alain GAREL
    • 6 489 mots
    • 5 médias
    ...pu influencer celle des autres pays. La responsabilité en reviendrait à David O. Selznick qui, alors jeune producteur exécutif à Paramount, demanda à Max Steiner (1888-1971), dont il avait apprécié le travail sur Cimarron de Wesley Ruggles (1930), de composer une musique pour une bobine de Symphony...
  • PARLANT (CINÉMA) - (repères chronologiques)

    • Écrit par Michel CHION
    • 3 201 mots

    1899 États-Unis. The Astor Tramp, « picture song » de Thomas Edison. Bande filmée destinée à être accompagnée d'une chanson chantée en salle (derrière l'écran) par des artistes invités.

    1900 France. Présentation par Clément Maurice du Phono-Cinéma-Théâtre à l’'Exposition universelle....

Voir aussi