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JOSQUIN DES PRÉS (1440 env.-env. 1521)

Les motets

Partant de l'agencement polyphonique de thèmes issus du plain-chant et de l'écriture à quatre voix, Josquin a peu à peu élargi le cadre du motet, donnant plus de liberté et d'indépendance au jeu des imitations, et enrichissant l'édifice sonore de voix supplémentaires, allant jusqu'aux huit voix du Lugebat David.

Parmi les motets sur le texte des psaumes, citons notamment : Cantate Domino canticum novum (Ps., XCV), Miserere (Ps., L), De profundis (Ps., CXXIX). Le plus beau et le plus développé est le Miserere à cinq voix, composé à la cour de Ferrare, construit sur un procédé déjà utilisé par Busnois dans son motet In hydraulis (pes ascendans et pes descendans, c'est-à-dire une gamme montante et descendante servant de support à l'édifice polyphonique).

Des motets évangéliques illustrent des textes des Évangiles ; par exemple In principio erat Verbum (Évangile de saint Jean), Liber generationis Jesu Christi, In illo tempore stetit Jesus... Les motets dédiés à la Vierge sont les plus nombreux : Ave Maria, Salve Regina, O Virgo prudentissima, Virgo Dei genitrix, Benedicta es coelorum Regina, Stabat mater dolorosa (construit sur le thème d'une chanson profane, « comme femme desconfortée », dont le sujet s'apparente à celui de la « mater dolorosa »).

Plus ou moins anecdotiques, sur des sujets bibliques, notons les motets consacrés au roi David : Planxit autem David, à quatre voix, et le monumental Lugebat David à huit voix, chef-d'œuvre de construction et d'expression. Enfin, mentionnons des motets de style archaïque où se retrouve, transformée, renouvelée, la vieille technique de l'isorythmie. Le plus représentatif est Huc me sydereo descendere jussit Olympo à six voix.

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Pour citer cet article

Roger BLANCHARD. JOSQUIN DES PRÉS (1440 env.-env. 1521) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Josquin des Prés - crédits : Universal History Archive/ Getty Images

Josquin des Prés

Adieu mes amours, Josquin Des Prés - crédits : AKG-images

Adieu mes amours, Josquin Des Prés

Autres références

  • MESSE PANGE LINGUA (Josquin des Prés)

    • Écrit par Juliette GARRIGUES
    • 244 mots
    • 1 média

    C'est dans ses œuvres religieuses, et plus particulièrement dans ses messes, que Josquin des Prés donne la pleine mesure de son génie : les dix-huit messes complètes qui lui sont attribuées avec certitude mettent en évidence l'apport considérable du plus illustre représentant de l'école...

  • CONTREPOINT

    • Écrit par Henry BARRAUD
    • 4 643 mots
    ...enchevêtrées se neutralisent les unes les autres et que très rapidement l'auditeur ne peut plus rien saisir de façon précise. Vers la souplesse et la transparence va un Josquin des Prés, le grand maître de ce temps. Sa liberté, son élégance, sa fluidité d'écriture ne seront jamais égalées.
  • MÉLODIE

    • Écrit par Henry BARRAUD
    • 4 137 mots
    • 1 média
    ...deux axes, l'un horizontal, l'autre vertical, d'où va naître un nouvel élément constitutif du discours : l'harmonie. Dans la pré-Renaissance, chez un Josquin Des Prés, on peut considérer que l'affirmation de cet élément est un fait accompli. Mais si les rencontres harmoniques entre les parties ont déjà...

Voir aussi