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BROWN JAMES (1928 ou 1933-2006)

Mr. Dynamite

L'étonnante capacité de Brown à « hurler » en chantant juste, à interpréter des ballades lentes mélancoliques aussi bien que des airs au rythme enlevé, à sonder les possibilités rythmiques de la voix humaine et de l'accompagnement instrumental, le génie dont il a fait preuve en mêlant les styles vocaux du blues, du gospel, du jazz et de la country music ont fait de lui l'un des chanteurs les plus influents du xxe siècle. Ses extraordinaires numéros de danse, ses sauts acrobatiques, ses atterrissages brutaux sur les genoux, ses schémas rythmiques complexes, ses entrées dramatiques et ses sorties mélodramatiques ont créé de nouveaux canons pour les concerts de musique pop et inspiré maints imitateurs (Michael Jackson n'est pas le moindre). L'attention scrupuleuse qu'il apportait à tous les aspects de ses spectacles, de l'arrangement des chansons à la supervision des instrumentistes, de la négociation des cachets au choix des costumes, ont établi de nouveaux standards de qualité.

Le nom de James Brown reste indissociable d'un éventail exceptionnel de chansons mémorables, de pas de danse, de tendances de mode et même de questions sociales importantes. Danseur et chanteur consommé, doté d'un remarquable sens du tempo, Brown a joué un rôle majeur dans l'art de placer le rythme au premier plan de la musique populaire. Tout en jouant la mélodie et les ornements, les bois et cuivres de ses orchestres constituaient une section rythmique (ils devaient penser comme des batteurs) et les musiciens qui ont travaillé avec lui (le guitariste Jimmy Nolen, la chanteuse Marva Whitney, le bassiste et chanteur William « Bootsy » Collins, le tromboniste Fred Wesley, le saxophone alto Maceo Parker...) ont joué un rôle important dans la création du vocabulaire et de la grammaire de base de la musique funk.

— George LIPSITZ

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Écrit par

  • : professeur d'ethnologie à l'université de Californie à San Diego

Classification

Pour citer cet article

George LIPSITZ. BROWN JAMES (1928 ou 1933-2006) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

James Brown - crédits : Marka/ Universal Images Group/ Getty Images

James Brown

Autres références

  • KING RECORDS

    • Écrit par Universalis, Charlie GILLETT
    • 336 mots

    Propriétaire d'un magasin de disques, Syd Nathan fonde King Records à Cincinnati (Ohio) en 1943 et implante ses bureaux au bord de la rivière Ohio. Le studio de Syd Nathan se spécialise dans les artistes de country qui viennent en ville pour se produire dans le programme Midwestern Hayride...

  • POP MUSIC

    • Écrit par Paul ALESSANDRINI, Gérard JOURD'HUI, Philippe JUGÉ, Christian LEBRUN
    • 7 691 mots
    • 12 médias
    La musique noire avait cependant besoin d'une idole. En chantant I'm Black and I'm Proud, James Brown l'est devenu. Ses disques sont diffusés pendant les manifestations politiques. Pour tous les Noirs, Brown est le soul brother numéro un.
  • PRODUCTEUR DE MUSIQUE

    • Écrit par Florent MAZZOLENI
    • 7 263 mots
    • 3 médias
    ...musiques noires urbaines avec Hank Ballard and The Midnighters, Otis Williams, Little Willie John et d’autres, avant que Bass et Nathan ne fassent venir James Brown sur King en 1955. Les révolutions rythmiques inventées par « Mr. Dynamite », qui deviendra par la suite son propre producteur, vont bouleverser...
  • SOUL

    • Écrit par Eugène LLEDO
    • 533 mots
    • 1 média

    Issue du gospel, du blues et du rhythm and blues, la soul music fait connaître les grandes voix de la communauté noire américaine, comme Ray Charles, Otis Redding et Aretha Franklin.

    C'est à l'église que la plupart des chanteurs noirs de l'après-Seconde Guerre mondiale ont appris les rudiments de...

Voir aussi