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HERBIER

Herbiers dans le monde

Les herbiers sont périodiquement répertoriés dans un Index Herbariorum, complété depuis 1954 par un Index des récolteurs (collectors). Chaque institution possédant un herbier est désignée par une abréviation : P pour Paris (herbier général du Muséum national d'histoire naturelle), K pour Kew (herbiers des Royal Botanic Gardens conservés à Kew, près de Londres), L pour Leyde (Pays-Bas), LE pour Saint-Pétersbourg (ex-Leningrad), NY pour New York Botanical Garden (Bronx), etc. C'est aux États-Unis et en Grande-Bretagne qu'il existe le plus grand nombre de collections répertoriées. En 1990, 71 herbiers possédaient chacun plus d'un million de spécimens, P (incluant PC qui représente l'herbier de cryptogamie), – fondé en 1635 – étant la plus importante collection mondiale avec quelque 9 millions de spécimens. Les herbiers K (fondé en 1841), LE (1823), S (Stockholm, 1739), NY (1891), BM (British Museum, Londres, 1753) et G (Genève, Conservatoire et Jardin botaniques, 1824) comptent entre 6 et 5 millions de spécimens chacun. On estime à 300 millions le nombre de spécimens séchés conservés à travers le monde, les États-Unis totalisant 60 millions d'échantillons répartis dans 628 herbiers et la France quelque 20 millions dans 55 herbiers. Les cinq plus anciens herbiers institutionnels semblent être ceux du Muséum de Kassel (1569), des universités de Bologne (Italie), Bâle (Suisse) et Oxford (Grande-Bretagne) et celui du Muséum national d'histoire naturelle de Paris.

Les plus anciennes collections conservées sont celles de l'école italienne de Lucca Ghini, dont un petit herbier (Hortus siccus de G. Cibo) a été réalisé dès 1532 ; les collections constituées par U. Aldrovandi et A. Cesalpino, vers 1555-1570, comptent déjà à cette époque plusieurs milliers de spécimens. L'Herbier de Jehan Girault (Lyon, 1558) est un petit volume relié avec 313 spécimens. Quelques plantes récoltées à Madagascar vers 1650, par E. de Flacourt, sont encore conservées au Muséum national d'histoire naturelle. Dès la seconde moitié du xviie siècle puis au xviiie siècle, d'importantes collections proviendront des diverses explorations. Quelques-unes d'entre elles, toujours conservées, forment d'imposants volumes reliés et annotés. À Paris, si pour cette période, les grands herbiers de Tournefort, Lamarck et Jussieu présentent un intérêt taxinomique indéniable, les récoltes de Michel Adanson sont exemplaires pour l'étiquetage qui est de loin le mieux renseigné de toutes ces collections.

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Écrit par

  • : ancien professeur au Muséum national d'histoire naturelle

Classification

Pour citer cet article

Gérard AYMONIN. HERBIER [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Planche d'herbier - crédits : A. Dagi Orti/ De Agostini/ Getty Images

Planche d'herbier

Herbier de J.W. Goethe - crédits : AKG-images

Herbier de J.W. Goethe

Autres références

  • HERBIER DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE

    • Écrit par Denis LAMY
    • 2 172 mots
    • 4 médias

    Utilisé pendant longtemps pour nommer un livre qui contenait des illustrations de plantes, le mot herbier désigne actuellement une collection de plantes séchées mais aussi le bâtiment dans lequel elle est conservée.

    Représenté par quelque huit millions de végétaux et de champignons, l’herbier...

  • BOTANIQUE

    • Écrit par Sophie NADOT, Hervé SAUQUET
    • 5 647 mots
    • 7 médias
    ...la reconnaissance d'image, dont certaines déjà disponibles sur smartphone, donc utilisables directement sur le terrain. On pourrait également imaginer la mise en place d'un herbier global virtuel, centralisant l'intégralité des spécimens d'herbiers du monde entier (c'est déjà le cas depuis 2012 pour l'...
  • FUCHS LEONHART (1501-1566)

    • Écrit par Denis LAMY
    • 668 mots
    • 2 médias

    Leonhart Fuchs, également médecin humaniste, est considéré comme l’un des pères allemands de la botanique.

    Né en 1501 à Wemding, dans le duché de Bavière (Allemagne), Leonhart Fuchs commence ses études classiques à l’université d’Ingolstadt en 1519, avec l’humaniste Johannes Reuchlin. Fuchs...

  • GHINI LUCA (1490-1556)

    • Écrit par Denis LAMY
    • 625 mots

    Médecin et botaniste italien, Luca Ghini créa les premiers jardins botaniques en Italie et fut promoteur de l’herbier au sens moderne du terme.

    Né à Croara, près d’Imola (Italie), Luca Ghini suit des études de médecine à l’université de Bologne et reçoit le 17 janvier 1527 le titre de docteur en...

  • KEW JARDINS BOTANIQUES DE

    • Écrit par Valérie CHANSIGAUD
    • 415 mots

    Le xviiie siècle voit se multiplier les initiatives royales en faveur des jardins botaniques : à Saint-Pétersbourg, Pierre le Grand installe un jardin botanique au centre de l'Académie impériale des sciences et, à Paris, Louis XV favorise, grâce à l'action de Buffon, l'essor et le rayonnement du Jardin...

  • Afficher les 7 références

Voir aussi