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MEMLING HANS (1435 env.-1494)

L'appel des Pays-Bas

Le milieu rhénan, auquel l'apparentaient cependant ses tendances profondes, semble ne pas avoir suffi au jeune artiste. Une attraction puissante a dû l'amener à se rendre aux Pays-Bas, où le maître incontesté était alors Roger Van der Weyden. Où et comment eut-il connaissance de l'art de Roger ? On est tenté d'imaginer une révélation formelle directe telle qu'aurait pu l'offrir la prestigieuse Adoration des Mages de l'église Sainte-Colombe de Cologne, mais la date apparemment tardive de l'œuvre semble exclure cette hypothèse. C'est plutôt à Bruxelles, dans l'atelier même où elle s'élaborait, que Memling dut avoir l'occasion de se familiariser avec cette composition. Quoi qu'il en soit, la tradition rapportée par Vasari et Guichardin selon laquelle il aurait été l'élève de Roger ne fait plus guère de doute. Sa dépendance se manifeste d'abord dans la timidité et l'application d'un jeune artiste dominé par un style qu'il n'a pas encore assimilé. Ce sont des madones en buste dérivées de la Vierge de saint Luc (Bruxelles, Cleveland), mais aussi des retables, dans lesquels on reconnaît des œuvres peintes par Memling dans l'atelier de Roger (Polyptyque d'Hulin de Loo, Madrid, Washington et coll. privées) ou peu après son départ de Bruxelles (Crucifixion, Vicence). Ailleurs se feront jour des réminiscences du Retable Bladelin (Nativité, Cologne) et du Jugement dernier de Beaune (Jugement dernier, Dantzig). En fait, même dans sa pleine maturité, Memling ne s'affranchira jamais totalement de l'empreinte de Roger, mais il l'aura alors complètement dominée et intégrée (Adorations des Mages, 1479, Madrid et Bruges).

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Écrit par

  • : chef de travaux à l'Institut royal du patrimoine artistique, Bruxelles, Belgique

Classification

Pour citer cet article

Jacqueline FOLIE. MEMLING HANS (1435 env.-1494) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

<it>La Châsse de sainte Ursule</it>, H. Memling - crédits :  Bridgeman Images

La Châsse de sainte Ursule, H. Memling

Le Martyre de saint Sébastien, H. Memling - crédits : The Print Collector/ Print Collector/ Getty Images

Le Martyre de saint Sébastien, H. Memling

<it>Le Mariage mystique de sainte Catherine</it>, H. Memling - crédits :  Bridgeman Images

Le Mariage mystique de sainte Catherine, H. Memling

Autres références

  • APOCALYPSE DE JEAN

    • Écrit par Jean HADOT
    • 6 538 mots
    • 3 médias
    ...d'inquiétude. Le souffle tumultueux de l'Apocalypse s'est apaisé. C'est la même atmosphère paisible, mais plus imprégnée de mysticisme, qu'on trouve chez Hans Memling, venu du pays rhénan se fixer à Bruges. On admire, au musée Memling, un Triptyque de la Vierge et des deux saint Jean, dont le volet droit...
  • DAVID GÉRARD (entre 1450 et 1460-1523)

    • Écrit par Jacques FOUCART
    • 1 077 mots

    L'un des principaux peintres de Bruges après Memling (mort en 1494), Gérard David est pour tout dire le dernier grand primitif flamand. Reçu franc maître dans la gilde des peintres de Bruges dès 1484, il reste, à l'égal d'un Memling, étroitement lié au renom et à l'histoire de cette ville,...

  • GOTHIQUE ART

    • Écrit par Alain ERLANDE-BRANDENBURG
    • 14 896 mots
    • 27 médias
    ...renouvelé de l'arabesque, dissimulé sous une palette éclatante. Il va devenir la référence obligatoire d'un grand nombre d'artistes flamands et allemands. Hans Memling (mort en 1494) montre à cet égard une certaine indépendance dans son goût pour la narration. Dès la génération suivante, des peintres manifestent...
  • NATURE MORTE

    • Écrit par Robert FOHR
    • 5 700 mots
    • 10 médias
    ...d'Amsterdam et de Bruxelles) ; lorsqu'elle s'en détache, c'est pour orner le revers d'un panneau à sujet religieux, élément d'un diptyque ou d'un polyptyque ( Hans Memling, vers 1485 ; Jan Provost, vers 1510), à moins qu'il ne s'agisse, plus trivialement, d'une porte de placard, dont elle est alors chargée d'évoquer...

Voir aussi