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MEMLING HANS (1435 env.-1494)

L'engouement dont Memling a été l'objet durant plus d'un siècle est un phénomène de l'histoire du goût, dont l'artiste est resté longtemps prisonnier. Redécouverte à l'époque romantique dans le cadre d'une Bruges déjà idéalisée, son œuvre apparaît tout au long du xixe siècle comme l'incarnation parfaite de la mystique du Moyen Âge finissant. La facilité apparente de son art, l'exaltation qu'il suscite auprès des profanes, la révélation progressive de l'œuvre de ses grands devanciers détourneront peu à peu de lui l'intérêt des « connaisseurs ».

L'œuvre de Memling n'échappe que lentement à cet ostracisme. Une approche plus objective commence seulement d'en dévoiler les richesses. Elle se présente aussi de plus en plus comme le couronnement du siècle des Primitifs flamands, comme un temps de classicisme avant la grande tourmente formelle qui écartèlera l'école flamande au cours du siècle suivant.

Racines germaniques

<it>La Châsse de sainte Ursule</it>, H. Memling - crédits :  Bridgeman Images

La Châsse de sainte Ursule, H. Memling

Les archives révèlent que Hans Memling (nom le plus souvent orthographié avec un c), peintre brugeois par excellence, est en fait un Allemand, un Rhénan. Il naît à Seligenstadt, sur le Main, entre 1430 et 1440, à l'époque où Stephan Lochner peuple de ses compositions mystiques les sanctuaires de la métropole rhénane. Qu'il ait ou non fréquenté son atelier, Memling fut marqué par le maître de Cologne, dont il transposera plus tard certaines compositions (Jugement dernier, Dantzig ; Saintes Conversations) et dont il acclimatera en Flandre le mysticisme délicat. Du séjour qu'il dut faire dans la cité rhénane, Memling emporte encore l'image précise de la Cologne d'alors (Châsse de sainte Ursule, 1489, Bruges). Mais plus que des motifs sans lendemain, c'est la calme ordonnance des compositions colonaises et leur suavité narrative qu'il greffera bientôt sur le rameau flamand.

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Écrit par

  • : chef de travaux à l'Institut royal du patrimoine artistique, Bruxelles, Belgique

Classification

Pour citer cet article

Jacqueline FOLIE. MEMLING HANS (1435 env.-1494) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

<it>La Châsse de sainte Ursule</it>, H. Memling - crédits :  Bridgeman Images

La Châsse de sainte Ursule, H. Memling

Le Martyre de saint Sébastien, H. Memling - crédits : The Print Collector/ Print Collector/ Getty Images

Le Martyre de saint Sébastien, H. Memling

<it>Le Mariage mystique de sainte Catherine</it>, H. Memling - crédits :  Bridgeman Images

Le Mariage mystique de sainte Catherine, H. Memling

Autres références

  • APOCALYPSE DE JEAN

    • Écrit par Jean HADOT
    • 6 538 mots
    • 3 médias
    ...d'inquiétude. Le souffle tumultueux de l'Apocalypse s'est apaisé. C'est la même atmosphère paisible, mais plus imprégnée de mysticisme, qu'on trouve chez Hans Memling, venu du pays rhénan se fixer à Bruges. On admire, au musée Memling, un Triptyque de la Vierge et des deux saint Jean, dont le volet droit...
  • DAVID GÉRARD (entre 1450 et 1460-1523)

    • Écrit par Jacques FOUCART
    • 1 077 mots

    L'un des principaux peintres de Bruges après Memling (mort en 1494), Gérard David est pour tout dire le dernier grand primitif flamand. Reçu franc maître dans la gilde des peintres de Bruges dès 1484, il reste, à l'égal d'un Memling, étroitement lié au renom et à l'histoire de cette ville,...

  • GOTHIQUE ART

    • Écrit par Alain ERLANDE-BRANDENBURG
    • 14 896 mots
    • 27 médias
    ...renouvelé de l'arabesque, dissimulé sous une palette éclatante. Il va devenir la référence obligatoire d'un grand nombre d'artistes flamands et allemands. Hans Memling (mort en 1494) montre à cet égard une certaine indépendance dans son goût pour la narration. Dès la génération suivante, des peintres manifestent...
  • NATURE MORTE

    • Écrit par Robert FOHR
    • 5 700 mots
    • 10 médias
    ...d'Amsterdam et de Bruxelles) ; lorsqu'elle s'en détache, c'est pour orner le revers d'un panneau à sujet religieux, élément d'un diptyque ou d'un polyptyque ( Hans Memling, vers 1485 ; Jan Provost, vers 1510), à moins qu'il ne s'agisse, plus trivialement, d'une porte de placard, dont elle est alors chargée d'évoquer...

Voir aussi