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KEKULE VON STRADONITZ FRIEDRICH AUGUST (1829-1896)

Kekulé - crédits : AKG-images

Kekulé

On est redevable à Kekulé d'avoir fondé la chimie organique structurale, c'est-à-dire une théorie qui, dans sa première formulation, assigne aux atomes des positions dans les molécules qu'ils composent, en vertu de principes géométriques, sans mettre en question la nature des forces de liaison interatomiques. Les vues de Kekulé sur l'enchaînement des atomes de carbone dans les molécules organiques ont contribué de manière décisive à clore le long débat entre théorie des types et théorie des radicaux qui partageait les chimistes de la première moitié du xixe siècle. Ses conceptions ont, en outre, validé le caractère opératoire de la notion de valence, en dépit de son attachement à une définition trop restrictive du concept ; mais sa conviction que chaque élément était doté d'une atomicité invariable détermina sa description structurale et, par voie de conséquence, tout le devenir de la chimie organique. La théorie du benzène atteste la fécondité des symbolismes graphiques comme instrument de connaissance approchée.

Une carrière internationale

La carrière scientifique de Kekulé est marquée par une mobilité propre à l'éthique universitaire germanique, Studiosus architecturae à Giessen, il assiste aux cours de J. Liebig et se voue à la chimie après un semestre à l'École polytechnique de Darmstadt. Après des études sous Liebig et H. Will, il séjourne un an à Paris, écoutant J.-B. Dumas, nouant des rapports avec C. A. Wurtz, H. V. Regnault et surtout C. Gerhardt. Son doctorat de « philosophie » obtenu en 1852 à Giessen, il se met au service privé du baron von Planta à Reichenau (Valais), puis de J. Stenhouse à Londres, où il fréquente A. W. Williamson et W. Odling. Après ces Wanderjahre, on le trouve, en 1856, Privatdozent à Heidelberg ; appelé en 1858 à la chaire de chimie de Gand, il ne la quittera qu'en 1867 pour se fixer enfin à Bonn. Fort de son entregent dans le monde scientifique, il organise en 1860 un congrès à Karlsruhe, en vue de provoquer l'entreprise d'une nomenclature systématique et rationnelle. Outre maintes publications en plusieurs langues, on doit à Kekulé un célèbre Lehrbuch der organischen Chemie (Manuel de chimie organique), dont le premier tome parut en 1861.

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Pour citer cet article

Jacques GUILLERME. KEKULE VON STRADONITZ FRIEDRICH AUGUST (1829-1896) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Kekulé - crédits : AKG-images

Kekulé

Autres références

  • AROMATICITÉ

    • Écrit par André JULG
    • 4 706 mots
    • 2 médias

    Peu de notions sont aussi fondamentales et aussi souvent utilisées que celle d'aromaticité ; cependant c'est une des moins claires et des plus difficiles à préciser. Elle tire son origine de faits chimiques qui font apparaître d'étroites parentés entre certaines molécules.

    Ce ...

  • COUPER ARCHIBALD SCOTT (1831-1892)

    • Écrit par Georges BRAM
    • 441 mots

    Chimiste écossais né et mort à Kirkintilloch, près de Glasgow. Après des études littéraires et philosophiques à Glasgow puis à Édimbourg, Archibald Scott Couper part en 1854 pour Berlin où il s'initie à la chimie. En 1856, il va travailler à Paris dans le laboratoire de Charles Adolphe...

  • ISOMÉRIE, chimie

    • Écrit par Pierre LASZLO
    • 1 787 mots
    • 1 média
    En 1865, Friedrich August Kekulé von Stradonitz émit l'hypothèse que les molécules dites aromatiques avaient en commun le cycle benzénique C6A6, où A est un atome quelconque. La notion de molécule cyclique, d'une chaîne refermée sur elle-même, venait élargir le champ de la structure moléculaire....
  • VALENCE, chimie

    • Écrit par Jacques GUILLERME
    • 2 218 mots
    • 1 média
    La thèse de la polyatomicité ne fut pas reçue unanimement ; l'opposition la plus notable se manifesta en la personne prestigieuse de Friedrich August Kekulé, qui affirma, en outre, avoir été l'authentique inventeur de la notion de valence ; la postérité lui déniera cette prétention, tout en admirant...

Voir aussi