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OUBRADOUS FERNAND (1903-1986)

Le bassoniste et chef d'orchestre français Fernand Oubradous a joué un rôle déterminant dans la diffusion de la musique pour instruments à vent et, plus tard, dans le domaine pédagogique.

Né à Paris le 15 février 1903, il est admis au Conservatoire en 1916 dans la classe de solfège de Paul Rougnon, puis comme auditeur dans la classe de piano d'Isidore Philipp (1921). Il travaille le basson avec son père, François Oubradous, et entre en 1922 dans la classe de Bourdeau d'où il sort, un an plus tard, avec un premier prix. Parallèlement, il étudie, en privé, l'harmonie, le contrepoint, l'écriture et la direction d'orchestre avec André Bloch, Jean Gallon, Jules Mazelier et Philippe Gaubert. Entre 1925 et 1930, il assure la direction musicale au théâtre de l'Atelier, à Paris. En 1927, il fonde le Trio d'anches de Paris (hautbois, clarinette, basson) avec M. Morel et Pierre Lefebvre ; de nombreux compositeurs écrivent pour cette nouvelle combinaison instrumentale : Jacques Ibert, Darius Milhaud, Albert Roussel, Florent Schmitt, Bohuslav Martinů... Oubradous s'impose rapidement comme la figure dominante de sa discipline : lors de la fondation de l'Orchestre national, en 1934, Désiré-Émile Inghelbrecht l'engage comme basson solo. Il n'y reste qu'un an pour occuper ensuite les mêmes fonctions à l'orchestre de l'Opéra de Paris (1935-1953) et à la Société des concerts du Conservatoire (à partir de 1936). En 1939, il fonde son propre orchestre, issu de la transformation en orchestre de chambre de la Société d'instruments à vent qu'avait créée Paul Taffanel en 1879 : l'Association des concerts de chambre de Paris deviendra, en 1943, les Concerts symphoniques de chambre de Paris puis les Concerts Oubradous qui poursuivront leur activité, salle Gaveau, chaque dimanche, jusqu'au début des années 1970.

Après la guerre, Oubradous se consacrera surtout à l'enseignement et à la direction d'orchestre ; son activité instrumentale ira en se ralentissant. En 1942, il avait été nommé professeur de musique de chambre au Conservatoire de Paris. En 1947 et 1948, il est chef d'orchestre à l'opéra de Lille. On le retrouve au Mozarteum de Salzbourg, l'été, entre 1954 et 1958 ; il y donne des cours d'interprétation. Il dirige au festival d'Aix-en-Provence, à Salzbourg ou à Menton. En 1958, il fonde à Nice l'Académie internationale d'été sur le modèle de celle de Salzbourg ; il en assure lui-même la direction et accueille, pendant deux mois, étudiants et professeurs venus du monde entier : Leonid Kogan, Hans Swarowsky, Lily Laskine, Alexandre Tcherepnine, Pierre Cochereau, Christian Ferras, Jean-Pierre Rampal, André Navarra... C'est la première institution d'un tel genre à voir le jour en France. Il est nommé président de l'Association française de musique de chambre en 1961, et membre du comité des programmes de l'O.R.T.F. en 1965. À partir des années 1970, il se consacre essentiellement à l'Académie de Nice. Il meurt à Saint-Mandé le 9 janvier 1986.

Actif dans de multiples domaines de la musique, Fernand Oubradous avait publié plusieurs ouvrages pédagogiques, notamment l'Enseignement du basson (Paris, 1939). Il dirigeait plusieurs collections de musique ancienne ou contemporaine, assurant lui-même la réalisation des œuvres anciennes publiées (l'Offrande musicale de Jean-Sébastien Bach ; Concerts de François Couperin, 1950 ; version orchestrale des Indes galantes de Rameau, 1954 ; œuvres de Pleyel, Leclair, Lully...). Il a largement servi la musique contemporaine et on lui doit la création d'œuvres de Maurice Emmanuel, Jacques Ibert (Suite élisabéthaine, 1943), André Jolivet (Concerto pour flûte, 1950), Bohuslav Martinů (Concerto da camera, 1954), Georges Enesco (Symphonie de chambre[...]

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

Classification

Pour citer cet article

Alain PÂRIS. OUBRADOUS FERNAND (1903-1986) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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