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SCHMITT FLORENT (1870-1958)

D'origine lorraine, né à Blâmont (Meurthe-et-Moselle), élève de Massenet et de Fauré au Conservatoire de Paris, Florent Schmitt débute assez lentement dans la carrière musicale. Premier grand prix de Rome en 1900, il consacre les années qui suivent à de longs voyages en Europe et au Moyen-Orient. Dès ses premières œuvres (Quintette, 1901-1908 ; Psaume XLVII, 1904 ; La Tragédie de Salomé, ballet, 1907), il affirme une forte personnalité. Schmitt est un indépendant : il n'appartient à aucune école, à aucune chapelle, et aucune influence n'est déterminante sur lui. Membre de la Société musicale indépendante (S.M.I.) dès 1909, président de la Société nationale de musique (1938) et membre de l'Institut (1936), il n'occupe d'autre poste officiel que la direction du conservatoire de Lyon, de 1921 à 1924, préférant se consacrer exclusivement à la composition, ainsi qu'à la critique musicale (La France, Le Courrier musical, Le Temps).

Son œuvre est très abondante, toujours rigoureuse, brillante, large, voire passionnée. Que ce soit dans son Quintette pour piano et cordes, œuvre ambitieuse, d'écriture et de structure complexes, où il fait craquer les cadres de la musique de chambre et fait sonner cinq instruments comme un grand orchestre, ou encore dans son Psaume XLVII pour soprano, chœur, orgue et orchestre, énorme construction d'une puissance et d'une couleur violentes, sa maîtrise des formes se double d'un sens inné de la mélodie qu'il fait sortir du moule de la mesure traditionnelle. Sa musique est dotée d'une pulsation interne très forte reposant sur une rythmique puissante et audacieuse (Antoine et Cléopâtre, suites symphoniques, 1920 ; Salammbô, d'après Flaubert, 1925 ; Oriane et le prince d'Amour, ballet, 1934 ; Symphonie concertante pour piano et orchestre, 1930). Florent Schmitt connaît aussi une veine plus légère, voire humoristique : il aime le calembour, le coq-à-l'âne (Les Canards libéraux, Fonctionnaire MCMXII) ; les dernières œuvres, enfin, semblent tendre au dépouillement sinon à la simplicité (Suite en rocaille pour flûte, alto, violon, violoncelle et harpe, 1935 ; Hasards pour piano et trio à cordes, 1944 ; Suite sans esprit de suite, pour orchestre, 1938 ; Clavecin obtempérant, 1947 ; Trio à cordes, 1946). Son Quatuor opus 112, écrit en 1948, semble reprendre la voie du Quintette composé quarante ans auparavant.

— Alain PÂRIS

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

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Pour citer cet article

Alain PÂRIS. SCHMITT FLORENT (1870-1958) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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