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RAMPAL JEAN-PIERRE (1922-2000)

Considéré comme le plus grand flûtiste du xxe siècle, le Français Jean-Pierre Rampal ne s'est pas contenté de porter l'art de son instrument à un niveau jamais atteint : poursuivant l'œuvre de Paul Taffanel (1844-1908), Philippe Gaubert (1879-1941) et Marcel Moyse (1889-1984), fondateurs de l'école française de flûte, il a largement contribué à faire de celle-ci un instrument soliste en la sortant de l'anonymat de l'orchestre où elle avait sommeillé durant deux siècles.

L'esprit Rampal

Né à Marseille le 7 janvier 1922, Jean-Pierre Louis Rampal travaille la flûte avec son père, Joseph Rampal, flûte solo à l'Orchestre de Marseille et professeur au conservatoire de cette ville. Le 16 juillet 1941, il donne son premier récital professionnel, au côté du pianiste Pierre Barbizet. Il entre en 1943 au Conservatoire de Paris, dans la classe de Gaston Crunelle – qui comptera également parmi ses élèves James Galway –, où il remporte un premier prix de flûte cinq mois après son admission.

En 1945, il abandonne ses études de médecine, entamées en 1941, pour se consacrer entièrement à la musique. Il fonde cette même année 1945 le Quintette à vent français. Flûte solo à l'orchestre de l'Opéra de Vichy (1946-1950) puis à l'orchestre de l'Opéra de Paris (1956-1962), il se produit en récital et en musique de chambre avec le pianiste et claveciniste Robert Veyron-Lacroix ; cette entente durera plus de quarante ans. De nombreux compositeurs écrivent pour lui : en 1950, il crée le Concerto pour flûte d'André Jolivet, en 1956 celui de Jean Rivier et celui de Jindřich Feld, le 18 juin 1957 la Sonate pour flûte et piano de Francis Poulenc, avec le compositeur au clavier. Avec l'Ensemble baroque de Paris, dont il est aussi le fondateur, en 1952, il se passionne pour le répertoire baroque, alors peu exploré.

Dans les années 1960, sa carrière de soliste connaît un essor mondial, sans précédent dans le domaine des instruments à vent. Entre 1969 et 1983, il est professeur au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Il donne également des master classes, notamment aux États-Unis et au Japon. L'école française de flûte devient une pépinière de talents exceptionnels avec Alain Marion, Patrick Gallois, Benoît Fromanger, Philippe Pierlot, Emmanuel Pahud, Philippe Bernold ; à l'étranger ce sont András Adorján et James Galway ; qu'ils aient travaillé directement avec lui ou qu'ils aient seulement subi son influence, tous se réclament de « l'esprit Rampal », une manière de faire de la musique qui rayonne par son charisme, sa joie de vivre et sa générosité. Cette action trouve un prolongement dans le concours international de flûte Jean-Pierre Rampal qu'organise régulièrement la Ville de Paris depuis 1980.

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

Classification

Pour citer cet article

Alain PÂRIS. RAMPAL JEAN-PIERRE (1922-2000) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • PIERLOT PIERRE (1921-2007)

    • Écrit par Alain PÂRIS
    • 807 mots

    L'école française d'instruments à vent a toujours compté des figures emblématiques qui ont suscité des vocations bien au-delà des frontières. En plus de leur influence pédagogique, le flûtiste Jean-Pierre Rampal et le trompettiste Maurice André ont ainsi été consacrés comme des...

  • VEYRON-LACROIX ROBERT (1922-1991)

    • Écrit par Alain PÂRIS
    • 646 mots

    Le claveciniste Robert Veyron-Lacroix incarnait l'élégance et le charme de l'école française, dont il fut l'un des artisans du renouveau, dans la mouvance de Wanda Landowska.

    Il voit le jour à Paris le 13 décembre 1922 et fait ses études au Conservatoire national supérieur de musique,...

Voir aussi