ÉPIZOOTIES

Épidémiologie descriptive des épizooties

La majorité des maladies de type épizootique ont été enregistrées dans des listes de maladies faisant l'objet de mesures d'épidémiosurveillance, d'alerte nationale et internationale en cas d'apparition, et de mesures de lutte codifiées.

Ainsi, l'Office international des épizooties (O.I.E.) avait établi deux listes de maladies, qui sont désormais fusionnées : la liste A, comprenant les maladies animales à fort pouvoir de diffusion et donc les principales épizooties ; la liste B, répertoriant les maladies animales à potentiel de propagation plus réduit, de type enzootique, mais génératrices de pertes économiques importantes (tabl. 2).

En France, comme dans la plupart des pays et de manière concertée au sein de l'Union européenne, une liste de maladies animales réputées contagieuses a été établie ; elle est révisée périodiquement. Cette liste comprend les principales épizooties ainsi que les enzooties dangereuses sur le plan économique. Elle est présentée dans le tableau 3, qui précise les espèces animales prises en considération par le législateur pour chaque maladie.

L'Office international des épizooties (O.I.E.), organisme analogue à l'Organisation mondiale de la santé (O.M.S.) pour les maladies animales et dont le siège se trouve à Paris, joue un rôle important pour la diffusion des informations épidémiologiques sur la situation dans le temps et dans l'espace des épizooties dans chaque pays membre. Les foyers de maladies de la liste de l'O.I.E. doivent être signalés par télex, télécopie ou messagerie électronique à l'O.I.E. et ces informations sont répercutées aux pays membres. Elles sont diffusées sur le site Internet de l'O.I.E. et, grâce au système Handistatus, on peut disposer à tout moment de l'évolution de la situation de ces maladies dans les différents pays au cours des dernières années et de leur situation actuelle.

À partir de ces informations, il est possible d'établir des cartes et des histogrammes de fréquence. L'étude de tels documents ou d'atlas des maladies animales permet de constater que la plupart des épizooties demeurent focalisées dans des pays en développement des régions chaudes. L'Afrique et l'Asie constituent les deux principaux réservoirs d'épizooties, à partir desquels d'autres régions sont parfois touchées.

La dénomination de certaines maladies épizootiques indique cette provenance : peste porcine africaine (qui a atteint l'Europe et l'Amérique du Sud à partir du berceau africain) ; African horse sickness, dénomination anglaise de la peste équine qui a diffusé, à partir de l'Afrique, au Moyen-Orient il y a plusieurs décennies puis dans la péninsule Ibérique ; West-Nile (Nil occidental), virus qui a frappé les États-Unis à partir de 1999 et le sud de la France à plusieurs reprises, etc.

L'Afrique et l'Asie demeurent les réservoirs de la peste bovine et des types exotiques de fièvre aphteuse (Asia et types sud-africains). Il en est de même pour la clavelée. Par ailleurs, au cours du temps, des virus à réservoir animal particulièrement meurtriers pour l'homme y ont été découverts : fièvres hémorragiques (Ebola, Lassa, Marburg...), virus Nipah.

Il est intéressant d'analyser les raisons d'une telle situation et de présenter brièvement les facteurs qui sont responsables d'un développement de type épizootique.