ENREGISTREMENT
Innovations et perspectives
Nous avons assisté, à la fin des années quatre-vingt, à une prolifération de formats dictée souvent par des intérêts plus commerciaux que techniques. Le disque optique numérique se prête à tous les usages. Outre le son (C.D.-Audio), il peut véhiculer des images, fixes (C.D.-Photo) ou animées (C.D.-Vidéo), des programmes informatiques ou des données quelconques (C.D.-R.O.M.), accessibles sélectivement et de façon interactive (C.D.-I.), etc.
L'innovation la plus importante est sans nul doute le disque magnéto-optique, effaçable et réenregistrable à volonté, contrairement au C.D. mécano-optique classique, où l'information reste de type mécanique (reliefs ou creux), même si la lecture se fait par un processus optique. Le disque magnéto-optique porte une information de type magnétique sous forme d'une aimantation de la couche magnétique. Cette aimantation n'est plus parallèle à la piste comme sur les bandes, mais perpendiculaire au plan du disque, ce qui permet d'enregistrer et lire sans contact, par des procédés optiques. Le champ magnétique d'enregistrement n'a plus besoin d'être localisé avec précision sur la piste. Il est inférieur au champ coercitif de la couche et n'influence cette dernière qu'au point précis où le faisceau laser d'enregistrement élève momentanément la température au dessus du point de Curie. Pour la lecture, on utilise (enfin ! pourrait-on dire, car il a été découvert dans les années 1840) l'effet Faraday, qui met en jeu un faisceau laser de lumière polarisée dont le plan de polarisation, à la réflexion, est dévié dans un sens qui dépend du sens d'aimantation de la couche.
Toutes les mémoires utilisées à ce jour sont de type cinématique : un mécanisme explore une piste avec toutes les contraintes que cela entraîne. À plus long terme, tout est conditionné par les progrès (capacité, encombrement et coût) des mémoires statiques (mémoires électroniques, à bulles, holographiques...). Dans l'état actuel de la technologie, on ne peut les utiliser que pour quelques applications très limitées, avec quelques images fixes ou quelques minutes de son seulement.
Les techniques de demain utiliseront vraisemblablement des principes de base qui sont connus de longue date. Si l'on peut formuler un souhait, c'est que les normes actuelles et les normes prévisibles à court terme (radiodiffusion numérique, par exemple) soient autant que possible complémentaires et compatibles, et puissent conduire à un support et un format numérique unifié et universel (multimédia, comme on dit à tort), commun à l'ensemble des domaines de l'audiovisuel et de l'informatique.
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Écrit par
- Michel CALMET : ancien élève de l'École polytechnique et de l'École nationale supérieure des télécommunications, ingénieur en chef des télécommunications
Classification
Médias
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