Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CORÉE DU NORD

Nom officiel

République populaire démocratique de Corée (KP)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Kim Jong-un (depuis le 11 avril 2012)

      Capitale

      Pyongyang

        Langue officielle

        Coréen

          Unité monétaire

          Won nord-coréen (KPW)

            Population (estim.) 26 299 000 (2024)
              Superficie 123 214 km²

                Histoire

                Fondation de la République populaire démocratique de Corée

                En 1945, l'armée soviétique, qui occupait la partie nord de la péninsule, reconnut le Comité populaire comme pouvoir représentatif des Coréens. Dès octobre, Kim Il-sung, né le 15 avril 1912, apparut devant la foule. Le 8 février 1946, Kim Il-sung, alors secrétaire général du Parti du travail (Parti communiste au début) fondé le 10 octobre 1945, devint président du Comité populaire provisoire. À la suite des élections générales du 19 février 1947 fut formée une Assemblée populaire dont l'exécutif fut le Comité populaire, avec Kim à sa tête.

                Après la fondation de la république de Corée au Sud le 15 août 1948, le Nord organisa, le 25 août, les élections de 572 députés à l'Assemblée populaire suprême, qui se réunit le 1er septembre pour la première fois, adopta une Constitution et désigna Kim Premier ministre. La R.P.D.C. fut proclamée le 9 septembre 1948. L'armée populaire fut mise en place le 8 février 1949, après le départ des troupes soviétiques.

                Kim Il-sung, 1958 - crédits : Keystone/ Getty Images

                Kim Il-sung, 1958

                C'est à cette époque que Pak Hon-yong, leader des forces gauchistes dans la partie sud, se réfugia au Nord et devint vice-Premier ministre. Après la « guerre de libération de la patrie » (guerre de Corée, 1950-1953), déclenchée par Kim Il-sung le 25 juin 1950, qui fut un désastre, il fallait désigner les coupables. En août 1953, Pak et treize autres dirigeants venus du Sud furent arrêtés, onze d'entre eux exécutés. En 1958, les dirigeants des factions pro-chinoise et pro-soviétique tentèrent de prendre le pouvoir. Mais ils furent éliminés par les partisans de Kim, réclamant la « renaissance par ses propres forces » (charyŏkkaengsaeng). De là fut définitivement établi un système monolithique sous la direction incontestée de Kim Il-sung.

                Un État socialiste et totalitaire

                Statue de Kim Il-sung, Pyongyang - crédits : Tony Waitham/ robertharding/ Getty Images

                Statue de Kim Il-sung, Pyongyang

                Dénonçant le révisionnisme et l'hégémonisme soviétiques et se méfiant de la révolution culturelle en Chine, le régime pratiqua une politique d'équidistance à l'égard de ces pays. Il appliqua une politique visant à construire un pays indépendant en matière d'économie (autosuffisance) et de défense nationale. Pour ce faire, le régime lança, en 1963, le mouvement « à l'allure de Ch'ŏllima » (cheval légendaire capable de parcourir 1 000 lieues en une journée) afin d'inciter les masses au travail. Dans la même optique, Kim adopta, en mars 1967, l'idéologie juche (ne compter que sur ses propres forces) ou « kimilsungisme », qui deviendra une espèce de « religion d'État ». Le 27 décembre 1972, la Corée du Nord adopta une nouvelle Constitution d'après laquelle Kim Il-sung, Premier ministre jusqu'alors, prit le titre de président de la République, et Pyongyang, capitale provisoire, devint la « capitale révolutionnaire ». La Constitution fut révisée, de nouveau, en avril 1992 et en septembre 1998.

                Le régime est caractérisé par la présence de proches parents de Kim aux postes clés. Kim Jong-il (1942-2011), fils du président et de sa première épouse décédée en 1949, entra sur la scène politique à partir de 1972 grâce au mouvement des petits groupes des « trois révolutions » : idéologique (endoctrinement des masses), culturelle et technologique. Kim junior apparut comme le successeur de son père vers la fin des années 1970. Lors du VIe congrès du Parti du travail en octobre 1980, Kim Jong-il « cher dirigeant » devint l'un des cinq membres du présidium du bureau politique du comité central du parti. Mais le régime avait du mal à le faire reconnaître en tant que successeur de son père par ses alliés étrangers.

                Kim Jong-il, 2003 - crédits : Str/ Kcna/ Kns Files/ AFP

                Kim Jong-il, 2003

                Après le décès de son père, Kim Jong-il prend les rênes du pouvoir. En décembre 1994, il est nommé commandant suprême des armées. Homme secret, Kim junior apparaît rarement en public et ne[...]

                La suite de cet article est accessible aux abonnés

                • Des contenus variés, complets et fiables
                • Accessible sur tous les écrans
                • Pas de publicité

                Découvrez nos offres

                Déjà abonné ? Se connecter

                Écrit par

                • : maître de conférences habilitée à diriger des recherches à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS)
                • : professeur des Universités, université de Lyon-III
                • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Pour citer cet article

                Universalis, Valérie GELÉZEAU et Jin-Mieung LI. CORÉE DU NORD [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Médias

                Corée du Nord : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Corée du Nord : carte physique

                Corée du Nord : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Corée du Nord : drapeau

                Mont Paektu - crédits : Yevgeny Agoshkov/ TASS/ Getty Images

                Mont Paektu

                Autres références

                • CORÉE DU NORD, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • CORÉES - Du rapprochement à la défiance

                  • Écrit par Marie-Orange RIVÉ-LASAN
                  • 2 921 mots

                  Les sociétés nord et sud-coréennes, confrontées en 2008 à la crise financière internationale comme le reste du monde, étaient déjà en proie à des incertitudes et à des difficultés économiques, politiques et sociales différentes, mais non pas moins cruciales. La crise larvée de part et d'autre du 38...

                • CHINE - Politique étrangère contemporaine

                  • Écrit par Jean-Pierre CABESTAN
                  • 11 199 mots
                  • 6 médias
                  ...2001 n’est évidemment pas étrangère à cette évolution. L’unilatéralisme privilégié par l’administration de George W. Bush (2001-2009) non plus. Dès 2002, l’irruption de la question nucléaire nord-coréenne donne l’occasion au gouvernement chinois de mettre en pratique sa nouvelle approche. Il propose alors...
                • COMMUNISME - Histoire économique des pays communistes

                  • Écrit par Marie LAVIGNE
                  • 10 516 mots
                  • 7 médias
                  ...d'économie militarisée a dominé. Ce modèle imposé par la guerre au Vietnam n'a été assoupli qu'avec la politique de « rénovation » (doi moi) décidée en 1985. La Corée du Nord a fondé son développement sur l'esprit d'indépendance nationale combattante (dit esprit de djoutché) défini par le chef...
                • CORÉE - Géographie

                  • Écrit par Valérie GELÉZEAU, Jacques PEZEU-MASSABUAU
                  • 1 829 mots
                  • 2 médias
                  Au Nord, les paysages rappellent largement ceux de la Chine du Nord par l'importance des unités de relief, leur caractère massif et leur éloignement de la mer. La forêt, encore inexplorée par endroits, montre ici les plus beaux et les plus vastes peuplements de la péninsule. Plusieurs sortes de pins,...
                • CORÉE - Histoire

                  • Écrit par Universalis, Jin-Mieung LI, Ogg LI, Madeleine PAUL-DAVID
                  • 6 282 mots
                  • 13 médias
                  Le Comité populaire, créé au Nord et dirigé par Kim Il-sung, fit volte-face en acceptant le protectorat. L'U.R.S.S. n'était pas d'accord pour que les opposants au protectorat participent aux travaux de la commission. Celle-ci n'arrivant pas à statuer, le gouvernement américain saisit l'O.N.U. en...
                • Afficher les 16 références

                Voir aussi