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CORÉE Géographie

Corée du Sud : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Corée du Sud : carte physique

Longue de 800 à 900 kilomètres, large en moyenne de 200 kilomètres, la péninsule coréenne (222 000 km2) a sa façade occidentale, toute en collines et en vastes estuaires, tournée au-delà de la mer Jaune, vers la Chine du Nord. À l'est au contraire, une haute chaîne montagneuse tombant droit dans la mer du Japon (mer de l'Est) fait face à l'archipel nippon. Cette dissymétrie a ouvert de bonne heure le pays à la civilisation chinoise, sans l'empêcher de transmettre celle-ci au Japon, dont la pointe méridionale n'est qu'à 160 kilomètres, ni de recevoir de celui-ci envahisseurs et conquérants. L'autre contraste majeur, dû à l'histoire récente et non à la géographie, se trouve entre le nord et le sud du pays où des gouvernements adverses construisent, en utilisant des ressources naturelles d'inégale importance et selon des principes différents, des économies modernes.

Aspects naturels

Relief

Mont Paektu - crédits : Yevgeny Agoshkov/ TASS/ Getty Images

Mont Paektu

La forme caractéristique de la péninsule résulte d'un jeu de fractures presque parallèles ou, au contraire, perpendiculaires à des plis très anciens dans un matériel plissé et pénéplané ; c'est ainsi que la côte orientale est rectiligne et peu indentée dans le détail, tandis que les côtes méridionale et occidentale mettent en contact avec la mer des blocs soulevés ou affaissés donnant une marqueterie de presqu'îles et d'îles, ainsi que des plaines encombrées de reliefs mineurs. Les trois principales sont le bassin du fleuve Kŭm au sud, la plaine de Séoul au centre (que prolonge vers le nord-est la dépression de Séoul-Wŏnsan, couloir effondré rempli de basalte), celle de Pyongyang au nord. Tout le reste du pays constitue un formidable ensemble montagneux où l'on peut distinguer deux régions. Au nord, le plateau de Kaema, terminé au sud par un escarpement de faille et se poursuivant jusqu'aux vallées du Yalu (Yalou) et du Tumen (Touman) dans le massif volcanique de Paektu (3 000 m). Au sud, une longue échine montagneuse prolonge la partie orientale de ce plateau constituant le Taebaek puis, au sud de Wŏnsan, le Kŭmgang-san (mont du Diamant). Ces hauteurs résultent du rajeunissement à l'époque secondaire de massifs parfois très usés, tandis que les ères tertiaire et quaternaire virent de vastes épanchements basaltiques les recouvrir dans la région septentrionale. La plupart des fleuves naissent près de la côte orientale et se fraient un chemin jusqu'à la mer Jaune au prix de gorges profondes et de fréquents changements de direction.

Climat

Le climat obéit à un régime de moussons à deux saisons, de nuance plus continentale qu'au Japon. L'hiver est froid, généralement lumineux et sec ; la moyenne de janvier, de 2 0C à Pusan, en face de l'île de Kyūshū, s'abaisse à — 4,5 0C à Séoul et à — 21 0C sur le haut Yalu. Le vent du nord ou du nord-ouest domine alors, sauf lorsque des perturbations amènent un ciel maussade et des précipitations neigeuses, fortes surtout dans le nord. En avril et mai, le printemps arrive, mais ce n'est qu'en juillet que les vents de la mousson d'été apportent les plus grosses pluies de l'année. L'air demeure alors chaud et humide, mais les journées ensoleillées et sèches ne sont pas rares. Les cyclones ne se déclenchent qu'au passage sur des zones déprimées, et le relief rend très inégale la répartition des pluies à la surface du pays. C'est ainsi que le Nord, abrité par la chaîne côtière, ne reçoit que 700 mm par an, alors que Séoul en reçoit 1 259. Les typhons d'automne atteignent ensuite la péninsule, entraînant inondations, destructions de rizières et de villages jusqu'au retour, à la fin de septembre ou au début d'octobre, des frimas nocturnes.

En dépit de leur grande variété d'aspect, les côtes sont souvent peu hospitalières : au sud, ce[...]

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Écrit par

  • : maître de conférences habilitée à diriger des recherches à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS)
  • : agrégé de l'Université, docteur ès lettres, professeur à l'Athénée français de Tōkyō, chargé de cours à l'université de Tōkyō

Classification

Pour citer cet article

Valérie GELÉZEAU et Jacques PEZEU-MASSABUAU. CORÉE - Géographie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Corée du Sud : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Corée du Sud : carte physique

Mont Paektu - crédits : Yevgeny Agoshkov/ TASS/ Getty Images

Mont Paektu

Autres références

  • CORÉES - Du rapprochement à la défiance

    • Écrit par Marie-Orange RIVÉ-LASAN
    • 2 921 mots

    Les sociétés nord et sud-coréennes, confrontées en 2008 à la crise financière internationale comme le reste du monde, étaient déjà en proie à des incertitudes et à des difficultés économiques, politiques et sociales différentes, mais non pas moins cruciales. La crise larvée de part et d'autre du 38...

  • ASIE (Structure et milieu) - Géographie physique

    • Écrit par Pierre CARRIÈRE, Jean DELVERT, Xavier de PLANHOL
    • 34 872 mots
    • 8 médias
    La péninsule coréenne comprend à la fois des éléments de socle et de pseudo-socle. Le socle précambrien, déjà représenté au nord par les Changbaishan et leur prolongement, le plateau de Kaima, se trouve au centre dans la région drainée par le Han, ainsi que dans le sud où il affleure dans la chaîne diagonale...
  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

    • Écrit par Manuelle FRANCK, Bernard HOURCADE, Georges MUTIN, Philippe PELLETIER, Jean-Luc RACINE
    • 24 799 mots
    • 10 médias
    LaCorée est traditionnellement nommée le « Pays de l'Orient » (en chinois Dongguo, en coréen Dongkuk) par les Chinois. Prise en tenaille entre les deux grands voisins chinois et japonais, ses monarchies ont versé le tribut à l'Empire chinois jusqu'à la fin du xixe siècle, puis...
  • BOUDDHISME (Histoire) - L'expansion

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    La Corée était au ive siècle de notre ère morcelée en plusieurs royaumes, dont les principaux sont le Ko-kou-rye au nord-ouest, le Paik-tchei au sud-ouest, et le Sillā au sud-est.
  • BOUDDHISME (Les grandes traditions) - Bouddhisme japonais

    • Écrit par Jean-Noël ROBERT
    • 13 492 mots
    • 1 média
    La première communauté était formée de moines coréens : neuf furent envoyés de Paekche en 554 ; ils venaient de remplacer sept autres, qui se trouvaient donc au Japon avant eux ; cela implique qu'il existait des moines qui s'occupaient sans doute exclusivement des immigrés. En 577, six autres religieux...
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Voir aussi