COMÈTES
Orbites
Alors que les planètes et la plupart des astéroïdes ont des orbites circulaires, celles des comètes sont fortement excentriques. Elles prennent la forme d'ellipses allongées, de paraboles, voire d'hyperboles. Par ailleurs, contrairement aux planètes et aux astéroïdes, elles circulent pour la plupart sur des orbites inclinées par rapport au plan de l'écliptique. Elles peuvent avoir un mouvement prograde (dans le même sens que les planètes et le Soleil) ou rétrograde.
La détermination de l'orbite cométaire est importante pour prévoir et effectuer des observations dans les meilleures conditions, préparer une mission spatiale partant à la rencontre d'un tel objet, estimer les possibilités d'impact avec la Terre, ainsi que déterminer l'origine des comètes.
Jusqu'en 1996, on distinguait deux grandes catégories de comètes : celles dont la période orbitale était supérieure à 200 ans étaient appelées « comètes à longue période », et celles dont la période orbitale se situait en deçà étaient appelées « comètes à courtes périodes ». Ce schéma de classification a été revu en fonction des plus récents modèles de l'origine et de l'évolution dynamique des comètes. La principale division entre les comètes est définie par le paramètre de Tisserand, T, qui est une mesure de l'influence de Jupiter sur la dynamique de la comète. Les comètes pour lesquelles T<2 sont appelées des comètes « presque isotropes » (nearly isotropic) parce qu'elles ont une distribution d'inclinaisons assez uniforme. Elles comprennent les comètes à longue période et celles de la famille de Halley. Les comètes pour lesquelles T>2 sont des comètes « écliptiques » car leur orbite reste proche du plan de l'écliptique. Elles comprennent les objets de la famille de Jupiter et les centaures, de petits objets originaires des ceintures de comètes aux confins du système solaire, et qui naviguent aujourd'hui entre Jupiter et Neptune. En 2006, une nouvelle catégorie a vu le jour après que des astronomes ont remarqué une petite activité cométaire sur une dizaine d'astéroïdes de la ceinture principale, située entre Mars et Jupiter. Elle est appelée « Main Belt Comets » (ou « comètes de la ceinture principale »).
Comète Tchourioumov-Guerassimenko : le noyau
ESA/ Rosetta/ NAVCAM
Comète Tchourioumov-Guerassimenko : le noyau
La comète Tchourioumov-Guerassimenko, photographiée ici par la sonde européenne Rosetta en juin…
ESA/ Rosetta/ NAVCAM
Les orbites des comètes ne sont pas toujours aussi stables que celles de la comète de Halley. Des perturbations liées à la présence d'objets massifs, comme Jupiter et Saturne, ou à des éjections de gaz violentes provenant de leur noyau, peuvent modifier leur trajectoire. Ce fut le cas pour 67P/Tchourioumov-Guerassimenko, dont le périhélie n'a cessé de se rapprocher du Soleil à chaque passage à proximité de Jupiter. De 4 unités astronomiques en 1840, il est graduellement passé à 1,29 unité astronomique. Depuis 1959, cette distance a très peu changé.
Ces perturbations ont éjecté bon nombre de comètes du Système solaire. Cela signifie-t-il que des objets provenant d'autres étoiles ont pu sortir de leur propre système et voyager jusqu'à nous ? Des nuages de comètes ont certes été observés autour d'étoiles comme Bêta Pictoris, située à 63 années-lumière, et Fomalhaut, à 25 années-lumière. Mais aucun des astres observés jusqu'à présent ne semble avoir des origines extra-solaires, à part peut-être la comète 96P/Machholz, dont la composition chimique présente une anomalie par rapport à toutes les autres connues.
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Écrit par
- Myriam DÉTRUY : journaliste scientifique
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Pour citer cet article
Myriam DÉTRUY, « COMÈTES », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Médias
Comète de Hale-Bopp
Aaron Horowitz/ The image bank / Getty Images
Comète de Hale-Bopp
La comète de Hale-Bopp, vue depuis la Terre en 1997. La queue de poussière (dirigée vers la droite…
Aaron Horowitz/ The image bank / Getty Images
Comète de Halley : le noyau
Giotto/ ESA
Comète de Halley : le noyau
Un iceberg en orbite : en 1986, la sonde européenne Giotto s’est approchée de la comète de Halley à…
Giotto/ ESA
Comète Wild 2 : le noyau
NASA/ JPL
Comète Wild 2 : le noyau
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NASA/ JPL
Autres références
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HALLEY ÉTABLIT LA PÉRIODICITÉ DES COMÈTES
- Écrit par James LEQUEUX
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Jusqu'à la fin du xvii e siècle, on ne sait pratiquement rien des comètes, bien que Tycho Brahe ait démontré que ces objets n'appartiennent pas à l'atmosphère terrestre. On soupçonne cependant qu'elles peuvent venir de très loin, sur des orbites paraboliques. [...]
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ASTÉROÏDES
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CÉNOZOÏQUE
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[...]en masse, et des collisions entre la Terre et des objets extraterrestres. Toute jeune, la Terre a subi un bombardement intense de météorites et de comètes qui s'est atténué depuis sans cesser pour autant. Par exemple, le Meteor Crater (1,2 km de diamètre ; ~ 50 000 ans) en Arizona (États-Unis),[...] -
CHINOISE (CIVILISATION) - Sciences et techniques
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[...]actuel, même si l'interprétation des sources reste souvent délicate (on doit toujours envisager la possibilité de falsifications). Parmi les relevés de comètes (qui remontent aux Yin), figurent ceux de la comète de Halley dont la plus ancienne observation remonterait à 240 avant J.-C., et qui fut repérée[...] -
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Voir aussi
- GAZ INTERSTELLAIRE
- RAYONNEMENT SOLAIRE
- COSMOGONIE ou ÉTUDE DE LA FORMATION DES OBJETS CÉLESTES
- PÉRIHÉLIE
- SYSTÈME SOLAIRE
- POUSSIÈRE INTERSTELLAIRE
- GALILEO, sonde spatiale
- QUEUE DE COMÈTE, astronomie
- HALLEY COMÈTE DE
- MOLÉCULES INTERSTELLAIRES
- STARDUST, sonde spatiale
- HALE-BOPP COMÈTE
- SHOEMAKER-LEVY 9 COMÈTE
- NÉBULEUSE PRIMITIVE
- AGENCE SPATIALE EUROPÉENNE ou ESA (European Space Agency)
- ASTRONOMIE HISTOIRE DE L'
- OORT NUAGE DE
- COMA ou CHEVELURE COMÉTAIRE
- NOYAU COMÉTAIRE
- ORBITE COMÉTAIRE
- TÉLESCOPE SPATIAL
- HARTLEY 2 COMÈTE
