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CANCER Immunothérapie

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Le système immunitaire reconnaît les cellules tumorales

Le système immunitaire a pour fonction de nous protéger de tout ce qui pourrait être perçu comme étranger à l’organisme, à savoir des agents pathogènes comme des virus ou des bactéries. Du fait des nombreuses mutations qui s’accumulent lors de la croissance tumorale et qui se traduisent par la synthèse de protéines modifiées, les cellules malignes peuvent également être considérées comme étrangères et par conséquent devraient être reconnues, puis dans certains cas éliminées, par le système immunitaire. Or, le développement et la progression d’un cancer signent le fait que le système immunitaire est mis en échec.

Ce mécanisme général de protection est assuré grâce à l’action coordonnée de plusieurs types cellulaires. Dans un premier temps et comme lors de l’initiation de toute réponse immune, ce sont les cellules du système immunitaire inné, telles que les macrophages, qui interviennent. Ces cellules possèdent différentes fonctions et peuvent dans certaines conditions éliminer de façon non spécifique les cellules cancéreuses en sécrétant des molécules cytotoxiques et en ingérant (phagocytose) les cellules tumorales recouvertes d’anticorps. Ensuite, la branche adaptative du système immunitaire (qui comprend les anticorps et les lymphocytes), notamment les lymphocytes T tueurs, intervient de façon beaucoup plus spécifique. Ces dernières cellules expriment en effet à leur surface un récepteur (le récepteur T ou TCR, en anglais cellreceptor) capable de reconnaître des molécules anormales (protéines mutées principalement) à la surface des cellules cancéreuses. Précisément, l’instabilité génétique des tumeurs conduit à la production de tels néo-antigènes (molécules mutées, antigènes associés aux tumeurs), différents de ceux « normaux » du sujet, et de ce fait repérables par les lymphocytes T lors d’un processus de surveillance. Cette reconnaissance de cellules porteuses d’antigènes tumoraux par les lymphocytes T cytotoxiques se traduit par la sécrétion de molécules toxiques qui provoquent la mort de la cellule cancéreuse.

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Écrit par

  • : directeur de recherche au CNRS, chef d'équipe à l'Institut Cochin, Paris

Classification

Pour citer cet article

Emmanuel DONNADIEU. CANCER - Immunothérapie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Médias

Métastases d’un cancer de la prostate - crédits : GJLP/ CNRI/ Science Photo Library/ AKG-images

Métastases d’un cancer de la prostate

Une tumeur est un organe - crédits : Encyclopædia Universalis France

Une tumeur est un organe

<strong>Mode d’action des anticorps anti-PD-1</strong> - crédits : Encyclopædia Universalis France

Mode d’action des anticorps anti-PD-1

Autres références

  • CANCER ET ENVIRONNEMENT

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    Jusqu'à récemment prévalait l'idée que la plupart des cancers sont causés par notre mode de vie. Depuis la Seconde Guerre mondiale, notre environnement s'est profondément modifié et, simultanément, de nouvelles maladies sont apparues, tandis que d'autres, tels les cancers, sont devenues beaucoup plus...

  • GÉNOMIQUE - Génomique et cancérologie

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    Le décryptage du génome humain, au début du xxie siècle, a facilité l'analyse du fonctionnement cellulaire sous l'influence des gènes. D'où l'entrée en scène d'une génomique fonctionnelle cancérologique qui s'attache notamment à comprendre, afin de les contrôler, les mécanismes de l'...

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    ...fin du xxe siècle. Proctor, qui avait auparavant travaillé sur la médecine raciale dans l’Allemagne nazie, introduit l’expression en 1995 dans Cancer Wars, ouvrage dont le sous-titre –  « Comment les politiques publiques façonnent ce que nous savons et ce que nous ne savons pas sur le cancer...
  • AMIANTE ou ASBESTE

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    L'exposition à l'amiante entraîne, par ordre de fréquence décroissante, des cancers broncho-pulmonaires, des mésothéliomes et d'autres tumeurs primitives de la plèvre et, avec une moins grande certitude, des cancers gastro-intestinaux, en particulier des cancers de l'estomac.
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