CANCERImmunothérapie
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La plupart des traitements classiques utilisés contre le cancer, comme les chimiothérapies, utilisent des molécules toxiques, qui tuent les cellules tumorales, mais aussi beaucoup de cellules saines. Et la forte fréquence de récidives de la maladie montre les limites des traitements standard contre le cancer. Une stratégie différente, appelée immunothérapie, se met en place, qui vise à stimuler les cellules du système immunitaire du malade, pour qu’elles détruisent les cellules tumorales et elles seules.
Métastases d’un cancer de la prostate
La cancer de la prostate est un des cancers les plus fréquents chez l'homme. On voit ici un cas de cancer déjà répandu dans le corps, les métastases apparaissant sur ce scan en imagerie gamma comme des taches blanches. Ces métastases constituent l'une des cibles de la recherche en...
Crédits : GJLP/ CNRI/ Science Photo Library/ AKG-images
L’immunothérapie des cancers cherche donc à manipuler le système immunitaire d’un patient dans le but de détruire spécifiquement ses cellules tumorales. Ce domaine de recherche est en pleine expansion et ses protocoles sont appliqués à la clinique du cancer. Les qualificatifs employés par les cliniciens – « traitements de rupture », « grand optimisme », « approches très excitantes »… – sont relayés par les médias, comme en témoignent les unes de plusieurs magazines et journaux, et traduisent les espoirs portés par cette nouvelle voie de traitement. On doit cet intérêt à des résultats cliniques extrêmement prometteurs et parfois très spectaculaires, avec des guérisons de malades comme on n’en avait jamais observé auparavant. En octobre 2018, deux chercheurs ayant contribué au développement de ces stratégies ont été récompensés par l’attribution du prix Nobel de physiologie ou médecine. Cependant, alors que certains patients répondent très bien à ces traitements, chez d’autres, ces stratégies n’ont pas ou ont peu d’effet. Les recherches se concentrent donc sur l’identification des différents obstacles à l’action antitumorale des lymphocytes T tueurs, grands acteurs de la mort sélective des cellules tumorales, afin de les contourner et de proposer des voies de traitement contre le cancer plus performantes et plus générales.
Une tumeur solide est une sorte d’organe
On s’intéressera ici surtout aux carcinomes, tumeurs solides développées à partir d'un tissu épithélial (peau, muqueuse) qui sont les plus fréquentes chez l’homme. Ces tumeurs sont composées non seulement de c [...]
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Écrit par :
- Emmanuel DONNADIEU : directeur de recherche au CNRS, chef d'équipe à l'Institut Cochin, Paris
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MÉTASTASES, médecine
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ADÉNOGRAMME
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ADN (acide désoxyribonucléique) ou DNA (deoxyribonucleic acid)
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AGNOTOLOGIE
Dans le chapitre « Origine du terme « agnotologie » » : […] On trouve des termes précurseurs, notamment au xix e siècle chez James Frederick Ferrier ( a gnoiology ), qui entendait baliser à côté de la théorie de la connaissance une « théorie de l’ignorance », mais l’entreprise resta embryonnaire. L’usage actuel s’est développé principalement depuis la fin du xx e siècle. Proctor, qui avait auparavant travaillé sur la médecine raciale dans l’Allemagne naz […] Lire la suite
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Voir aussi
- JAMES P. ALLISON
- ANTICORPS
- B.C.G.
- CHIMIOKINES ou CHÉMOKINES
- CHIMIOTHÉRAPIE ANTICANCÉREUSE
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Pour citer l’article
Emmanuel DONNADIEU, « CANCER - Immunothérapie », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 08 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/cancer-immunotherapie/