CANADAHistoire et politique
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Nom officiel | Canada (CA) |
Chef de l'État | la reine Élisabeth II (Royaume-Uni), représentée par la gouverneure générale Julie Payette (depuis le 2 octobre 2017) |
Chef du gouvernement | Justin Trudeau (depuis le 4 novembre 2015) |
Capitale | Ottawa |
Langues officielles | anglais, français |
La conquête anglaise
La France et les Franco-Canadiens avaient dû s'incliner devant la puissance de leurs ennemis. Après une lutte impitoyable de plus de soixante-dix ans, les Anglo-Américains triomphaient. Le traité de Paris (1763) élimina la France de l'Amérique du Nord (elle ne conservait que l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon à l'entrée du golfe du Saint-Laurent) et y consacra la domination britannique.
Les partisans de l'expansionnisme anglo-saxon entendaient profiter de leur victoire. Aux treize colonies de la côte atlantique et à la Nouvelle-Écosse (l'ancienne Acadie acquise en 1713), viendrait se joindre une quinzième colonie, celle de la vallée du Saint-Laurent, appelée à se peupler de loyaux sujets britanniques anglophones et protestants. Ce programme audacieux de colonisation supposait que les Franco-Canadiens seraient submergés en moins de deux générations par des milliers d'immigrants britanniques qui les auraient finalement intégrés. Dans les colonies de New York et du New Jersey, les colons anglais n'avaient-ils pas assimilé les Hollandais et les Suédois qui avaient d'abord habité ces territoires et y avaient formé des collectivités distinctes, disparues en moins de cent ans ?
De leur côté, les Franco-Canadiens n'avaient pas l'intention de quitter la vallée du Saint-Laurent. Ils considéraient celle-ci comme leur patrie. En apprenant que le sort des armes leur avait donné un nouveau souverain, la plupart d'entre eux se montrèrent prêts à transférer leur allégeance de Louis XV, dont ils jugeaient sévèrement la conduite, à George III de Grande-Bretagne. Les Canadiens de la classe dirigeante, qui refusèrent de se soumettre aux conquérants, émigrèrent. Ils avaient pressenti que leur avenir personnel était compromis dans une colonie où les principales voies de promotion sociale seraient dorénavant occupées par les Britanniques. Les anciens administrateurs savaient [...]
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l’article se compose de 29 pages
Écrit par :
- Michel BRUNET : professeur à la faculté des arts et des sciences, université de Montréal, membre à titre d'associé étranger de l'Académie des sciences d'outre-mer de France
- Alain NOËL : professeur titulaire, département de science politique, université de Montréal, Québec (Canada)
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Pour citer l’article
Michel BRUNET, Alain NOËL, « CANADA - Histoire et politique », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 02 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/canada-histoire-et-politique/